Quand confinement et couple ne font pas bon ménage: le boom des rencontres extraconjugales

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Stagiaire

Cela fait maintenant plus d’une semaine que le confinement est entré en vigueur en Belgique et de plus en plus de Belges commencent à ressentir les effets du stress liés à la vie en quarantaine et au manque d’interactions sociales. Si bien que le virtuel devient la seule échappatoire pour continuer à socialiser, et ce parfois même au détriment du couple.

Si chacun tente de trouver un moyen d’oublier les désagréments liés à cette situation inédite, les pratiques sont diverses. Il y’a ceux qui relèvent les défis lancés sur les réseaux sociaux, ceux qui organisent des concerts géants en live depuis leur balcon, ceux qui préfèrent prendre l’apéro entre amis – par vidéoconférence évidemment – et puis il y’a ceux qui décident de se tourner vers les sites de rencontres en quête de discussions

Le site de rencontre extra-conjugale Gleeden – qui compte plus de 6,6 millions de membres à travers l’Europe – a dévoilé une série de chiffres et le moins que l’on puisse dire c’est que ces statistiques sont pour le moins étonnantes. Avec une hausse de trafic de +180% durant ce mois de mars 2020 – par rapport au mois de mars de 2019–, on assiste à un véritable boum de l’infidélité en ligne. Et ces chiffres ne concernent pas que les anciens membres puisque Gleeden totalise par ailleurs 120% de nouveaux inscrits depuis le début du confinement.

Un chiffre qui étonne Solène Paillet, directrice marketing de l’application « les connexions actuelles très élevées sont en principe celles des vacances de Noël, ou encore de la rentrée scolaire « . Quid de ces connexions ? Il semblerait que les Belges soient davantage actifs – avec un temps de conversation moyen de 2h30 contre une heure habituellement. Ils sont aussi beaucoup plus investis – une hausse d’activité de plus de 230% par rapport aux semaines précédentes – puisque beaucoup actualisent leur profil, leurs photos ou encore leur présentation.

Le virtuel, échappatoire à la vie conjugale

Pendant le confinement, on se tourne vers les applications de rencontres pour retrouver un peu de lien social

Idyllique pour certains, ce huis clos forcé qu’est le confinement peut mettre le couple à rude épreuve et éveiller les tensions. Comme en témoigne la hausse des procédures de divorces en Chine après l’épisode de confinement. Alors plutôt que de s’engager dans des disputes sans fin, certains préfèrent trouver du réconfort auprès de personnes vivant la même situation. Solène Paillet tente d’expliquer ce phénomène : « Pendant le confinement, on se tourne vers les applications de rencontres pour retrouver un peu de lien social ». En se rendant sur Gleeden, les intéressés savent qu’ils pourront dialoguer avec des personnes mariées qui sont confrontées aux mêmes difficultés qu’eux, leur permettant de retrouver une part de leur intimité et une échappatoire à la vie conjugale.

Des infidélités virtuelles certes, mais toujours avec prudence!

Outre l’augmentation du nombre d’utilisateurs, les différents outils mis à la disposition des membres pour assurer leur sécurité sur la plateforme sont aussi plus que jamais utilisés. On voit ainsi une adaptation des habitudes d’utilisation émerger. Confinement en couple oblige, 87% des connexions ont été réalisées depuis un mobile, jugés plus discrets et pratiques à dissimuler qu’un ordinateur. Autre modification, 79% des membres ont opté pour le mode discret- permettant de transformer la couleur violette de l’application en bleu, couleur type des réseaux sociaux. Enfin, 76% ont enclenché l’option « sortie d’urgence »permettant une déconnexion automatique de l’application sur simple secousse du téléphone. Ingénieux….

Quid des relations sexuelles avec de nouveaux partenaires? Sensoa – centre flamand d’expertise sur la santé sexuelle – met en garde contre celles-ci. Car si la proximité et les contacts physiques sont à éviter, il semble que tout le monde ne suit pas les mesures en place avec la même rigueur. La prudence pourtant plébiscitée par les applis de rencontres en ces temps de confinement, des cas d’IST sont encore décelés chaque jour à la polyclinique de l’Institut de médecine tropicale d’Anvers. Une situation contre laquelle le centre lance un appel à la retenue, qualifiant les relations sexuelles anonymes – entendez par là avec des inconnus – de « mauvaise idée », et encourageant plutôt les intéressés à faire preuve de créativité dans leur manière de maintenir leur sexualité active.

Valentine Fairon

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