« Féministe tant qu’il le faudra », c’est mon slogan »

Laurence Rosier, Fatima Zibouh et Apolline Vranken. © DAMON DE BACKER
Mathieu Nguyen

C’est en Russie que fut officialisée la première Journée internationale des femmes, le 8 mars 1921. Un siècle plus tard, quel regard poser sur ces cent ans de lutte féministe? Petit point sur la question en compagnie de trois femmes inspirantes: Laurence Rosier, Fatima Zibouh et Apolline Vranken.

En guise de préambule, voici une rapide présentation des intervenantes réunies pour cet échange féministe intergénérationnel.

La première, Laurence Rosier, est professeure de linguistique, d’analyse du discours et de didactique, mais aussi commissaire d’expos (voir Salope… et autres noms d’oiselles et ExPorno), par envie « de s’adresser à un public plus large, via différents moyens d’action et de sensibilisation ».

Vient ensuite Fatima Zibouh, qui aime se définir comme une « entrepreneuse sociale ». Active dans l’associatif, elle est responsable d’un service dédié à l’inclusion des chercheurs et chercheuses d’emploi dans un organisme public et a lancé l’initiative W100, qui rassemble « 100 femmes bruxelloises actrices de changement, issues de toute origine culturelle ou sociale ». Côté académique, elle termine un doctorat sur les expressions culturelles et artistiques des minorités.

Enfin, on clôture le panel avec Apolline Vranken, qui, elle, commence seulement son périple de doctorante, avec une recherche portant sur Simone Guillissen-Hoa, « la Charlotte Perriand belge ». Architecte « féministe et bruxelloise », elle se passionne pour les questions de genre dans l’architecture et les espaces publics, c’est d’ailleurs dans cette optique qu’elle a fondé la plate-forme L’architecture qui dégenre et les Journées du Matrimoine à Bruxelles.

Des voix plurielles qui s’unissent dans cet échange intergénérationnel, pour commenter la réalité féministe d’aujourd’hui, l’asymétrie des rapports de genre, la réalité de leur lutte au quotidien et leurs pistes pour l’avenir.

Quelle était la source de votre engagement, et quel en était le contexte?

Laurence Rosier: J’ai été éduquée comme une intellectuelle dans un milieu super engagé, avec des parents profs: mon père théoricien marxiste, ma mère syndicaliste. Depuis toute petite, j’ai couru les manifs, pour les droits des femmes évidemment, mais aussi contre les armes nucléaires ou en soutien aux ouvriers de Clabecq. Par la suite, j’ai entamé ma carrière universitaire, et en même temps j’avais des enfants, selon le modèle Wonderwoman: je mène tout de front, pas de problème. Mais j’avais l’impression d’oublier mon engagement, par manque de temps. Et surtout, je me rappelle d’une réflexion que l’on m’a faite, lors de ma deuxième grossesse: « Dites, vous faites des enfants ou de la recherche? » J’en ai pleuré, et je ne l’ai jamais oublié. Ensuite, il y a eu la découverte de Virginie Despentes. J’avais été biberonnée par les classiques, Simone De Beauvoir, Annie Ernaux, Marguerite Duras, des femmes qui osaient parler de choses intimes, mais Despentes, c’était encore autre chose.

Laurence Rosier
Laurence Rosier© DAMON DE BACKER

Fatima Zibouh: Contrairement à Laurence, je viens d’un milieu populaire, je suis la première universitaire de ma famille – pas juste nucléaire, de toute ma famille. Et ça peut paraître paradoxal, mais la personne qui m’a le plus inspirée, c’était ma maman, qui n’avait jamais été à l’école, qui ne savait ni lire, ni écrire. Elle a été ma source d’inspiration pour m’inscrire dans le féminisme. Quand je rentrais des cours et que je lui proposais de l’aider en cuisine, elle refusait et m’envoyait étudier. Me voir lors de remises de prix ou de passages en télé, ça faisait sa fierté ; à ses yeux, c’était une revanche sur l’histoire. Une personnalité inspirante n’est pas nécessairement une intellectuelle militante, c’est utile de le rappeler: ma mère était simplement une femme qui n’avait pas eu la chance d’être instruite, mais qui avait décidé: « Mes filles iront étudier et travailler. » Même ma grand-mère, tout droit sortie de son village, était une vraie féministe. Elle me demandait: « Tu travailles? Tu gagnes de l’argent? Tu es indépendante? » En parler permet de casser les stéréotypes liés aux mères et grand-mères de l’immigration. A part ma mère, ce qui a motivé mon engagement, c’est ma sensibilité à l’injustice, surtout basée sur des inégalités telles que le genre. D’un côté, il y avait des hommes, dont la lecture des traditions et des textes scripturaires dictait la condition de la femme. Une instrumentalisation qui m’énervait. D’un autre, les hommes et femmes qui ont voulu me dicter comment m’habiller, et refusaient d’accepter mon choix de porter le foulard, soi-disant contraire aux valeurs d’émancipation. La question du choix est pourtant essentielle, que l’on décide de porter une minijupe ou un bout de tissu sur la tête; c’est important de pouvoir en défendre le principe.

J’ignorais que l’égalité était un concept radical, je croyais qu’on était tous et toutes d’accord là-dessus.

Apolline Vranken

Apolline Vranken: Moi, jusqu’à l’âge de 13 ou 14 ans, j’avais le sentiment que j’avais le droit de faire ce que je voulais, que le champ des possibles était infini. Puis vint l’âge de la sexualisation des corps dans l’espace public, et j’ai réalisé que je n’avais pas autant de droits que ce que je croyais. Un truc clochait dans l’équation… Ensuite, à l’université, j’ai découvert le cercle féministe, et là, waouh: même si on m’avait déjà parlé de féminisme avant, ça a été une révélation. Au point que, par la suite, des parents d’amis à moi ont prétendu que j’avais « radicalisé leurs enfants ». Moi, j’ignorais que l’égalité était un concept radical, je croyais qu’on était tous et toutes d’accord là-dessus. A part ça, ce n’est pas vraiment des lectures, mais plus des films, et la pop culture en général, qui m’ont convertie. Ou radicalisée, c’est selon.

Ce 8 mars et ce centenaire, ça représente quoi pour vous?

L.R.: C’est important parce que la société organise la mémoire. Il y a un regain d’intérêt, je le constate chez mes étudiants. Mais il ne faut pas rester dans la commémoration, même si elle est importante. L’enjeu est d’abord d’assurer une continuité, d’éviter le choc générationnel, qui opposerait les féministes « d’avant » face à celles « d’aujourd’hui ». Certains instrumentalisent parfois la diversité de pensée des femmes pour tenter de les diviser. Ne fût-ce que pour rappeler cette idée d’une sororité générationnelle et intersectionnelle, je ne pense pas qu’il faille bouder ce genre d’événement. L’important c’est de ne pas le considérer comme un simple anniversaire – le lendemain, on range les étendards et c’est fini -, mais bien de marquer le coup, de visibiliser encore plus, et de poursuivre dans cette voie.

A.V.: Je dis toujours que je suis « trop triste que cela arrive encore », que l’on doive fêter cet anniversaire – pour moi, c’est surtout un jour de deuil. Autant on célèbre nos luttes et c’est important, autant la question qui me vient reste: « Comment se fait-il qu’on en soit encore là? » On parle de centenaire, et dans mes travaux, je traite beaucoup des béguinages et des béguines, un mouvement de femmes avec des valeurs féministes de solidarité, d’altérité, d’autonomie, qui a débuté il y a presque mille ans. Ça fait mille ans qu’on lutte, qu’on est créatives… Donc pour moi, le 8 mars, c’est un jour très ambigu, je me dis qu’il y a encore beaucoup de travail.

Je n’aime pas le mot célébrer, je préfère revendiquer, rappeler que le combat n’est pas achevé.

Fatima Zibouh

F.Z.: Etant issue de l’immigration, j’ai dû me réapproprier toute cette histoire qui ne m’a pas été transmise. Je m’inscris dans ce combat universel des femmes, qui ne date pas de cent ans, mais bien du début de l’humanité, et le 8 mars, pour moi, c’est un jour important, il serait inconcevable de ne rien faire. Au minimum, je participe au rassemblement. Le collectif 8 mars appelle à la grève des femmes ce jour-là, et je pense que chacun et chacune d’entre nous doit s’approprier cette date, faire en sorte de marquer le coup. Je n’aime pas le mot célébrer, je préfère revendiquer, rappeler que le combat n’est pas achevé.

Fatima Zibouh
Fatima Zibouh© DAMON DE BACKER

Quel bilan pourrait-on tirer de ce siècle écoulé, qui s’est avéré décisif pour les droits des femmes?

L.R.: Bien sûr, on a fait du chemin depuis le XIXe, époque à laquelle la femme était un meuble, mais on reste néanmoins dans des archétypes et des imaginaires binaires, conservateurs et patriarcaux. Pour chaque avancée en faveur des diversités, on observe un retour des discours conservateurs – il suffit de voir les unes des magazines, « les féministes sont devenues folles », etc. J’ai travaillé sur l’image de l’infirmière pendant la pandémie, et les clichés, entre l’infirmière tueuse de Misery et l’infirmière sexuée des films porno, sont toujours bien là. Parvenir au changement culturel, à raconter une autre histoire, déconstruire les stéréotypes, ça demande énormément de temps.

Parvenir au changement culturel, à raconter une autre histoire, déconstruire les stéréotypes, ça demande énormément de temps.

Laurence Rosier

A.V.: Pour moi, les avancées récentes ont un côté illusoire. Il y a eu des périodes de l’histoire que l’on ne connaît pas, parce qu’on ne dispose que d’un récit unique et canonique qui nous présente comme subalternes, durant lesquelles les femmes bénéficiaient peut-être aussi de droits et d’autonomie. On a toujours l’impression que le XXe siècle a été celui de tous les progrès féministes, je n’en suis pas persuadée.

F.Z.: Je vous rejoins: il ne faut pas que nos représentations de cette accélération au niveau des droits des femmes soit liée à une production de connaissances. Qu’est-ce qu’il s’est passé ailleurs qu’ici et dans d’autres temps? Il est important de se « décentrer » aussi ; je suis convaincue que partout, des femmes ont été résistantes et qu’elles ont provoqué énormément d’avancées. Cela dit, il faut garder en tête que rien n’est acquis, et les régressions que l’on connaît aujourd’hui, notamment avec l’avortement en Pologne, en témoignent. Qui l’aurait cru en 2021?

L.R.: Dans l’histoire, on remarque également que les femmes issues de milieux populaires, qui ont la parole de rue, n’ont jamais été mises en avant. Et on le voit encore aujourd’hui, il n’y a qu’à se rappeler l’histoire de cette syndicaliste, Raymonde Le Lepvrier, démontée sur les réseaux sociaux, c’était terrible. Ou la députée de La France Insoumise, Mathilde Panot, qui se fait traiter de « poissonnière » à l’Assemblée nationale.

A.V.: Sexisme, classisme et racisme ont toujours fait bon ménage.

Que vous inspire la situation aujourd’hui? Un regard enthousiaste, plus mitigé?

L.R.: Au contact avec des jeunes, que ce soit avec mes enfants ou mes étudiants, je vois des choses géniales, que je n’aurais sans doute pas vues il y a dix ans – ces filles et ces garçons en pleine entreprise de dégenrage, c’est passionnant à observer. J’aurais donc tendance à voir le verre à moitié plein – mais quand soudain quelque chose fait que je le vois à moitié vide, c’est dur, c’est la gueule de bois: « Il faut encore réexpliquer tout ça, je croyais que c’était acquis. »

F.Z.: Je suis de nature optimiste donc j’ai tendance à faire confiance aux jeunes générations, mais cela n’empêche que la réalité soit parfois compliquée, pour les femmes en particulier. La crise de la Covid a aggravé les inégalités et les violences conjugales – qui touchent un couple sur trois. Je vois beaucoup de souffrances, des femmes encore plus isolées qu’avant, une fracture numérique qui se creuse, l’absence de safe space, la conciliation entre vies familiale et professionnelle toujours plus compliquée, etc. Ces problématiques touchent tous les milieux. Je suis donc optimiste quant à l’avenir, mais plutôt inquiète pour le temps présent.

Apolline Vranken
Apolline Vranken© DAMON DE BACKER

A.V.: On sait qu’il y a une discrimination au niveau de l’emploi, mais aussi du logement des femmes, plus précaire, plus insalubre. Dans la répartition des espaces, du travail ou des tâches ménagères, des études ont été menées en France. Mais ici, malheureusement, on manque de chiffres. La production de connaissances, ce n’est pas tout, il faut aussi produire de l’action et du concret, mais on manque de chiffres, qualitatifs et quantitatifs. A mes yeux, c’est dû à un manque de volonté et d’ambition politique – tout le monde a compris que le data, le traitement des données, c’est le pouvoir. Et dans les secteurs féministes, même s’il y a beaucoup de théorisation, de gender studies, et que ces voix s’amplifient, il demeure des lacunes et des trous historiques dingues, notamment au sujet d’enjeux spatiaux et sociétaux assez énormes. Moi aussi, j’ai tendance à voir le verre à moitié plein, et je crois que c’est indispensable au tempérament de militante vu l’énergie que ça demande, mais en même temps, je le vois à moitié vide, sinon je ne serais pas là.

Pourquoi le féminisme semble pour certains une idéologie clivante plutôt qu’une question de droits humains?

L.R.: Quand un plaidoyer misandre est publié, ça fait tout un foin, mais ça reste insignifiant par rapport à des siècles de misogynie, que l’on considère comme littéraire sans y voir de problème. Alors je trouve ça bien que ça pète de temps en temps. Il faut laisser dire, et ça vaut pour plein de sujets. L’écriture inclusive, ça ne vous plaît pas? On s’en fout, nous, on la pratique. Et on arrête d’argumenter, puisque de toute façon, une pensée simplement assertive est tout de suite assimilée à du radicalisme. Les rapports politiques peuvent être tendus, ça ne veut pas dire qu’on ne se respecte pas. Bien sûr, on observe parfois du non-respect, des mécanismes de dévalorisation de la parole féministe, qui ne serait « pas de la science mais de l’idéologie » – preuve qu’elle fait bouger les cadres. Mais il faut pouvoir se ressourcer, le déchaînement de violence est dur à encaisser: il n’y a qu’à voir le nombre de cyber-militantes qui quittent les réseaux sociaux à cause de la haine et du harcèlement.

A tous ceux qui fulminent et à leurs raisons, je dis « Allez-y, fulminez », nous aussi on fulmine, et vous n’avez pas fini de nous entendre.

Apolline Vranken

A.V.: Désolée de revenir encore avec l’aspect spatial, mais je tiens à rappeler que le « cyber », c’est un espace public aussi. Que l’on arrête de dire que c’est intangible alors que c’est ultratangible. On consulte nos téléphones partout, jusque dans nos lits, c’est dire à quel point c’est intime. Et donc politique, et donc public. Pour en revenir à tous ceux qui fulminent et à leurs raisons, moi je m’en réjouis. « Allez-y, fulminez », nous aussi on fulmine, on en a marre et vous n’avez pas fini de nous entendre. « Féministe tant qu’il le faudra », c’est mon slogan ultime. Ces personnes ont peur de perdre leurs privilèges, or le gap des inégalités n’en finit plus de se creuser. Plus la colère gronde, plus la fronde est grande, plus les réactions d’en face se font entendre. Ce ne sont pas les féminismes qui sont clivants, c’est notre société, et toutes ses dynamiques d’inégalités systémiques.

F.Z.: Aujourd’hui encore, le terme génère des polémiques, il clive même les femmes, certaines disent: « Je ne suis pas féministe mais… » Il y a un malaise, comme s’il s’agissait d’un combat contre les hommes, alors que c’est un combat pour l’égalité. Le mouvement de pensée et d’action qui lutte pour l’égalité des droits, pour moi, c’est ça l’essentiel. Je refuse de perdre du temps sur les concepts et terminologies, je veux m’inscrire dans une démarche fédératrice: « Tu es d’accord avec le principe? Parfait, allons-y. » Dans la plate-forme W100, certaines femmes ne semblaient pas à l’aise avec le terme « féminisme » en tant que tel, eh bien pas de problème, on va dire que c’est « un mouvement féminin ». Ce qui m’importe, c’est que vous soyez de la partie et qu’on fasse progresser le débat.

Et de quels outils disposez-vous pour « faire progresser le débat »?

A.V.: Dans les domaines de l’architecture ou de l’urbanisme, on est nulle part. Quels sont nos outils? Il en existe, mais sont-ils applicables à nos réalités urbaines? Personne n’a jamais testé. Quand je vois qu’à Vienne, un bureau d’expertes en questions d’urbanisme, d’archi et de genre pilote des projets de logements sociaux depuis vingt ans, je me dis qu’on est loin d’être à la page. On assiste aux premiers balbutiements, un petit frémissement, qui ne me promet rien du tout. On est tellement pauvres en savoir dans le paysage belge que l’on m’appelle pour l’architecture, l’espace public, les histoires d’urinoirs, les noms de rues, le droit au logement, la médiation culturelle… J’ai parfois envie de dire: « Attendez, je n’ai pas toutes les casquettes et je n’ai que 26 ans! » A un moment, il faut juste financer de la recherche et se créer un vrai savoir. Je sais qu’il y a des politiques qui y travaillent, qui élaborent des plans – il y en a par dizaines. Mais ça reste de l’ordre du plan, et en tant qu’architecte, je sais qu’on peut ne jamais les exécuter.

F.Z.: Et ça vaut pour tous les domaines. Gandhi disait: « Une politique qui se fait pour nous mais sans nous est contre nous. » Si on n’inclut pas de femmes, de minorités, on passe à côté d’angles morts. Quand on lance une campagne contre le harcèlement de rue et que quatre hommes sont chargés de la mettre sur pied, il y a un problème. Idem pour les campagnes contre le racisme, ne pas impliquer les concerné(e)s, c’est une violence.

Pour terminer, pouvez-vous mettre en lumière une personne ou association qui vous a inspirée dernièrement?

L.R.: Je suis particulièrement sensible à des personnalités comme Lisette Lombé, qui bouscule les codes et les frontières, avec son travail sur la langue; un travail collectif, notamment avec des femmes précaires, qui prouve que, oui, elles peuvent aussi produire de la poésie, et que cela peut être émancipateur. Et je ne peux évidemment pas m’empêcher de citer Les Grenades (NDLR: sur la RTBF).

F.Z.: Je pense à Awatif Majid, qui a développé Job Dignity, un incubateur grâce auquel elle accompagne des femmes sans-abri, pour les former et leur permettre de retrouver un emploi. Je l’ai vue hier soir dans son local de la gare du Midi, c’est vraiment une héroïne de l’ombre.

A.V.: Je dirais Camille Morineau, qui a créé un fonds d’archives des femmes artistes, Aware. Elle travaille sur les notions de data, de représentativité, de lutte. L’art et la culture sont des vecteurs d’émancipation énormes, des outils de déconstruction tellement puissants, que je dois aussi citer le collectif Imazi.reine, pour tout son boulot sur les outils artistiques en tant qu’outils de médiation – il faut voir le documentaire Ma grand-mère n’est pas une féministe de Fatima-Zohra Ait El Maâti. Elles sont géniales.

Stylisme: Sophie Pillen

Coiffure et maquillage: Elke Binnemans et Louiza Vande Woestyne

Photomontage photo de groupe: Maarten De Laet

Coordination: Ellen De Wolf

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