Voyage au coeur des Cyclades oubliées

Andros, un paysage atypique des Cyclades. © Eric Vancleynenbreugel

Les îles font partie du mythe grec. Aussi belle que méconnue, Andros constitue un petit coin de paradis insolite.

Deux heures de mer. Il n’en faut pas plus pour changer de monde. Entre le port de Rafina et Gavrio, on passe de la trépidante Attique à Andros la sauvage, une île qui ne ressemble à aucune autre des Cyclades. Premier choc entre Gavrio et Chora, où la route grimpe la chaîne de montagnes centrale : les prairies battues par les vents et délimitées par des hautes dalles de schiste – les xérolithia- forment un balcon au-dessus de l’eau. Le paysage prend des airs d’Irlande. En réalité, ce sont trois impressionnants massifs qui traversent Andros de part en part. Un relief qui, jusqu’il y a peu, limitait les contacts entre les vallées, induisant des particularismes et parfois même des méfiances entre villages. Andros est verdoyante, très différente des Cyclades pelées et desséchées que sont Mykonos ou Kythnos. Car même s’il n’y pleut pas durant la moitié de l’année, les rivières coulent 365 jours par an grâce aux fortes précipitations hivernales et au sous-sol schisteux. C’est unique dans l’archipel. L’hiver dernier, les cols ont même été coupés à plusieurs reprises en raison d’une accumulation de près de 2 mètres de neige. Légumes et fruits, tout pousse sur Andros. Ses vergers d’agrumes sont renommés.

 » Ici, c’est le paradis « , lance Ioanna, qui loue quelques chambres à la lisière de Chora, sur la façade orientale de l’île. De chez elle, la vue sur la plage et la petite ville est imprenable. Posée sur un éperon rocheux, Chora joue le rôle de chef-lieu. Néanmoins, les pâtisseries au charme désuet, les  » pantopoleia « , ces échoppes où l’on trouve de tout, et les petits cafés font flotter un parfum de vieille Grèce jusque dans la rue principale. Et l’on ne compte plus les magnifiques façades néoclassiques, héritage de son passé maritime, lorsque Andros était le quartier général d’une fantastique flotte commerciale. Certains, passionnés d’art, ont même créé des musées prestigieux. La vie culturelle est du coup particulièrement intense au regard de la faible densité de population de l’île.

Comme partout en Grèce, Andros abrite aussi de très beaux sites religieux. Il ne faut pas manquer le monastère de Panachrantos. La route qui y mène est déjà un régal en soi. On titille les 1 000 mètres d’altitude avant de redescendre un peu vers la vallée de Messaria. L’édifice, plus que millénaire, apparaît soudain, accroché au rocher comme une forteresse byzantine.

Par Eric Vancleynenbreugel

>>> Pour en savoir plus sur cette île et découvrir d’autres coins méconnus des Cyclades, rendez-vous dans le Vif Weekend de ce 18 septembre 2015.

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