Ces petits ovnis de l’horlogerie

Au cours des dernières années, le monde de l’horlogerie à dépassé des frontières et s’est rendu là où aucun designer n’avait jamais été auparavant. A la tête du mouvement : une génération de créateurs, inspirés par les films et les séries de science-fiction des années 70-80.

Au cours des dernières années, le monde de l’horlogerie à dépassé des frontières et s’est rendu là où aucun designer n’avait jamais été auparavant. A la tête du mouvement : une génération de créateurs, inspirés par les films et les séries de science-fiction des années 70-80.

Martin Frei, chef designer de 43 ans pour Urwerk, est connu pour laisser ses influences parler dans ses conceptions. Il déclare au New York Times : « Je pense que tout garçon grandissant dans les années 1970 a été quelque peu influencé par la science-fiction, Star Wars et tous les autres. On pouvait voir dans les films ce qui se passait réellement lorsque l’homme atteignait la lune ». Mais il précise tout de même « Ce n’est pas vraiment que lorsque je conçois une montre, je pense « tient maintenant je vais faire un vaisseau spatial », mais je suis influencé par mes références culturelles ».

La préoccupation de créateurs comme Martin est avant tout de concevoir des montres contemporaines. Mais notre vision de la montre, souvent restée très classique, et peut-être un peu vieillotte, évoque chez nous la notion de « futuriste » lorsque notre regard se pose sur de telles machines.

Pourtant ces montres au style « Retour vers le futur » ont fait leurs premières apparitions il y a déjà une décennie, lorsque Vianney Halter a présenté l’Antiqua en 1998 à la foire de Bâle, une montre qui n’aurait pu trouver meilleure place qu’au poignet du capitaine Nemo, le héros de Jules Verne. C’était la toute première manifestation physique de cette nouvelle ligne directrice dans l’architecture de la montre.

Ce design avait épaté la plupart des concepteurs et comme souvent dans ce genre de situation : on adore ou on déteste, peu nombreux sont ceux qui reste entre deux eaux.

En 2003, c’est Urwerk qui a pris la relève dans le style science-fiction avec sa montre UR103 aux courbes aérodynamiques, et à l’allure de soucoupe volante miniature.

« J’ai tenté de faire une forme plus complexe », a déclaré M. Frei. « Et j’ai effectivement été influencé par le Faucon Millenium, le vaisseau de Han Solo dans Star Wars pour cette oeuvre » Martin Frei ajoute « Je vois la montre comme une partie mécanique du corps humain, pour moi, cette machine fait de vous un peu comme un robot ».

Maximilian Büsser, de Max Büsser and Friends (MB & F), qui a grandi en regardant de la science-fiction dans les années 1960, avoue avoir trouvé l’inspiration pour sa dernière montre, l’HM3, dans le théâtre de marionnettes de la série culte britannique « Thunderbirds ». « Au fond, j’ai créé mon propre Thunderbirds », dit-il fièrement lui aussi au New York Times. Le mécanisme est si complexe et nouveau, qu’il faut le voir pour y croire, à défaut de le comprendre. Pour Büsser, chacune de ses montres offre son propre angle d’approche pour donner l’heure.

Alors que d’habitude on voit l’heure au premier coup d’oeil sur n’importe quelle montre, ces nouveaux créateurs renversent la tendance. Plus besoin de retourner son bijou pour y apercevoir le mécanisme, ici tout a été inversé ou presque.

Egalement dans le milieu et faisant elle aussi des vagues par son innovation : AK Genève et son Warp HMS automatique qui ressemble à une navette spatiale, de forme allongée.

Arny Kapshitzer, anciennement designer industriel et fondateur de AK Genève sort la montre des sentiers battus et crée un prototype allongé conçu pour s’adapter à l’avant bras et non au poignet. Une idée si simple qui pourtant n’avait pas encore connu son heure de gloire. Et alors que Kapshitzer pensait ne vendre qu’une cinquantaine de ses créations, le voilà assuré de multiplier son chiffre par 10 … comme quoi la crise n’a pas encore complètement abattu l’originalité et la nouveauté.

Et même si toutes ces nouvelles montres futuristes sont différentes, leurs concepteurs insistent sur le fait qu’elles doivent toutes toujours être portables, adaptées à chacun et bien sûr donner l’heure sans trop de complication, peu importe la forme qu’elles prennent. Etranges, spéciaux, déroutants, les mots ne manquent pas pour décrire ses petits ovnis de l’horlogerie mais une chose est certaine, ils ont l’avenir devant eux.


Nathalie Vandevelde

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