Hugo Velazquez: « J’ai toujours été mauvais pour suivre les règles »

© JEREMY CUSTERS

Il imagine des vêtements qui vénèrent les cycles du temps. Installé à Bruxelles, le créateur fait de la haute couture de ses racines espagnoles. Un émerveillement.

Il est revenu spécialement de Knokke, abandonnant le temps d’une interview la Kustlaan et le pop-up store qu’il y a installé tout l’été avec sa soeur Eva Velazquez et qui pour cause a vidé leur boutique bruxelloise de la rue Franz Merjay. Les murs blancs sont totalement raccord à sa silhouette du jour, chemise des années 20 chinée à Madrid, pantalon à fourche basse dans un élégant coton japonais, pull tricoté main dans un coin reculé de l’Ecosse… Et si parfois les mots étaient superflus? Hugo Velazquez s’avise à l’instant de ce que l’on est le premier magazine à qui il ouvre son univers, à pas feutrés, on le prendra comme un honneur.

Barcelone l’a vu naître, en 1989, et il y a grandi, mal scolarisé à l’ombre des Jésuites et de l’Opus Dei, au sein de « l’écosystème catalan », on devine aisément que ce ne fut pas heureux tous les jours. « Je n’entrais pas dans le moule, j’ai toujours été mauvais pour suivre les règles. » Voilà pourquoi à 20 ans, on le retrouve à Bruxelles, bien décidé à réussir le jury central. Il a pour lui de se connaître un peu mieux que les garçons de son âge – le dessin l’a sauvé, les mangas, la mythologie samouraï lui ont servi de bible et Albrecht Dürer (1471-1528) de maître, lui montrant, par gravures interposées, la délicate voie de l’art, « gardien de la vérité ». Il a déjà tâté du modélisme auprès d’un tailleur barcelonais, il sait ses envies et s’inscrit à L’Atelier Lannaux, pour « apprendre la technique du vêtement et le patronage ». Trois ans plus tard, il se confronte à la réalité du métier chez le Belge Jean-Paul Knott, « un vrai artiste, un peu tourmenté, il travaille si bien la soie, il a tant d’élégance ». Puis, « chance », il croise Simon Porte Jacquemus qui n’est pas encore la star d’aujourd’hui, seulement un jeune homme fougueusement entêté. Dans son atelier, ils sont quatre à peine, Hugo Velazquez fera ses trois premiers défilés – « J’en retiens la magie d’avoir vu un créateur et une petite équipe percer, se glisser entre les grands. » Mais Dieu que Paris est agressive, voire toxique! Il lui faudra partir quelques mois, se « nettoyer », direction le Mexique, « pour sa nature et sa spiritualité ».

1.0S S ⚪️🔵🔴
-The roots of time-
‘’ The time portal’’
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En septembre 2015, il rejoint sa soeur Eva à Bruxelles. Elle a quitté Bellerose où elle était district manager, ouvre sa ravissante boutique et étiquette son projet à son nom: des vêtements anciens, amoureusement chinés, entretenus, réparés, proposés en silhouettes furieusement contemporaines et une collection modelée sur d’antiques habits de travail dans des tissus vintage. Hugo apprend l’histoire, les corps changeants, « la magie dans les détails », il orchestre peu à peu ce qu’il a « dans la tête », il est prêt. Il baptise sa première collection Off Black, « en écho » à ce qu’ils ont créé en famille: des matières nobles pour des pièces uniques inspirées de ce vestiaire utilitaire qu’ils ne cessent de collecter, en Pologne, en France, en Angleterre. Le passé n’est pas pour lui une terra incognita, le futur y réside, il n’a pas tort évidemment.

Aujourd’hui, il puise dans ses gènes espagnols, s’aventure du côté du folklore enraciné, ne fait pas fi des rituels, manie les matières haute couture pour leur beauté et le désir accouplé d’être ancré dans l’économie circulaire. Il a posé des volants de soie sur une jupe longue en Néoprène bleu roi – elle a fière allure et résume sa collection à la perfection, la terre d’Aragon n’est pas loin, même si tout est réalisé à La Louvière par quelques couturières rares au savoir-faire astronomique. Avec assurance, pour finir la silhouette, il lui a adjoint une chemise inspirée du flamenco et une mantilla madrilène, intérieur soie orange, extérieur velours de soie noir. Sur sa peau mate, au poignet, il porte, tatoué en morse le mot « or », pour ce qu’il représente, « la vie, le soleil », ailleurs, des chiffres qui le structurent et, venus du fond des âges, ses deux anges gardiens qui semblent si bien faire leur boulot.

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Bio express

1989 Naît à Barcelone.

2010 S’inscrit à L’Atelier Lannaux, à Bruxelles.

2013 Travaille pour Jacquemus, à Paris.

2015 Epaule sa soeur Eva Velazquez dans le lancement de sa boutique et sa ligne en nom propre.

2016 Crée sa première collection.

2019 Présente sa collection couture The Roots of Time.

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