Japon: le musée rêvé de Yayoi Kusama

Yayoi Kusama © Reuters

Un musée entièrement consacré à la plasticienne japonaise Yayoi Kusama, figure majeure de l’art contemporain, a ouvert ses portes à la presse mercredi, présentant dans un immeuble atypique de Tokyo les facettes de cette artiste connue pour ses motifs répétitifs hyper colorés.

J’ai réalisé le rêve de ma vie, celui de donner à tous la possibilité de voir mon oeuvre », a déclaré dans un message écrit diffusé aux médias l’artiste de 88 ans, qui encourage ses admirateurs à la soutenir dans sa volonté de continuer à « se battre jusqu’au dernier jour de sa vie » pour transmettre son « amour pour l’humanité » à travers l’art.

La première exposition présente 45 créations datant des années 2004 à 2017, réparties dans le nouveau bâtiment de 5 niveaux, d’une surface totale de 731 m2, situé dans le quartier de Shinjuku, non loin de son atelier.

Y figurent une énorme citrouille à pois et les toiles géantes à motifs obsessionnels de sa plus récente série, « Mon âme éternelle ».

Une oeuvre de Yayoi Kusama de 2007
Une oeuvre de Yayoi Kusama de 2007 © Reuters

Avec deux grands événements par an, « nous espérons répandre dans le monde le message de paix et d’amour » qui traverse l’art de Yayoi Kusama, que la peinture a sauvée de la folie, avait déclaré à l’AFP il y a quelques semaines le directeur des lieux, Akira Tatehata.

Née en 1929 dans la préfecture de Nagano, dans les Alpes japonaises, Yayoi Kusama a été à l’avant-garde de la scène artistique européenne et américaine dans les années 1960, et est associée au mouvement du pop art.

Sujette à des hallucinations dès l’enfance, qui la poussent à peindre pour atténuer son angoisse, elle intègre l’école d’art de Kyoto au lendemain de la guerre, avant de s’installer à New York en 1957 où elle pratique son art avec frénésie (tableaux, sculptures, performances de rue…).

Revenue au Japon en 1973, souffrant de surmenage, elle entre volontairement en hôpital psychiatrique, lieu où elle réside toujours.

Yayoi Kusama accède à la notoriété dans les années 1990, portée par le potentiel commercial de ses pois géants et citrouilles mouchetées, sur un marché de l’art contemporain en plein essor.

« Je m’attache à faire de l’art du matin au soir, tous les jours », confiait il y a quelques mois à Tokyo l’octogénaire à l’éternelle coupe au carré rouge, qui ne sourit jamais.

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