Paris Fashion Week, Jour 1: dans le Sud de Simon Porte Jacquemus
La fashion week parisienne a débuté. Direction le sud avec le jeune Simon Porte Jacquemus.
D’abord, il y a l’invitation : une toute petite enveloppe et « la collectionneuse » calligraphié dessus, dedans, un mini carton qui fixe rendez-vous à la porte de la Villette tout au nord de ce Paris qui voit la fashion week débuter. Pourtant, c’est dans le Sud que nous emmène Simon Porte Jacquemus. Il suffit d’emprunter la vraie fausse ruelle Gae Aulenti, Le Corbusier ou Jacques Demy et l’on débouche sur une place carrée qui porte son nom, et pourquoi pas. Les maisonnettes alignent gaiement leurs couleurs, ocre, vert, rose, bleu, il y a du linge qui sèche aux balcons, des fleurs aux fenêtres et des rideaux de portes en paille ou perles de bois. Le marchands de fruits et légumes revient dans cinq minutes on présume, il l’a écrit à la craie sur son panonceau « Je reviens, signé Mr Porte ». Marco, le fleuriste, a sorti ses tulipes lascives et le boulanger ses miches, on se croirait un jour d’été.
Pourtant, c’est d’automne-hiver 19-20 dont il est question. Quoique. A voir défiler les jeunes filles sans doute collectionneuses qui portent fières et libres des tops en maille nonchalamment noués sur leur dos nus, le trouble est permis, à moins qu’il ne s’agisse des conséquences du réchauffement climatique. Peu importe, car ces mêmes jeunes filles ont aussi le loisir de se réchauffer un peu dans des grand manteaux dont le créateur a le secret.
Son Lubéron natal ne cesse de l’inspirer, et sa mère trop tôt disparue. Depuis ses débuts, en autodidacte têtu, depuis qu’il défile à Paris, c’était en 2009, il réinvente ses souvenirs d’enfance dans des décolletés vertigineux, des vestes d’homme taillées au féminin, des couleurs qui tranchent, du rose au vert, en passant par le blanc éclatant, tout cela est forcément très désirable.
D’autant qu’il faut y ajouter des accessoires qui ne passent pas inaperçus – cabas XXL ou mini sac siglé ceint au poignet, à peine plus imposant qu’une grosse montre -, des bottes, voire des cuissardes qui rappellent les variations chromatiques des façades et en prime, le sourire désarmant d’un créateur qui aime « le bleu, le blanc, les rayures, le soleil, les fruits, la vie, la poésie, Marseille et les années 80 ».
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