Rencontre avec l’influenceuse engagée Mélanie Guisset
Connue de ses 110.000 abonnés sur Instagram sous le nom de melting.green, cette créatrice de contenu aux pouces verts multiplie les projets. Psy dans une autre vie, elle a été élue influenceuse Social Impact de l’année aux premiers Bisou Awards, et s’apprête à ouvrir Calum, un coffee corner à Fort Jaco.
Raccourci mental
Mélanie Guisset: Le cerveau humain a besoin de se simplifier la vie. C’est quelque chose que j’ai remarqué quand j’exerçais en tant que psy: on a tous tendance à faire un raccourci mental et à mettre les gens dans des cases, parce que c’est plus facile. D’ailleurs, c’est comme ça que je suis devenue «celle qui cultive son potager». C’est paradoxal car la création de contenu autour du potager a fait mon succès, et bien sûr, à chaque fois que je mets les mains dans la terre, je me sens bien, mais je n’ai pas envie de me limiter à ça. Je n’aime pas être rangée dans une case. C’est comme si je voulais que toutes les portes restent ouvertes. Et j’avoue que chaque fois que l’automne s’installe et que plus grand-chose ne pousse, je suis moins motivée aussi de continuer les vidéos sur ce thème et j’ai envie de parler d’autres sujets.
Job full time
Mélanie Guisset: Etre influenceur est un job à plein temps. C’est même le job le plus dur que j’aie jamais eu. Pourtant, quand je bossais dans la police, j’ai déjà vécu des situations délicates… Mais sur les réseaux sociaux, les sollicitations sont constantes et on a une vraie responsabilité qui demande beaucoup d’énergie. Il y a aussi une absence totale de cadre et de séparation nette avec la vie privée, et même en vacances, on bosse.
« Je suis convaincue que quand on y croit très fort, cela se réalise. »
Moins de vêtements?
Mélanie Guisset: La mode est un sujet complexe. Est-ce que c’est OK d’avoir une garde-robe qui déborde si tout a été produit en Europe? Pas vraiment (rires). Quitte à avoir plein de vêtements, autant qu’ils aient été confectionnés dans de bonnes conditions, mais n’a-t-on pas simplement besoin de moins de vêtements? C’est chiant, parce que ça renvoie toujours à une forme de culpabilité individuelle. Mais quand on aime la mode, c’est un questionnement qui est toujours présent.
Y croire très fort
Mélanie Guisset: On reçoit ce qu’on projette dans l’univers. Je suis quelqu’un de terre à terre, donc je ne dirais pas que c’est grâce aux planètes. Mais par contre, je suis convaincue que quand on croit très fort à quelque chose, cela se réalise. Un jour, je me suis dit que je voulais faire de la télé, et aujourd’hui, c’est le cas. Pareil pour ma carrière dans les unités spéciales de la police, où j’ai travaillé douze ans en tant que psychologue: tout le monde me disait que j’étais trop jeune, que je n’avais aucune expérience, mais ce job, je le voulais et je suis sûre que c’est parce que j’y ai cru. Mes copines disent toujours qu’on ne peut pas me dire non. Je pense que si mais il faut me dire pourquoi (rires).
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Une belle plate-forme
Mélanie Guisset: Les influenceurs entretiennent des imaginaires intenables pour la planète. «Les meilleures vacances, c’est à Bali», « Il faut shopper les nouvelles pièces de la fast fashion», «On peut prendre l’avion juste pour un week-end»… Ces croyances sont entretenues par des personnes ayant énormément d’influence et ne se rendant pas compte à quel point elles sont problématiques. C’est peut-être mon côté psy, mais je remarque plus les dérives que les bons côtés des réseaux sociaux. Je trouve dangereux de se comparer aux fragments qu’on voit en ligne et de se dire qu’on a une vie nulle. Mais les réseaux peuvent aussi être une belle plate-forme pour mettre des valeurs importantes en avant – manger local, acheter des vêtements plus éthiques…
Allez chez le psy
Mélanie Guisset: Tout le monde gagnerait à suivre une thérapie. Je suis convaincue qu’il ne faut pas aller trop mal pour décider d’aller mieux. Les relations familiales peuvent vite tourner au blocage. Pour les débloquer, il faut parfois que les parents comprennent ce qui, dans leurs parcours, fait qu’ils réagissent de telle ou telle façon. C’est une bonne manière de donner l’exemple à ses enfants, de leur montrer que c’est bien de parler à quelqu’un.
Parents présents
Mélanie Guisset: La parentalité est une forme de privation de liberté. J’ai toujours voulu être maman, je ne l’ai jamais regretté. Mais pour qu’un enfant aille bien, il a besoin que ses parents soient vraiment présents. Ce n’est pas toujours simple de garder cette disponibilité mentale, surtout quand on exerce un métier qui demande temps et créativité. Mais je ne changerais rien. Mes enfants ont 14, 11 et 8 ans et chaque jour, ils continuent de m’apprendre des choses sur moi-même.
Smiley
Mélanie Guisset: La joie est contagieuse. J’aimerais qu’on se rappelle de moi comme quelqu’un de souriant et énergique. Sympa et drôle, j’adore ces qualités chez les autres et j’essaye de les incarner.
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