L’histoire déchirante de Julia Klug, « manifestante professionnelle »

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Des masques de cochon, une loupe géante, des excréments en plastique et des centaines de déguisements s’accumulent dans la maison de Julia Klug, une militante mexicaine qui confectionne depuis deux décennies des costumes pour des manifestations hautes en couleur.

A 65 ans, cette femme aux cheveux courts, qui se décrit comme une « citoyenne engagée pour la justice et les luttes sociales » pour lesquelles elle veut sensibiliser ses concitoyens, créé de véritables performances artistiques lors de manifestations dans la capitale mexicaine. Grâce à ses costumes provocateurs, elle transforme n’importe quel défilé, aussi ennuyeux soit-il, en une attraction médiatique. Récemment, elle a fabriqué une loupe géante et s’est habillée en détective privé pour protester contre les soupçons d’espionnage des médias visant le gouvernement mexicain.

L'histoire déchirante de Julia Klug,
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Sa dernière performance, début août, visait à dénoncer la « discrimination raciale promue par (le président américain Donald) Trump aux Etats-Unis et qui a conduit », selon elle, à la tuerie d’El Paso, au Texas, où 22 personnes ont été tuées, dont huit Mexicains.

A cette occasion, elle s’est coiffée d’une cagoule pointue comme celles dont se servent les membres du Ku Klux Klan, s’est couverte du drapeau américain. Devant l’ambassade des Etats-Unis, elle a pointé fusil sur une acolyte vêtue d’un costume mexicain typique couchée au sol et entourée de vêtements tachés de sang.

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« Je produis des images avec mon corps pour attirer l’attention des gens », explique la sexagénaire dans son « musée », en réalité son salon où sont stockés tous les costumes et accessoires utilisés en 22 ans de militantisme.

– Battue et violée –

Née au Guatemala en 1953 et naturalisée mexicaine de longue date, Julia Klug explique que les racines de son engagement remontent à son enfance malheureuse.

Elle raconte que sa mère est morte à sa naissance et que son père l’a alors placée dans une famille d’accueil où elle était régulièrement battue. Les coups ont même redoublé lorsqu’elle a révélé avoir été violée par le prêtre de la paroisse.

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Ainsi, la première manifestation à laquelle elle a participé en 1997 visait le prêtre mexicain Marcial Maciel – décédé en 2008 – fondateur de la congrégation catholique des Légionnaires du Christ, accusé de sévices sexuels et de maltraitance sur mineurs.

Julia montre fièrement les différents costumes de Pape qu’elle a utilisés à plusieurs reprises lors de manifestations visant le clergé catholique, une fois même à l’intérieur de la cathédrale de Mexico.

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La militante affirme d’ailleurs avoir été la cible d’une attaque et avoir reçu des menaces de mort pour son activisme.

Elle affirme également que la mort de son fils, un pilote de l’armée de l’air mexicaine tué dans le crash de son avion en 2010, n’est pas accidentelle.

Mais plutôt que de renoncer, elle utilise la pension qu’elle reçoit de l’armée de l’air pour acheter toujours plus de matériel pour fabriquer ses costumes.

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« Tant que les politiciens corrompus et les pédophiles continueront à faire leurs conneries, je continuerai à manifester », assure-t-elle.

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