Une bourse L’Oréal-Unesco décernée à Perrine Cochez

Perrine Cochez vient de rafler une bourse L’Oréal-Unesco  » For Women in Science « . Portrait de cette jeune chercheuse belge.

Par Anne-Françoise Moyson

Perrine Cochez sirote son coca, toute joyeuse : elle a commencé quelques cultures au labo toute auréolée de sa bourse décernée par L’Oréal-Unesco  » For Women in Science « , sous les auspices du Fonds de la Recherche Scientifique et son pendant flamand. Sûr que sa maman biologiste et son papa infirmier sont fiers d’elle. Avec une telle filiation, pas besoin d’injecter la curiosité scientifique en intraveineuse. Math sciences langues en humanité à Mouscron puis sciences biomédicales à Woluwe, rien d’hospitalier surtout,  » la vue du sang, je n’aime pas trop ça « , mais la recherche, oui. Pourtant en commençant, Perrine avoue qu’elle ne savait  » pas très bien ce que c’était « , même si elle en avait une vague idée : Les Experts, elle connaissait. Quoi, sa vie, ses pipettes, ça ressemble à ça ? Elle tempère, amusée,  » avec eux, tout va super vite, ils mettent un petit réactif et voilà, pouf, ils ont trouvé un ADN, alors qu’au labo, cela prend une journée !  »

Un petit stage de deux semaines dans un labo en première année et elle chope le virus de la recherche. De là à se pencher sur le psoriasis et l’IL-22, pour Interleukine-22, il y a une suite toute naturelle bien à elle. Elle adore l’immunologie, fait un autre stage dans le Groupe Cytokine, on lui propose un sujet de mémoire, comme un challenge, elle  » découvre des choses  » sur les mécanismes d’apparition de cette inflammation de la peau. Perrine sait qu’elle touche 2 % de la population, est handicapante et que le traitement est très cher ou alors que les effets secondaires sont très lourds, elle souhaiterait  » juste que l’on puisse, à terme, après plein d’autres travaux, en une thèse on ne peut pas tout trouver, aider les gens, innover dans un traitement moins couteux et qui leur permette de guérir ou si pas de se sentir mieux.  »

Elle l’ignore encore, mais c’est sûr, elle s’inscrit dans la lignée des ces chercheuses qui ont choisi la science comme raison de vivre. Et qui parfois, un jour, pourquoi pas, sont couronnées d’un Prix Nobel. Même si on sait la chose rare : entre 1903 et 2006, seules 12 femmes ont eu cet honneur. S’il fallait que Perrine se place sous l’aura d’une grande dame, elle choisirait sans hésiter Rosalind Franklin, biologiste moléculaire que James Watson et Francis Crick ont oublié de remercier devant l’éternité et le parterre de sommités réunies pour leur Nobel de Médecine en 1962 –  » grâce à ses recherches, ils ont eu l’idée qui leur a permis de découvrir la structure à double hélice de l’ADN. On a peu parlé de Rosalind Franklin, pourtant sans elle…  » C’est pour cette excellente raison que les bourses L’Oréal-Unesco existent –  » promouvoir le rôle éminent des femmes au sein de la recherche et faire naître des vocations scientifiques « .

Les cellules n’attendent pas. Perrine Cochez file enfiler son tablier blanc, programmer une expérience,  » introduire quelques molécules dans un type cellulaire particulier « , elle sait qu’il lui faudra une petite dose de chance, beaucoup de persévérance et un travail acharné. Elle cherche, elle trouvera.

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