L’avenir d’Alexander McQueen en question

© P.Wojazer/Reuters

La mort du créateur britannique soulève la question de sa succession. Propriétaire de la marque, le Groupe PPR s’exprimera ce jeudi sur le sujet.

Une semaine après le suicide du créateur anglais, la question de la survie de la marque est sur toutes les lèvres. Le groupe PPR, propriétaire de la griffe, devrait se prononcer sur le sujet ce jeudi lors de la présentation de ses résultats annuels. En attendant, les comparaisons avec d’autres maisons ayant survécu à la mort de leur fondateur sont évoquées. Evident, le parallèle avec Christian Dior, disparu en 1957, trouve toutefois ses limites: « Christian Dior est mort dix ans après la fondation de sa maison mais il avait, pendant cette courte période, construit un véritable empire et sa notoriété était mondiale » affirme ainsi Serge Carreira, maître de conférences à Sciences Po.

Avec 11 boutiques en propre et une rentabilité assurée depuis trois ans seulement, Alexander McQueen n’en était pas là. « Malgré sa notoriété, Alexander McQueen avait encore un statut de maison en devenir, ce qui rend la situation de sa maison plus fragile » assure d’ailleurs l’historienne de la mode Florence Muller.

Un professionnel de la mode qui a requis l’anonymat estime que pour perdurer, une griffe doit combiner « un héritage stylistique suffisamment précis comme Chanel avec son tailleur, ses perles et camélias, et un héritage stylistique reconnaissable par les gens ». Concernant McQueen, les codes ne sont pas suffisamment précis mais « son héritage émotionnel gothique, baroque, noir est suffisamment intense pour autoriser un successeur à s’en servir pour rebondir », estime Serge Carreira.

Trouver le successeur adéquat s’avérerait toutefois une tâche ardue: dans le cas de Chanel, après la morte de Coco en 1971, « il a fallu attendre l’arrivée de Karl Lagerlfeld en 1983 pour que la maison trouve un nouveau souffle » rappelle-t-il. De même, l’arrivée de John Galliano a réveillé Dior, « endormi pendant 40 ans » après le départ d’Yves Saint Laurent (source AFP).

Dans tous les cas, au sein d’un secteur actuellement soumis à une valse permanente de directeurs artistiques, on espère que PPR saura préserver l’aura de la jeune maison et dépasser la logique de court terme.

Géraldine Dormoy, Lexpress.fr Styles

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content