Valentine a testé : se faire upgrader

« Tu n’as aucune chance » me rétorque mon amie lorsque je lui soumets l’idée de nous faire upgrader en première sur le vol Paris-Point-à-Pitre d’Air France, que nous nous apprêtons à prendre. « Qui ne tente rien… ». Après tout, c’est mon anniversaire. Argument valable, non ?

Je rêve d’une coupe de champagne dans les airs… Pour parvenir à mes fins, je prépare ma technique d’approche avec minutie depuis trois jours. Non seulement j’ai soigné ma tenue pour passer le détecteur de « look economy » (banni le pantalon de training confort et mon sac à dos de routarde), mais en plus, j’ai actionné le mode séduction : mon sourire façon Julia Roberts, la voie lactée dans le regard et un bagou déconcertant. Ayant relu mes basiques (cf. Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens), j’attaque d’emblée l’hôtesse du check-in avec une question piège : « Madame, seriez-vous tentée de faire une B.A. aujourd’hui ? ». Déstabilisée, elle me répond : « Cela dépend… ». Le poisson a mordu. « Auriez-vous l’extrême amabilité de m’offrir le privilège de voyager en business ? J’ai cinq bonnes raisons à vous donner… ». Je me lance dans l’énumération de celles-ci, mais l’hôtesse m’arrête net : « Ne vous fatiguez pas… Les conditions pour pouvoir upgrader un voyageur sont devenues extrêmement strictes. Nous devons privilégier en priorité nos clients fréquents munis d’une carte Flying Blue. D’abord les Platinum, ensuite les Gold et enfin les Silver. Et si après cela, il reste encore une possibilité, je dois en informer mon commandant de bord d’abord… ». Déception. Julia Roberts fait place à Isabelle Adjani. L’hôtesse lit mon désarroi : « Mais je peux vous réserver une banquette de quatre places rien que pour vous… ». Point de champagne, mais une place  » couchée » sur le vol malgré tout…

V.V.G.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content