A priori, l’attitude pourrait sembler snobinarde. Contrairement à ses collègues qui adorent poser sous les flashs des photographes et occuper les pages People des magazines, Martin Margiela refuse, quant à lui, toute exposition médiatique de sa modeste personne. En clair : il décline les propositions d’interview et refuse catégoriquement de se faire tirer le portrait. Si ses détracteurs affirment qu’il s’agit là d’un audacieux stratagème destiné à entretenir le mythe Margiela, ses proches savent en revanche que l’homme préfère plutôt s’effacer derrière ses créations textiles. D’où une discrétion poussée à l’extrême et un comportement qui tranche résolument dans la faune des créateurs de mode.
On sait néanmoins de Martin Margiela qu’il est né à Genk en 1957 et qu’il a reçu son diplôme de l’Académie des Beaux-Arts d’Anvers en 1979. Il a d’ailleurs côtoyé de près la fameuse bande des « Six d’Anvers » au point d’être parfois surnommé « le septième d’Anvers ». Il fut également collaborateur de Jean-Paul Gaultier en 1984, avant de fonder sa propre société, la Maison Margiela, en 1988, et d’assurer également la direction artistique de la vénérable marque Hermès de 1999 à 2004.
Depuis, le créateur belge évite scrupuleusement de faire parler de lui, préférant mettre en avant le travail de toute « sa Maison ». Considéré comme un créateur de mode conceptuel, Martin Margiela force le respect sur la planète mode, de Milan à Paris, en passant par New York et Tokyo, avec 32 boutiques en nom propre et plus de 500 points de vente dans le monde. Plus branché, tu meurs!
F.B.