Van Beirendonck, la bio
Walter Van Beirendonck n’est pas seulement le plus controversé des « Six d’Anvers », il sera bientôt aussi le plus lu du groupe légendaire des créateurs anversois. Cette semaine paraît en effet sa biographie, écrite par Agnes Goyvaerts, journaliste au Morgen.
Walter Van Beirendonck n’est pas seulement le plus controversé des « Six d’Anvers », il sera bientôt aussi le plus lu du groupe légendaire des créateurs anversois. Cette semaine paraît en effet sa biographie, écrite par Agnes Goyvaerts, journaliste au Morgen.
Van Beirendonck aborde-t-il tous les sujets?
Agnes Goyvaerts: depuis le début, nous voulions parler de sa carrière et de son travail, mais nous n’avons jamais censuré tel ou tel sujet. C’est un exercice périlleux évidemment, car les collections et l’homme qui est derrière sont trop étroitement liés. Walter avait, par exemple, d’excellentes relations avec sa mère. Elle était la première à voir ses croquis et assistait à tous ses défilés. Il n’est pas étrange dès lors que des éléments ésotériques se soient glissés dans ses collections après sa mort. Après cet événement, Walter a regardé la vie et la nature d’un autre oeil.
Le livre met aussi en lumière ses relations mouvementées avec l’industrie de la mode.
A l’époque, je sentais bien qu’il se tramait quelque chose, mais je n’ai jamais connu le fin mot de l’histoire. Notre relation professionnelle n’a pas été aussi loin. En plus, les créateurs de mode doivent quand même souvent garder bonne figure et continuer à travailler comme si de rien n’était. Pour donner un exemple, Walter n’a jamais raté une seule saison, alors que financièrement et psychiquement, il touchait parfois le fond. Et alors qu’il partageait les podiums avec de grands noms comme Jean Paul Gaultier ou les créateurs japonais, je le voyais toujours travailler dans un atelier trop petit, avec seulement deux collaborateurs. De telles contradictions ont évidemment le don de m’intriguer.
En 2009, est-ce que son travail est toujours aussi controversé?
Il ne faut pas sous-estimer cet aspect. Walter peut se montrer très tendre, pas mal de personnes éprouvent une certaine réticence à son égard de par son apparence extérieure, et ses slogans explicites ou encore les éléments sexuels présents dans ses oeuvres. Titiller les frontières entre masculinité et féminité a d’ailleurs toujours été une constante dans ses créations. C’est cet aspect, en plus de la fantaisie et des couleurs, que j’aime le plus dans son travail : que ce ne sont pas, comme ça, de simples vêtements. Quand on situe ses collections dans le temps, on les regarde tout d’un coup très différemment.
Wim Denolf/ Trad. Caroline Lallemand
Walter Van Beirendonck (24,95 euro) aux éditions Houtekiet, ISBN 9789089240446
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