France: polémique autour des 8 nouveaux palaces

© Palace du Palais

Huit premiers hôtels en France font officiellement partie du nouveau club très fermé des palaces. Une appellation qui ne fait pas l’unanimité car dans cette liste deux hôtels parisiens de prestige n’y figurent pas: le Ritz et le George V. Explications.

Huit premiers hôtels en France font officiellement partie depuis ce jeudi du nouveau club très fermé des palaces, une distinction créée pour mettre en avant « l’excellence à la française ». Une appellation qui ne fait pas l’unanimité car dans cette liste deux hôtels historiques de prestige n’y figurent pas: Le Ritz et le George V. Explications.

Quatre hôtels ont été retenus à Paris – Le Bristol, le Meurice, le Park Hyatt Vendôme et le Plaza-Athénée – et quatre en province: deux à Courchevel, les Airelles et Cheval Blanc, un à Biarritz, l’Hôtel du Palais, et un à Saint-Jean-Cap-Ferrat, le Grand-hôtel du Cap-Ferrat. Ils se voient tous décerner la prestigieuse appellation « palace ».

Cette distinction, avec ses critères d’attribution strictes, avait été créée en novembre dernier, pour encadrer une appellation d’usage libre jusqu’ici. Elle prolongeait également la refonte du classement hôtelier français qui a créé une cinquième étoile. Ce niveau concernant 127 établissements, il s’agissait de distinguer des « hôtels d’exception » dont les prix démarrent aux alentours de 500 euros la nuit en province, 600 à 800 euros à Paris, pour atteindre plusieurs milliers d’euros. Une valorisation importante aussi pour la visibilité de l’hôtelerie haute gamme française sur la scène internationale.

Ni le Ritz, ni le George V n’ont été retenus
En tout, 14 établissements avaient déposé un dossier auprès d’Atout France, organisation de promotion touristique chargée d’instruire la première phase d’éligibilité (taille minimale de chambre, nombre de suites, etc.). Un jury se devait alors d’instruire des critères subjectifs (caractère exceptionnel de l’établissement, excellence du service, de la restauration, etc).

« Un palace n’est pas un espace enfermé entre quatre murs. C’est une sorte de roman, de lieu mythique » où le client « s’avance comme dans un royaume des 1.001 nuits », a expliqué à l’AFP l’académicien Dominique Fernandez, président du jury « palace ».

Certains s’interrogent sur l’absence de deux établissements de renom, le Ritz et le George V à Paris dans la liste. Interrogé par les journalistes sur l’absence de ces deux hôtels de luxe dans le classement, Dominique Fernandez, répond laconiquement à l’AFP: « Quand on décerne le prix Goncourt, on ne dit pas pourquoi le rival a perdu ».

Amertume du côté de François Delahaye, patron du groupe Dorchester, dont deux des hôtels (Meurice et Plaza-Athénée) ont pourtant reçu la précieuse distinction, il a parlé de « victoire amère », jugeant que « le jury s’est décrédibilisé en ne sélectionnant pas » ses deux confrères parisiens. « La presse étrangère depuis 10 ans distingue le George V comme le meilleur hôtel du moment et le jury dit que ce n’est pas un palace? Ca décrédibilise le jury », a ajouté François Delahaye.

Gabriel Matar, directeur France du cabinet spécialisé Jones Lang LaSalle, a confié à l’AFP, qu’à son sens, « les jurés ont sonné le deuil du titre », car le George V, « en ce qui concerne la qualité du service, c’est la référence ».

Une « dramatisation exagérée »
Le patron d’Atout France, Christian Manteï, l’organisme chargé de recevoir les dossiers de candidature et d’instruire la première phase d’éligibilité des hôtels parle, lui, « de dramatisation exagérée », alors que « le George V et le Ritz ont entamé des travaux ».

« Distinguer ne veut pas dire que l’autre est mauvais. Il y a une dramatisation exagérée », a-t-il ajouté à l’AFP. Il rappelle aussi qu’il s’agissait jeudi de présenter une première liste. Les hôtels recalés et les autres qui n’ont pas pu être visités à temps pour la sélection ont jusqu’au 30 juin pour déposer leurs dossiers pour une nouvelle vague de distinction vers le mois de novembre.

Tout espoir de pouvoir apposer la petite plaquette « palace » sur la façade de son établissement n’est donc pas perdu pour ces hôtels historiques. Verdict au second round.

Ca.L (source: AFP)

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