Halima Aden: « Mon devoir est de changer la manière dont on regarde les femmes »

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Elle a défilé pour les plus grands, de Yeezy à Max Mara. En hidjab. Le jeune mannequin, ambassadrice de l’Unicef, est aussi le visage serein de la collection de bijoux Pandora. Confidences.

« Nos muses représentent la dualité et la diversité de chaque femme », écrit Pandora. Pour vous, qu’est-ce que cela signifie?

Il s’agit de trouver sa voie. Et cela vient de ma volonté de m’en sortir et d’être la première. Parce que je ne voyais pas d’autres jeunes filles comme moi s’aventurer dans certains clubs à l’école ou ailleurs, j’ai décidé que je serais celle qui se lance dans l’inconnu.

Vous êtes entrée dans l’histoire parce que vous étiez le premier mannequin portant le hidjab et le burkini. Vous vous attendiez à cela?

Pas du tout, j’ai été élue reine de ma promo, j’étais la première musulmane. Et même si cela n’a pas beaucoup d’importance, cela a rassemblé la communauté. Je me suis alors dit: « What else? » C’est ainsi que j’ai commencé à participer à des concours de beauté où j’étais la seule habillée de cette manière, où il n’existait aucune catégorie de ce genre. J’ai réalisé que j’avais besoin d’en créer une. Et puis Carine Roitfeld m’a donné ma chance, elle m’a demandé de poser en couverture de son CR Fashion Book et j’ai rejoint l’agence de mannequins IMG. Depuis je n’ai jamais arrêté.

Comme top-modèle, née dans le camp de réfugiés de Kakuma au Kenya, élevée dans le Minnesota, comme musulmane, comme femme, avez-vous le sentiment d’avoir des droits et des devoirs?

Quelles que soient vos racines ou votre religion, il importe de faire de son mieux pour les droits des femmes à travers le monde. Mon devoir est de changer la manière dont on regarde les femmes, de leur offrir une plate-forme pour faire entendre leur voix.

Vous êtes ambassadrice de l’Unicef. Une évidence?

J’ai débuté en 2017, au cours d’un voyage au Mexique, dans le cadre de New Generation qui entend améliorer la condition des enfants. Je suis retournée à Kakuma pour une conférence TEDX, j’étais la première à avoir grandi dans un camp à le faire, j’espère être inspirante pour eux. La plupart des mineurs qui traversent la Méditerranée ont 16 ou 17 ans. Je veux m’assurer qu’ils soient protégés de l’exploitation et des violations, et que les législateurs s’attaquent aux causes de la violence qui force les enfants à s’exiler ainsi. Je porte pour l’Unicef un message d’inclusion et d’espoir. J’ai bénéficié de l’aide de cette organisation internationale quand je survivais dans un camp, je suis aujourd’hui leur ambassadrice, la boucle est bouclée.

Halima Aden:
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