La bible fashion 2.0 : Google lance son portail dédié à la mode

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Catherine Pleeck

Vous n’aurez pas l’occasion de visiter le département mode du Met, à New York, ou le V&A de Londres pendant vos congés? Via son projet We Wear Culture, Google met les plus belles pièces de 180 institutions à portée de clic. De petites et grandes histoires autour du vêtement, qui se découvrent sans fin.

Le principe

Des créations des étudiants de l'Académie d'Anvers à celles de talents confirmés comme Alexander McQueen : voici la plus grande expo mode qui soit, disponible sur smartphone notamment.
Des créations des étudiants de l’Académie d’Anvers à celles de talents confirmés comme Alexander McQueen : voici la plus grande expo mode qui soit, disponible sur smartphone notamment.© google arts & culture

Parcourir 3 000 ans de mode, juste en surfant sur Internet. Se promener dans les plus illustres musées, comme The Metropolitan Museum of Art de New York ou le Victoria and Albert Museum de Londres.

Apprendre les secrets de la petite robe noire de Chanel, l’origine du mouvement punk ou le style originel de Christian Dior. Lancé courant du mois de juin dernier par Google, le projet We Wear Culture permet de découvrir la planète fashion jusque dans ses moindres détails, ou presque.  » L’idée est de montrer que la mode fait partie intégrante de notre culture, que c’est une forme d’art « , résume Pierre Caessa, program manager au Google Arts & Culture Lab.

Des experts du secteur, des conservateurs, des designers, ainsi que des universités, des musées et des ONG du monde entier ont collaboré à ce projet international.  » 180 partenaires de plus de 40 pays, calcule le Français. Cela faisait plusieurs années que nous parlions avec plusieurs d’entre eux.

Ils nous disaient à quel point on ne se rend pas compte des histoires qui se cachent derrière les vêtements que nous portons. Ce sont celles-ci que nous avons voulu mettre en lumière.  » Pour ce faire, Google leur a donné accès à une boîte à outils technologiques permettant de conjuguer réalité virtuelle, ultrahaute résolution et images à 360 degrés, histoire de présenter leurs collections à tout un chacun de façon assez inédite.

Les secrets du mouvement punk.
Les secrets du mouvement punk.© google arts & culture

La genèse

Le projet We Wear Culture n’est en fait qu’une des facettes d’un programme de plus grande envergure développé par Google et baptisé Arts & Culture. Son principe est simple : rendre la culture accessible gratuitement en ligne.

Lancée en 2011, cette initiative attire plus de 40 millions de visiteurs uniques par an, sur son site Web. Les plus grands musées et fondations du monde y collaborent. On y trouve un nombre colossal d’oeuvres d’art, toutes époques et tous horizons confondus, des manuscrits de Qumrân aux photos du travail du street artist allemand Hendrik ECB, sans oublier la possibilité de pouvoir contempler de tout près le remarquable plafond de l’opéra Garnier, peint par Chagall. Jusqu’à concurrencer les manifestations physiques ?

Pas du tout, réfute Pierre Caessa :  » Tout contenu mis en ligne ne peut que contribuer à attiser l’appétit et susciter l’envie d’en apprendre davantage.  » Pour preuve, quand les Musées royaux des beaux-arts de Belgique ont imaginé une rétrospective digitale autour de Bruegel l’Ancien, en mars 2016, jamais ils ne se doutaient que cela engendrerait 30 % de visites physiques en plus, et ce en période post-attentats.

Zoomer sur chaque détail de cette courtepointe en dentelle du MoMu anversois, grâce à une image en très haute résolution.
Zoomer sur chaque détail de cette courtepointe en dentelle du MoMu anversois, grâce à une image en très haute résolution.© DR

La Belgique

Deux acteurs majeurs de chez nous participent à l’aventure We Wear Culture : le musée de la Mode (MoMu) et l’Académie royale des beaux-arts, tous deux à Anvers.Le premier a élaboré pas moins de six expositions, comme celle qui détaille, à coups d’archives uniques, l’avènement des Six d’Anvers.

Ou ce chef-d’oeuvre de dentelle que représente cette courtepointe du XVIIIe siècle, captée dans une définition incroyable.  » En ligne, nous pouvons partager de façon captivante nos expositions et collections historiques et contemporaines avec le public, et notamment ceux qui ne peuvent pas se rendre directement en nos murs « , se réjouit Kaat Debo, directrice et conservatrice en chef de l’institution.

Du côté de l’Académie, ce sont les créations et dessins d’étudiants, ainsi que le défilé annuel de l’établissement, qui sont mis à l’honneur. Une forme de narration attractive, qui plonge immédiatement l’internaute dans le récit.

Leçon de street style à Tokyo.
Leçon de street style à Tokyo.© DR

Le test

Qu’il s’agisse d’en savoir plus sur le travail du génie créatif Alexander McQueen, d’entrevoir ce qui se cache derrière le corset de Vivienne Westwood ou de suivre une leçon de street style japonais à travers les décennies, on se balade avec facilité sur la plate-forme. Un clic entraîne un autre clic, et les minutes s’écoulent rapidement, sans avoir l’impression d’avoir perdu son temps. En bonus, la possibilité d’effectuer des recherches par mots-clés ou de découvrir les musées et fondations accessibles à proximité de là où vous habitez. Soit, finalement, la plus grande exposition sur la mode et le textile qui soit.

We Wear Culture est disponible en ligne via g.co/wewearculture et/ou via l’appli Google Arts & Culture (iOS et Android).

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