Mode: 6 marques belges qui ont fait de l’été leur business

© Damon De Backer

Tournant le dos à la drache nationale, ces six marques bien de chez nous misent sur le beau temps, avec des produits qui sentent bon le Sud.

En 2017, la créatrice belgo-italienne Carolina Pizzutilo (35 ans) lançait la ligne swimwear Anna Maria Blanco. Récemment, elle a ouvert une boutique dédiée à la beauté et au bien-être, Ada Studios, à Anvers.

Carolina Pizzutilo
Carolina Pizzutilo© DAMON DE BACKER

« Cette marque est un hommage à ma maman, Anna Maria, qui est décédée. J’ai commencé à dessiner en secret quand elle était malade. Je ne partageais mes projets qu’avec elle, car les maillots étaient notre passion commune. Nous n’en avions jamais trouvé à notre goût en Belgique. Ils étaient soit trop sages, soit trop bariolés. Je voulais imaginer un modèle qui soit unique par sa simplicité, tout en rayonnant de féminité. L’approbation de ma mère m’a donné la force de continuer. Mes créations accentuent la silhouette et sont faites pour flâner sur la plage, pas pour faire des longueurs. J’ai déjà essayé, mais beaucoup d’autres nageurs m’ont regardée (rires). Je pense qu’il faut oser se mettre en valeur. Les Belges ont souvent du mal avec ça. Les boutiques me rapportent que les clientes qui essayent mes articles sont surprises de voir à quel point leur corps est sublimé. Je sors une collection par an. La demande est plus forte en avril et en mai, mais je remarque qu’elle augmente de plus en plus tôt. Peut-être que le beau temps y est pour quelque chose. Tout le monde veut acheter un maillot le plus vite possible. »

Une saison de trois mois, ce n’est pas assez pour prospérer. Heureusement, c’est toujours l’été quelque part sur la planète.

Christophe Haemers (48 ans) dirige Umbrosa, un label belge de parasols conçus et produits localement.

Christophe Haemers
Christophe Haemers© DAMON DE BACKER

« Même si nous disposons d’un marché solide dans notre pays, puisque les Belges sont casaniers et investissent volontiers dans leur maison et leur jardin, nous avons toutefois décidé de lancer Umbrosa à l’international. Une saison de trois mois par an, ce n’est pas assez pour prospérer. Grâce à différents salons, nous avons pu nous construire un très bon réseau autour du monde. Cela n’a pas été sans difficultés, évidemment. Avoir du succès dans un pays dépend des partenaires sur place. Mais cette vaste base nous apporte une certaine stabilité. Aujourd’hui, nous sommes actifs toute l’année, alors qu’il y a dix ans, nous devions mettre notre production à l’arrêt l’hiver. Heureusement, c’est toujours l’été quelque part sur la planète. Notre succès est également dû au caractère unique de nos produits. Non seulement en termes de conception, mais aussi en ce qui concerne la technique et les matériaux. Nos parasols sont imaginés et produits en Belgique, et c’est un véritable gage de qualité, surtout que d’autres griffes noir-jaune-rouge de décoration d’extérieur, comme Tribù et Royal Botania, donnent le ton. 80% de nos articles sont destinés à l’étranger. L’an passé, nous avons exporté nos pièces dans septante-six pays différents. Nous travaillons avec le groupe Hilton, les hôtels Carlton, Virgin Voyages et la nouvelle compagnie de croisière de Richard Branson, nos parasols décorant les ponts de ses navires. Cependant, le secteur hôtelier, qui est un client majeur, a été fortement touché par la pandémie. Le coronavirus est une arme à double tranchant. Le marché privé n’a, pour sa part, jamais été aussi prospère. On remarque, même si ce n’est que temporaire, que le budget alloué au jardin et à l’aménagement intérieur et extérieur a augmenté. Et cette tendance n’est pas uniquement belge. »

Laurence Bourguignon (39 ans) est fondatrice et créatrice de la griffe de lunettes de soleil Laurence d’Ari.

Laurence Bourguignon
Laurence Bourguignon© DAMON DE BACKER

« Je collectionne les lunettes de soleil depuis une dizaine d’années. Je peux difficilement sortir de chez un opticien sans en avoir acheté une ou même deux nouvelles paires. Je savais que je voulais en faire mon métier, mais j’hésitais sur le rôle que je voulais endosser: ouvrir un magasin, devenir agent ou fonder ma marque? Finalement, l’envie de créer l’a emporté. J’avais toutefois deux exigences: recruter un excellent fabricant, car je voulais des produits de qualité, ainsi qu’un dessinateur technique pour m’aider à mettre mes idées sur papier. Après de longues recherches, j’ai trouvé les bonnes personnes en Italie. J’imagine mes articles selon mes goûts, sans suivre de tendances. Toutes les montures sont en acétate. Un matériau léger, chic et auquel il est facile de donner une jolie forme naturelle. Elles ne sont pas coupées à plat, mais sculptées, ce qui leur donne plus de profondeur. La collection se compose de huit modèles, en trois couleurs. Aucun d’entre eux n’est vraiment basique. J’ai également volontairement opté pour des montures imposantes. Ce n’est pas un choix qui plaît à tout le monde, mais ce n’est pas grave. Vous ne devez pas suivre les règles. Si une paire vous plaît, achetez-la. Osez porter quelque chose de différent. C’est l’accessoire parfait pour exprimer votre personnalité. Je pense que les lunettes de soleil ne sont pas uniquement réservées à l’été. Le soleil brille également en hiver et nos yeux ont alors tout autant besoin de protection. Aujourd’hui, la plupart des opticiens en vendent toute l’année, mais la demande est surtout présente à partir du printemps. Certains commerçants veulent recevoir notre gamme en décembre, pour la présenter comme idée de cadeau pour les fêtes. D’autres préfèrent attendre mars. Si je voulais vendre de manière constante, je devrais élargir mon offre et me lancer dans les lunettes de vue, mais je n’en ai pas l’intention. Ma passion, ce sont les solaires. Je me vois plutôt concevoir une collection homme ou enfant. »

Christophe Haemers (48 ans) dirige Umbrosa, un label belge de parasols conçus et produits localement.

Christophe Haemers
Christophe Haemers© DAMON DE BACKER

« Même si nous disposons d’un marché solide dans notre pays, puisque les Belges sont casaniers et investissent volontiers dans leur maison et leur jardin, nous avons toutefois décidé de lancer Umbrosa à l’international. Une saison de trois mois par an, ce n’est pas assez pour prospérer. Grâce à différents salons, nous avons pu nous construire un très bon réseau autour du monde. Cela n’a pas été sans difficultés, évidemment. Avoir du succès dans un pays dépend des partenaires sur place. Mais cette vaste base nous apporte une certaine stabilité. Aujourd’hui, nous sommes actifs toute l’année, alors qu’il y a dix ans, nous devions mettre notre production à l’arrêt l’hiver. Heureusement, c’est toujours l’été quelque part sur la planète. Notre succès est également dû au caractère unique de nos produits. Non seulement en termes de conception, mais aussi en ce qui concerne la technique et les matériaux. Nos parasols sont imaginés et produits en Belgique, et c’est un véritable gage de qualité, surtout que d’autres griffes noir-jaune-rouge de décoration d’extérieur, comme Tribù et Royal Botania, donnent le ton. 80% de nos articles sont destinés à l’étranger. L’an passé, nous avons exporté nos pièces dans septante-six pays différents. Nous travaillons avec le groupe Hilton, les hôtels Carlton, Virgin Voyages et la nouvelle compagnie de croisière de Richard Branson, nos parasols décorant les ponts de ses navires. Cependant, le secteur hôtelier, qui est un client majeur, a été fortement touché par la pandémie. Le coronavirus est une arme à double tranchant. Le marché privé n’a, pour sa part, jamais été aussi prospère. On remarque, même si ce n’est que temporaire, que le budget alloué au jardin et à l’aménagement intérieur et extérieur a augmenté. Et cette tendance n’est pas uniquement belge. »

Ciska Dings, 33 ans, créatrice de la gamme de produits solaires Skin by Dings

Ciska Dings
Ciska Dings© DAMON DE BACKER

« D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été passionnée par les cosmétiques. Pendant mes études de communication, j’ai suivi en parallèle une formation de make-up artist et j’étais jobiste dans les parfumeries de l’aéroport. J’ai tout de suite travaillé dans le secteur à la fin de mes études. Je me suis très vite intéressée à la composition des produits, à l’action et à la possible nocivité de certains ingrédients. J’avais envie de lancer ma gamme de soins: quand je regardais les solaires, je trouvais qu’il y avait encore de la marge de manoeuvre pour proposer des produits vraiment innovants. Car j’étais souvent face à un dilemme: si la texture était agréable, sa composition n’était pas idéale. Ou bien c’était l’inverse: les ingrédients étaient top mais la formule collait ou laissait un film blanchâtre sur le visage. Je me suis rendu compte aussi que les discours de prévention, aussi alarmistes soient-ils, ne parvenaient pas à réellement convaincre les gens de se protéger. Après trois ans de recherche, j’ai mis au point quatre produits – deux pour le visage et deux pour le corps – présentés dans un packaging urbain qui ne fasse pas « produit solaire » et qui puisse plaire aussi bien aux hommes qu’aux femmes. Je suis particulièrement fière des sprays qui ne contiennent pas d’alcool: un simple geste suffit pour être protégé. Et profiter ainsi au mieux du soleil et de ses bienfaits. »

Laurence Bourguignon (39 ans) est fondatrice et créatrice de la griffe de lunettes de soleil Laurence d’Ari.

Laurence Bourguignon
Laurence Bourguignon© DAMON DE BACKER

« Je collectionne les lunettes de soleil depuis une dizaine d’années. Je peux difficilement sortir de chez un opticien sans en avoir acheté une ou même deux nouvelles paires. Je savais que je voulais en faire mon métier, mais j’hésitais sur le rôle que je voulais endosser: ouvrir un magasin, devenir agent ou fonder ma marque? Finalement, l’envie de créer l’a emporté. J’avais toutefois deux exigences: recruter un excellent fabricant, car je voulais des produits de qualité, ainsi qu’un dessinateur technique pour m’aider à mettre mes idées sur papier. Après de longues recherches, j’ai trouvé les bonnes personnes en Italie. J’imagine mes articles selon mes goûts, sans suivre de tendances. Toutes les montures sont en acétate. Un matériau léger, chic et auquel il est facile de donner une jolie forme naturelle. Elles ne sont pas coupées à plat, mais sculptées, ce qui leur donne plus de profondeur. La collection se compose de huit modèles, en trois couleurs. Aucun d’entre eux n’est vraiment basique. J’ai également volontairement opté pour des montures imposantes. Ce n’est pas un choix qui plaît à tout le monde, mais ce n’est pas grave. Vous ne devez pas suivre les règles. Si une paire vous plaît, achetez-la. Osez porter quelque chose de différent. C’est l’accessoire parfait pour exprimer votre personnalité. Je pense que les lunettes de soleil ne sont pas uniquement réservées à l’été. Le soleil brille également en hiver et nos yeux ont alors tout autant besoin de protection. Aujourd’hui, la plupart des opticiens en vendent toute l’année, mais la demande est surtout présente à partir du printemps. Certains commerçants veulent recevoir notre gamme en décembre, pour la présenter comme idée de cadeau pour les fêtes. D’autres préfèrent attendre mars. Si je voulais vendre de manière constante, je devrais élargir mon offre et me lancer dans les lunettes de vue, mais je n’en ai pas l’intention. Ma passion, ce sont les solaires. Je me vois plutôt concevoir une collection homme ou enfant. »

Christophe Haemers (48 ans) dirige Umbrosa, un label belge de parasols conçus et produits localement.

Christophe Haemers
Christophe Haemers© DAMON DE BACKER

« Même si nous disposons d’un marché solide dans notre pays, puisque les Belges sont casaniers et investissent volontiers dans leur maison et leur jardin, nous avons toutefois décidé de lancer Umbrosa à l’international. Une saison de trois mois par an, ce n’est pas assez pour prospérer. Grâce à différents salons, nous avons pu nous construire un très bon réseau autour du monde. Cela n’a pas été sans difficultés, évidemment. Avoir du succès dans un pays dépend des partenaires sur place. Mais cette vaste base nous apporte une certaine stabilité. Aujourd’hui, nous sommes actifs toute l’année, alors qu’il y a dix ans, nous devions mettre notre production à l’arrêt l’hiver. Heureusement, c’est toujours l’été quelque part sur la planète. Notre succès est également dû au caractère unique de nos produits. Non seulement en termes de conception, mais aussi en ce qui concerne la technique et les matériaux. Nos parasols sont imaginés et produits en Belgique, et c’est un véritable gage de qualité, surtout que d’autres griffes noir-jaune-rouge de décoration d’extérieur, comme Tribù et Royal Botania, donnent le ton. 80% de nos articles sont destinés à l’étranger. L’an passé, nous avons exporté nos pièces dans septante-six pays différents. Nous travaillons avec le groupe Hilton, les hôtels Carlton, Virgin Voyages et la nouvelle compagnie de croisière de Richard Branson, nos parasols décorant les ponts de ses navires. Cependant, le secteur hôtelier, qui est un client majeur, a été fortement touché par la pandémie. Le coronavirus est une arme à double tranchant. Le marché privé n’a, pour sa part, jamais été aussi prospère. On remarque, même si ce n’est que temporaire, que le budget alloué au jardin et à l’aménagement intérieur et extérieur a augmenté. Et cette tendance n’est pas uniquement belge. »

Il y a trois ans, Veerle Lapierre (47 ans) et son compagnon ont lancé la marque de mobilier extérieur en alu noir Moróro.

Veerle Lapierre
Veerle Lapierre© DAMON DE BACKER

« Enfant, je pouvais regarder les champs de lin autour de notre maison pendant des heures. C’est peut-être de là que vient ma fascination pour la nature. En 2014, nous avons décidé, avec mon compagnon, de vendre notre entreprise de plafonds métalliques pour recommencer à zéro et nous nous sommes donné quelques années pour choisir notre voie. Etant convaincus du succès croissant du mobilier outdoor, nous avons opté pour ce secteur. Et aussi parce que nous n’avons jamais trouvé notre bonheur sur ce marché. J’aime le noir, vous me verrez rarement porter d’autres couleurs, et nos produits sont uniquement disponibles dans cette teinte. Notre nom vient de là: il fait référence à la Casa Mororo de Marcio Kogan, une maison noire située au Brésil. De plus, nos pièces sont fonctionnelles. Ainsi, Rocco (photo), notre première création, peut servir de brasero, de banc ou de bar à champagne, en fonction des accessoires choisis. Nous consacrons énormément de budget et de temps à la conception. Circulation de l’air, utilisation des matériaux, maniabilité, résistance aux saisons: tout doit être parfait. D’où les prix élevés. Ces dernières semaines, de nombreux foyers ont apparemment investi dans leur jardin, mais nos partenaires n’ont pas noté d’augmentation significative de nos transactions en ligne. Vu le prix, nous remarquons que les clients préfèrent voir et toucher un produit avant de l’acheter. Heureusement, même si nous accusons un léger retard, le confinement n’est pas arrivé plus tard dans l’année. Car, même si nous utilisons des matériaux capables de résister à tous les temps (acier Inox et alu), nos ventes s’étendent de mars à fin septembre. Ensuite, la demande diminue. C’est pour cela que nous nous spécialisons également dans l’éclairage extérieur, pour traverser les mois sombres. »

Ciska Dings, 33 ans, créatrice de la gamme de produits solaires Skin by Dings

Ciska Dings
Ciska Dings© DAMON DE BACKER

« D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été passionnée par les cosmétiques. Pendant mes études de communication, j’ai suivi en parallèle une formation de make-up artist et j’étais jobiste dans les parfumeries de l’aéroport. J’ai tout de suite travaillé dans le secteur à la fin de mes études. Je me suis très vite intéressée à la composition des produits, à l’action et à la possible nocivité de certains ingrédients. J’avais envie de lancer ma gamme de soins: quand je regardais les solaires, je trouvais qu’il y avait encore de la marge de manoeuvre pour proposer des produits vraiment innovants. Car j’étais souvent face à un dilemme: si la texture était agréable, sa composition n’était pas idéale. Ou bien c’était l’inverse: les ingrédients étaient top mais la formule collait ou laissait un film blanchâtre sur le visage. Je me suis rendu compte aussi que les discours de prévention, aussi alarmistes soient-ils, ne parvenaient pas à réellement convaincre les gens de se protéger. Après trois ans de recherche, j’ai mis au point quatre produits – deux pour le visage et deux pour le corps – présentés dans un packaging urbain qui ne fasse pas « produit solaire » et qui puisse plaire aussi bien aux hommes qu’aux femmes. Je suis particulièrement fière des sprays qui ne contiennent pas d’alcool: un simple geste suffit pour être protégé. Et profiter ainsi au mieux du soleil et de ses bienfaits. »

Laurence Bourguignon (39 ans) est fondatrice et créatrice de la griffe de lunettes de soleil Laurence d’Ari.

Laurence Bourguignon
Laurence Bourguignon© DAMON DE BACKER

« Je collectionne les lunettes de soleil depuis une dizaine d’années. Je peux difficilement sortir de chez un opticien sans en avoir acheté une ou même deux nouvelles paires. Je savais que je voulais en faire mon métier, mais j’hésitais sur le rôle que je voulais endosser: ouvrir un magasin, devenir agent ou fonder ma marque? Finalement, l’envie de créer l’a emporté. J’avais toutefois deux exigences: recruter un excellent fabricant, car je voulais des produits de qualité, ainsi qu’un dessinateur technique pour m’aider à mettre mes idées sur papier. Après de longues recherches, j’ai trouvé les bonnes personnes en Italie. J’imagine mes articles selon mes goûts, sans suivre de tendances. Toutes les montures sont en acétate. Un matériau léger, chic et auquel il est facile de donner une jolie forme naturelle. Elles ne sont pas coupées à plat, mais sculptées, ce qui leur donne plus de profondeur. La collection se compose de huit modèles, en trois couleurs. Aucun d’entre eux n’est vraiment basique. J’ai également volontairement opté pour des montures imposantes. Ce n’est pas un choix qui plaît à tout le monde, mais ce n’est pas grave. Vous ne devez pas suivre les règles. Si une paire vous plaît, achetez-la. Osez porter quelque chose de différent. C’est l’accessoire parfait pour exprimer votre personnalité. Je pense que les lunettes de soleil ne sont pas uniquement réservées à l’été. Le soleil brille également en hiver et nos yeux ont alors tout autant besoin de protection. Aujourd’hui, la plupart des opticiens en vendent toute l’année, mais la demande est surtout présente à partir du printemps. Certains commerçants veulent recevoir notre gamme en décembre, pour la présenter comme idée de cadeau pour les fêtes. D’autres préfèrent attendre mars. Si je voulais vendre de manière constante, je devrais élargir mon offre et me lancer dans les lunettes de vue, mais je n’en ai pas l’intention. Ma passion, ce sont les solaires. Je me vois plutôt concevoir une collection homme ou enfant. »

Christophe Haemers (48 ans) dirige Umbrosa, un label belge de parasols conçus et produits localement.

Christophe Haemers
Christophe Haemers© DAMON DE BACKER

« Même si nous disposons d’un marché solide dans notre pays, puisque les Belges sont casaniers et investissent volontiers dans leur maison et leur jardin, nous avons toutefois décidé de lancer Umbrosa à l’international. Une saison de trois mois par an, ce n’est pas assez pour prospérer. Grâce à différents salons, nous avons pu nous construire un très bon réseau autour du monde. Cela n’a pas été sans difficultés, évidemment. Avoir du succès dans un pays dépend des partenaires sur place. Mais cette vaste base nous apporte une certaine stabilité. Aujourd’hui, nous sommes actifs toute l’année, alors qu’il y a dix ans, nous devions mettre notre production à l’arrêt l’hiver. Heureusement, c’est toujours l’été quelque part sur la planète. Notre succès est également dû au caractère unique de nos produits. Non seulement en termes de conception, mais aussi en ce qui concerne la technique et les matériaux. Nos parasols sont imaginés et produits en Belgique, et c’est un véritable gage de qualité, surtout que d’autres griffes noir-jaune-rouge de décoration d’extérieur, comme Tribù et Royal Botania, donnent le ton. 80% de nos articles sont destinés à l’étranger. L’an passé, nous avons exporté nos pièces dans septante-six pays différents. Nous travaillons avec le groupe Hilton, les hôtels Carlton, Virgin Voyages et la nouvelle compagnie de croisière de Richard Branson, nos parasols décorant les ponts de ses navires. Cependant, le secteur hôtelier, qui est un client majeur, a été fortement touché par la pandémie. Le coronavirus est une arme à double tranchant. Le marché privé n’a, pour sa part, jamais été aussi prospère. On remarque, même si ce n’est que temporaire, que le budget alloué au jardin et à l’aménagement intérieur et extérieur a augmenté. Et cette tendance n’est pas uniquement belge. »

Avec leurs glaces fruitées Joyco, Eelco Marchand (30 ans) et Thijs Wostyn (30 ans) proposent une alternative saine en dessert.

Eelco Marchand et Thijs Wostyn
Eelco Marchand et Thijs Wostyn© DAMON DE BACKER

Eelco: « Pendant un voyage à Curaçao, je suis tombé sur une petite échoppe qui vendait de délicieuses glaces aux fruits. J’étais vraiment séduit et, quand je me suis rendu compte que de tels produits n’existaient pas en Belgique, j’ai commencé à faire des expériences. Aujourd’hui, nous proposons cinq goûts: fraise, framboise, mangue, ananas et fruit de la Passion. Nos glaces contiennent plus de 50% de fruits, que nous coupons nous-mêmes, et elles sont véganes. Nous n’utilisons pas non plus de colorants. Une alternative parfaitement saine donc! »

Thijs: « Les gens font de plus en plus attention à leur alimentation, et ils se rendent compte que manger sainement a un prix. C’est là-dessus que nous misons avec Joyco. Comme nous ne proposons pour l’instant qu’un seul produit, nous voulons élargir notre gamme pour pouvoir tourner toute l’année. Mais, même si nous cherchons à nous diversifier, nous gardons le même principe: des produits surgelés sains. Les pralines glacées sont par exemple destinées à l’hiver. Nous utilisons alors la même base que pour nos glaces, que nous plongeons dans du chocolat. A l’avenir, nous aimerions nous lancer sur le marché espagnol, où l’été dure plus longtemps. Mais, pour l’instant, cela reste un rêve. »

Il y a trois ans, Veerle Lapierre (47 ans) et son compagnon ont lancé la marque de mobilier extérieur en alu noir Moróro.

Veerle Lapierre
Veerle Lapierre© DAMON DE BACKER

« Enfant, je pouvais regarder les champs de lin autour de notre maison pendant des heures. C’est peut-être de là que vient ma fascination pour la nature. En 2014, nous avons décidé, avec mon compagnon, de vendre notre entreprise de plafonds métalliques pour recommencer à zéro et nous nous sommes donné quelques années pour choisir notre voie. Etant convaincus du succès croissant du mobilier outdoor, nous avons opté pour ce secteur. Et aussi parce que nous n’avons jamais trouvé notre bonheur sur ce marché. J’aime le noir, vous me verrez rarement porter d’autres couleurs, et nos produits sont uniquement disponibles dans cette teinte. Notre nom vient de là: il fait référence à la Casa Mororo de Marcio Kogan, une maison noire située au Brésil. De plus, nos pièces sont fonctionnelles. Ainsi, Rocco (photo), notre première création, peut servir de brasero, de banc ou de bar à champagne, en fonction des accessoires choisis. Nous consacrons énormément de budget et de temps à la conception. Circulation de l’air, utilisation des matériaux, maniabilité, résistance aux saisons: tout doit être parfait. D’où les prix élevés. Ces dernières semaines, de nombreux foyers ont apparemment investi dans leur jardin, mais nos partenaires n’ont pas noté d’augmentation significative de nos transactions en ligne. Vu le prix, nous remarquons que les clients préfèrent voir et toucher un produit avant de l’acheter. Heureusement, même si nous accusons un léger retard, le confinement n’est pas arrivé plus tard dans l’année. Car, même si nous utilisons des matériaux capables de résister à tous les temps (acier Inox et alu), nos ventes s’étendent de mars à fin septembre. Ensuite, la demande diminue. C’est pour cela que nous nous spécialisons également dans l’éclairage extérieur, pour traverser les mois sombres. »

Ciska Dings, 33 ans, créatrice de la gamme de produits solaires Skin by Dings

Ciska Dings
Ciska Dings© DAMON DE BACKER

« D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été passionnée par les cosmétiques. Pendant mes études de communication, j’ai suivi en parallèle une formation de make-up artist et j’étais jobiste dans les parfumeries de l’aéroport. J’ai tout de suite travaillé dans le secteur à la fin de mes études. Je me suis très vite intéressée à la composition des produits, à l’action et à la possible nocivité de certains ingrédients. J’avais envie de lancer ma gamme de soins: quand je regardais les solaires, je trouvais qu’il y avait encore de la marge de manoeuvre pour proposer des produits vraiment innovants. Car j’étais souvent face à un dilemme: si la texture était agréable, sa composition n’était pas idéale. Ou bien c’était l’inverse: les ingrédients étaient top mais la formule collait ou laissait un film blanchâtre sur le visage. Je me suis rendu compte aussi que les discours de prévention, aussi alarmistes soient-ils, ne parvenaient pas à réellement convaincre les gens de se protéger. Après trois ans de recherche, j’ai mis au point quatre produits – deux pour le visage et deux pour le corps – présentés dans un packaging urbain qui ne fasse pas « produit solaire » et qui puisse plaire aussi bien aux hommes qu’aux femmes. Je suis particulièrement fière des sprays qui ne contiennent pas d’alcool: un simple geste suffit pour être protégé. Et profiter ainsi au mieux du soleil et de ses bienfaits. »

Laurence Bourguignon (39 ans) est fondatrice et créatrice de la griffe de lunettes de soleil Laurence d’Ari.

Laurence Bourguignon
Laurence Bourguignon© DAMON DE BACKER

« Je collectionne les lunettes de soleil depuis une dizaine d’années. Je peux difficilement sortir de chez un opticien sans en avoir acheté une ou même deux nouvelles paires. Je savais que je voulais en faire mon métier, mais j’hésitais sur le rôle que je voulais endosser: ouvrir un magasin, devenir agent ou fonder ma marque? Finalement, l’envie de créer l’a emporté. J’avais toutefois deux exigences: recruter un excellent fabricant, car je voulais des produits de qualité, ainsi qu’un dessinateur technique pour m’aider à mettre mes idées sur papier. Après de longues recherches, j’ai trouvé les bonnes personnes en Italie. J’imagine mes articles selon mes goûts, sans suivre de tendances. Toutes les montures sont en acétate. Un matériau léger, chic et auquel il est facile de donner une jolie forme naturelle. Elles ne sont pas coupées à plat, mais sculptées, ce qui leur donne plus de profondeur. La collection se compose de huit modèles, en trois couleurs. Aucun d’entre eux n’est vraiment basique. J’ai également volontairement opté pour des montures imposantes. Ce n’est pas un choix qui plaît à tout le monde, mais ce n’est pas grave. Vous ne devez pas suivre les règles. Si une paire vous plaît, achetez-la. Osez porter quelque chose de différent. C’est l’accessoire parfait pour exprimer votre personnalité. Je pense que les lunettes de soleil ne sont pas uniquement réservées à l’été. Le soleil brille également en hiver et nos yeux ont alors tout autant besoin de protection. Aujourd’hui, la plupart des opticiens en vendent toute l’année, mais la demande est surtout présente à partir du printemps. Certains commerçants veulent recevoir notre gamme en décembre, pour la présenter comme idée de cadeau pour les fêtes. D’autres préfèrent attendre mars. Si je voulais vendre de manière constante, je devrais élargir mon offre et me lancer dans les lunettes de vue, mais je n’en ai pas l’intention. Ma passion, ce sont les solaires. Je me vois plutôt concevoir une collection homme ou enfant. »

Christophe Haemers (48 ans) dirige Umbrosa, un label belge de parasols conçus et produits localement.

Christophe Haemers
Christophe Haemers© DAMON DE BACKER

« Même si nous disposons d’un marché solide dans notre pays, puisque les Belges sont casaniers et investissent volontiers dans leur maison et leur jardin, nous avons toutefois décidé de lancer Umbrosa à l’international. Une saison de trois mois par an, ce n’est pas assez pour prospérer. Grâce à différents salons, nous avons pu nous construire un très bon réseau autour du monde. Cela n’a pas été sans difficultés, évidemment. Avoir du succès dans un pays dépend des partenaires sur place. Mais cette vaste base nous apporte une certaine stabilité. Aujourd’hui, nous sommes actifs toute l’année, alors qu’il y a dix ans, nous devions mettre notre production à l’arrêt l’hiver. Heureusement, c’est toujours l’été quelque part sur la planète. Notre succès est également dû au caractère unique de nos produits. Non seulement en termes de conception, mais aussi en ce qui concerne la technique et les matériaux. Nos parasols sont imaginés et produits en Belgique, et c’est un véritable gage de qualité, surtout que d’autres griffes noir-jaune-rouge de décoration d’extérieur, comme Tribù et Royal Botania, donnent le ton. 80% de nos articles sont destinés à l’étranger. L’an passé, nous avons exporté nos pièces dans septante-six pays différents. Nous travaillons avec le groupe Hilton, les hôtels Carlton, Virgin Voyages et la nouvelle compagnie de croisière de Richard Branson, nos parasols décorant les ponts de ses navires. Cependant, le secteur hôtelier, qui est un client majeur, a été fortement touché par la pandémie. Le coronavirus est une arme à double tranchant. Le marché privé n’a, pour sa part, jamais été aussi prospère. On remarque, même si ce n’est que temporaire, que le budget alloué au jardin et à l’aménagement intérieur et extérieur a augmenté. Et cette tendance n’est pas uniquement belge. »

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