La vérité sur la contrefaçon

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Faux, copies, piratage… Une exposition à la Cité des sciences, à Paris, révèle les multiples facettes de cette industrie parallèle.

Faux, copies, piratage… Une exposition à la Cité des sciences, à Paris, révèle les multiples facettes de cette industrie parallèle.

Ils sont enfermés dans une cage, suspendus à des chaînes accrochées au plafond: un sac Hermès, une paire de lunettes Chanel, un flacon de parfum Hugo Boss… Tous portent une étiquette sur laquelle est écrit « Imitation! ». « Cet espace est une sorte de boutique des horreurs destinée à sensibiliser le public à ce phénomème qui prend des proportions catastrophiques », explique Blandine Savrda, commissaire de Contrefaçon. La vraie expo qui parle du faux.

En 2009, les douanes françaises ont saisi 6,5 millions d’articles contrefaits d’une valeur estimée à 500 millions d’euros. Plus de la moitié des prises concernent l’industrie du luxe. « Nous sommes les premières victimes de ce fléau qui met en péril le savoir-faire des grandes marques, souligne Elisabeth Ponsolle des Portes, déléguée générale du Comité Colbert. De jeunes designers voient leurs créations pillées avant même qu’ils ne les aient présentées au public. »

Porte-parole de 75 maisons de luxe françaises, le Comité Colbert a lancé une campagne pour lutter contre cette « barbarie ». Sur leurs affiches, le polo siglé « Chanelle » est accompagné de la prophétie: « Prochain défilé… au palais de justice ». Sous une montre Dior, un autre slogan: « Avec elle, vous aurez un succès fou à la douane ».

En France, la contrefaçon est un délit passible de 300 000 euros d’amende et de trois ans d’emprisonnement. Mais la tentation d’acheter ces « trompe-l’oeil » reste forte. Le but de l’exposition est de montrer ce qui se cache derrière l’industrie du faux.

Sur le sol d’une des salles, une photo géante montre des femmes et des hommes asiatiques prostrés, le visage défait, en train de fabriquer des chaussures contrefaites. En achetant des copies, on prend non seulement le risque d’avoir des produits nocifs mais on participe au financement du crime organisé: « Cet argent alimente le business des trafiquants d’armes et de drogue qui se sont emparés de ce marché », conclut Bernard Brochand, directeur du Comité national anti-contrefaçon. Sur un piédestal, un vrai Kelly d’Hermès défie à lui seul une armée de clones.

Paola Genone, Lexpress Styles

Contrefaçon. La vraie expo qui parle du faux. Cité des sciences, Paris (XIXe), 01-40-05-80-00. Jusqu’au 13 février 2011.

Pour découvrir les visuels de la campagne, cliquez sur notre diaporama

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