En images: 5 coups de coeur à Mirabello, la baie divine

© CÉLINE FION

Mille-feuille de bleus venant lécher des côtes rocheuses, sable blanc, yachts, jeunes créateurs et décor de best-seller: en Crète, on a trouvé un littoral paradisiaque qui, à 3h30 de vol de Bruxelles, cultive son art de recevoir sans jamais décevoir.

Oubliez Knossos et son palais, laissez derrière vous l’agitation d’Héraklion et faites un pas de côté vers la région du Lassithi. Dans cette zone orientale aux plateaux entourés de nature, zoomez sur la baie de Mirabello, envoûtante enclave qui offre certains des plus beaux panoramas de l’île. D’Agios Nikolaos à Elounda en passant par la toute proche Kritsa, voici plusieurs manières de l’aborder…

1. En mode « apéro et jet-set »

Envie d’adresses branchées et de bateaux étincelants? Direction Agios Nikolaos, surnommé « Le Saint-Tropez crétois ». Moins prétentieuse que son homologue azuréen, la ville drague touristes nationaux et internationaux avec des grappes de maisons blanches accrochées à la colline et un port qui se prolonge par un étonnant lac. Les anciens disaient de lui qu’il était sans fond et ont fait surgir des dizaines de légendes de ses abysses. Les outils de mesure penchent plutôt pour une profondeur de 64 mètres; moins poétique, mais effectivement exceptionnel. De la densité de ces eaux, s’extirpe une large palette de couleurs partant de l’émeraude pour rejoindre l’indigo. Sur une rive, les cafés et les restaurants. En face, une église de poche protégée par la végétation et les flancs saillants de la roche. Un paysage à apprécier à la tombée du soir, quand les rakis viennent aniser les tables pour l’apéritif et que le centre se fait piétonnier jusqu’au matin. Pour changer d’atmosphère, il suffit de faire quelques centaines de mètres, en jouant avec le relief marqué des terres ou en longeant la mer par la jolie promenade aménagée. Dans la marina, un bosquet de mâts de voiliers orne la baie et débouche sur un chantier naval où barques de fortune et paquebots se refont une santé avant de retourner affronter les vagues de ce golfe qui s’offre d’ici dans toute sa splendeur, entre îles et promontoires.

Agios Nikolaos, construite sur les collines rocheuses entourant le lac Voulismeni.
Agios Nikolaos, construite sur les collines rocheuses entourant le lac Voulismeni.© CÉLINE FION

2. Via un itinéraire littéraire

Si le nom de Spinalonga vous dit quelque chose, c’est probablement grâce à L’île des oubliés, le thriller sur fond d’histoire familiale signé Victoria Hislop. Vendu à des millions d’exemplaires, il embarque le lecteur dans les valises d’Alexis, venue en Crète pour découvrir la région dont sa mère est originaire. Les oubliés du titre, ce sont les lépreux qui furent parqués de 1904 à 1957 sur cette île au large du village de Plaka.

Quand un protagoniste demande à l’héroïne ce qu’elle a pensé de sa visite de l’île, elle répond: « J’ai été surprise. Je m’attendais à un endroit très mélancolique, ce qu’il est, mais j’ai senti autre chose. A l’évidence, les gens qui y ont vécu ne se sont pas contentés de passer leur journée à s’apitoyer sur leur sort. Du moins, c’est l’impression que j’ai eue. »

Il y a effectivement un peu de cette dichotomie dans les ruelles étroites de l’île forteresse, érigée par les Vénitiens au XVIIe siècle pour repousser des Turcs qui finirent par prendre possession des lieux avant que la léproserie ne soit ouverte. Les bateaux déversent désormais des touristes (de plus en plus nombreux depuis le succès du livre et d’une série télé en Grèce) sur ce talus ouvragé et aride. En s’engageant sur le chemin qui serpente vers le sommet, on tombe sur des plateaux de jeux gravés dans la pierre pour occuper les longues journées, des vignes timides, des éléments muséaux expliquant le passé des lieux, mais aussi des portes ouvrant aujourd’hui vers la mer, là où autrefois se tenaient des ouvertures minimales servant à faire passer des vivres tout en protégeant le reste du pays de cette maladie qu’il ne voulait plus voir.

L'île de Spinalonga, où l'on enferma les lépreux entre 1904 et 1957.
L’île de Spinalonga, où l’on enferma les lépreux entre 1904 et 1957.© SDP/CÉLINE FION

3. Dans la sérénité

Autre option: embarquez ce roman (ou un autre, nous sommes ouverts) sur un transat. La baie est propice au farniente, en particulier les abords d’Elounda, où se trouve l’une des plus belles plages de l’île: Kolokitha. Sable blanc, enclave en arc protégée du vent, abords peu urbanisés: difficile de trouver mieux. Pour un max de sérénité, préférez le matin ou la fin d’après-midi, histoire d’éviter les bateaux touristiques refilant le bon plan à tout l’archipel. Le cadre idyllique a aussi tapé dans l’oeil de l’hôtellerie haut de gamme. On pense notamment à Elounda Hotels & Resorts, port d’attache idéal qui propose d’excellentes tables, un golf à 9 trous, mais aussi un bijou de spa signé Six Senses, avec piscine à débordement ouverte sur la mer Egée et un mini-club « bien-être » dédié aux kids, mêlant jardinage, yoga ou baignade. Testé pour vous et approuvé: un soin à l’huile d’olive et au sel de mer crétois, soit la promesse d’une décompression totale.

Bien sûr, si Elounda a le sens de l’accueil, d’autres établissements prestigieux jouent la carte de la zénitude et du luxe inspiré. Exemples? Le magnifique Royal Marmin Bay Boutique & Art (toujours à Elounda), reconnu comme le premier hôtel écologique… de Grèce. Le Daios Cove (à Agios Nikolaos), avec ses villas à piscines privatives entourées de sites naturels à couper le souffle. Ou encore le St Nicolas Bay (à Agios Nikolaos), dont le design en pierres brutes attire les vacanciers aimant à la fois le raffinement et la sobriété… Pas de doute: après la crise qui a secoué le pays il y a quelques années, l’hôtellerie grecque a retrouvé ses couleurs d’antan. Le tourisme y croît désormais à une allure d’environ 7% par an, et il ne fait aucun doute que la Crète – alias « l’île des dieux » – y est pour beaucoup…

Le complexe Elounda, havre de quiétude face au splendide décor crétois.
Le complexe Elounda, havre de quiétude face au splendide décor crétois.© SDP/CÉLINE FION

4. À l’aventure

Si vous n’avez pas réussi à réveiller le lézard qui sommeille en vous et que vous préférez l’exploration au doux bruissement des vagues, les balades ne manquent pas. Deux jolis monastères se trouvent à proximité d’Elounda. Le moyenâgeux Moni Areti a longtemps été un pôle prospère de la région, notamment grâce à ses vignes. Récemment restauré, il est toujours en activité. Un peu plus loin, le Moni Faneromenis charmera les amateurs d’icônes sommeillant ici dans une église creusée à même la roche. Pour les mordus d’archéologie, direction les sites antiques. Celui de Gournia, où furent mis au jour des vestiges de palais minoens (1.600 avant notre ère), est surnommé la « Pompéi minoenne »: nous n’irions pas jusque-là, mais avec un peu d’imagination, les fondations et ruines diverses permettent un passionnant voyage dans le temps. A quelques kilomètres seulement du coeur d’Elounda, se trouvent encore les restes immergés de l’antique Olous, sorte de parc d’attractions pour poissons visible depuis la terre ferme.

L'oeil protecteur, ici appelé
L’oeil protecteur, ici appelé « matiasma ».© SDP/CÉLINE FION

5. En balade artisanale

Huile d’olive premium, linge de maison, mode, déco: pour découvrir tout le savoir-faire crétois, il faut prendre la route des montagnes et rejoindre Kritsa. C’est le travail des brodeuses et autres agiles du fil, réalisant des nappes au crochet, qui a fait connaître le bourg. En apparence, les mains des anciennes se contentent désormais de commercialiser des importations de qualité médiocre, mais il suffit de s’en aller flâner hors des sentiers touristiques pour dégotter de vraies pépites artisanales. L’essence de la tradition se mêle alors au potentiel de la nouvelle scène. « La création est très vibrante en ce moment en Crète et même partout en Grèce, nous explique Anna Drakonaki, propriétaire de la boutique Anna’s Heart. Il y a beaucoup de jeunes marques qui arrivent avec de bonnes idées de look, mais aussi avec une démarche et des valeurs intéressantes. » Gigantesque oeil bleu protecteur posé sur une pochette en jute, tests d’oursin ornés de strass pour se transformer en pendentif ou déclinaisons graphiques de motifs antiques: les artisans se réapproprient les évidences de l’île. Ainsi, ce qui semblait usé jusqu’à la corde par les boutiques « made in China » reprend un nouveau souffle entre les mains d’une génération concernée par son patrimoine. Notre conseil: grimper le long de la rue Kritsotopoulas et jeter un oeil à la sélection de Logari, installée dans une vieille maison fleurie. Au passage, vous admirerez la Panagia Kera, remarquable église byzantine située un peu en retrait du village.

Au village de Kritsa, l'artisanat est roi.
Au village de Kritsa, l’artisanat est roi.© SDP/CÉLINE FION
En pratique

Se renseigner

Office de tourisme de Grèce: www.visitgreece.gr

Pour un périple plus large à travers l’île: lire le guide Crète, guide évasion, Hachette Tourisme.

Y aller

Tui fly propose des vols directs Bruxelles/Héraklion à partir de 176 euros A/R. www.tuifly.be

Se loger

Elounda Hotels & Resorts. Trois complexes bordant la mer. Le Mare Hotel (unique membre Relais & Châteaux de toute l’île) mise sur une ambiance de « village » aux maisons de pierres bordées de grenadiers. Porto Elounda joue la carte des activités familiales et du golf. Elounda Peninsula se base sur une promesse fastueuse: « un hôtel sans chambres, juste des suites ».

www.elounda-sa.com

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content