Paris Fashion Week, Jour 2: Dries Van Noten « la vraie vie, mais en mieux »

Sur la bande son, le bruit d’un trafic assourdi – qui pourrait passer pour le vent et les vagues de la Mer du Nord – puis a cappella, le medley puissant de chanteuses  » iconiques « , de Birkin à Beyoncé unplugged. Avec sa maestria habituelle, le créateur anversois se lance dans une collection qu’il a qualifiée de  » grounded glamour « , la contradiction est belle.On sait que depuis deux ans, il a travaillé d’arrache-pied à monter l’expo sur ses Inspirations, vues au Musée des Arts décoratifs l’année dernière et depuis installée à Anvers, au Momu, mais repensée à 70 % par un homme qui a fait de la perfection son mode de vie. La preuve avec cette première silhouette – pantalon presque baggy de toile kaki, top en brocart, riche manteau et collier de fleurs luxuriantes. Dries Van Noten entend bien faire fi des  » conventions du dressing « , piocher dans les références culturelles, creuser son obsession pour les matières et toujours préférer l’ennoblissement, à foison. Il y a des imprimés faits main, du batik, des chinoiserie, une inspiration Bloomsbury, des manches Pompadour, des sequins, de la fourrure (fausse), de la soie bien sûr, du velours, du coton chiffonné et des jacquards, évidemment. Les mannequins ont beau défiler à un rythme moins soutenu qu’ailleurs, impossible de tout détailler. Là, sur le bas d’un pantalon, une scène villageoise très 19e siècle asiatique; ici, des franges de perles terminées par de gros sequins de rhodoïd ; et puis tiens, du lurex, porté parfaitement par la top Yumi ou encore ce manteau de brocard rouge et or enfilé sur un trench brut par une Hanne Gaby, plus cool que jamais, qui ne s’interdit surtout pas de chanter en défilant. C’est exactement cela, l’univers de Dries Van Noten – la vraie vie, mais en mieux.

Par Anne-Françoise Moyson, à Paris

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