L’oeuvre de Giacometti bientôt accessible en tête à tête, à Paris

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Le sculpteur Alberto Giacometti avait sa fondation, il n’a pas encore son musée, mais il aura bientôt son institut à Paris: ce nouveau lieu, accessible seulement sur réservation par internet, doit offrir une relation plus intime avec son oeuvre.

« Nous voulions donner une visibilité à l’extraordinaire collection que gère la Fondation Giacometti, mais nous avons décidé de ne pas créer un musée », a dit sa directrice Catherine Grenier lors d’une présentation de l’Institut qui ouvrira ses portes le 21 juin.

Plusieurs raisons à ce choix, selon elle: entièrement autofinancée; la fondation n’aurait pas eu les moyens de créer un grand musée. « Plus important encore, il y a déjà beaucoup de musées à Paris et il s’agit d’inventer un nouveau modèle », a-t-elle dit.

La Fondation Giacometti gère la plus grande collection de cet artiste au monde: 350 sculptures en plâtre, 90 peintures, 2.000 dessins et autant d’estampes, sans compter les photos et les documents. 40 oeuvres ont été restaurées.

L'oeuvre de Giacometti bientôt accessible en tête à tête, à Paris
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Le nouvel institut abritera une reconstitution permanente de l’atelier de l’artiste, dont les murs peints et les objets ont été récupérés par son épouse après sa mort. Il présentera des expositions et accueillera des chercheurs, dans le cadre d’un programme intitulé « l’Ecole des modernités ». Des programmes pédagogiques ont également été développés.

L’institut aura son siège dans l’ancien hôtel particulier du décorateur Paul Follot, dans le quartier de Montparnasse cher à Giacometti. Ce bâtiment classé, aux éléments Art Déco, a été restauré et ses espaces réaménagés par l’architecte Pascal Grasso pour offrir une superficie de 350 m2.

L’institut pourra recevoir un maximum de 40 personnes simultanément. La direction s’est refusé à toute prévision de fréquentation annuelle.

L'oeuvre de Giacometti bientôt accessible en tête à tête, à Paris
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L’achat du bâtiment et les travaux, d’un coût total de 4,5 millions d’euros, ont été financés par la vente en juin 1915 chez Sotheby’s d’un tableau de Miro pour 7,7 millions de livres (8,8 millions d’euros au taux actuel). L’oeuvre avait été donnée à Giacometti par le peintre catalan.

« Un lieu monographique, comme l’institut, permet une relation différente aux visiteurs, quelque chose d’émotionnel », a estimé Catherine Grenier. « Notre but n’est pas d’en recevoir beaucoup mais de bien les recevoir », a-t-elle ajouté.

L »institut ouvrira ses portes avec une exposition consacrée aux relations entre Giacometti et Jean Genet. Elle sera suivie par un parcours conçu par Annette Messager.

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