Musée d’Orsay: entre rénovation et expo blockbusters

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La présidente du Musée d’Orsay Laurence des Cars a engagé l’opération « Orsay grand ouvert », un projet multidimensionnel qui va élargir ses espaces et sa programmation, avec la volonté de le rendre plus accessible aux jeunes générations.

« Orsay gand ouvert », c’est d’abord une vaste rénovation de l’ancienne gare qui va porter le nom de « musée d’Orsay-Valéry Giscard d’Estaing » du nom de l’ancien président français. En mars 2019 est arrivé le don de 20 millions d’euros d’un mécène américain resté anonyme. « Des soutiens français devraient arriver dans les mois prochains », promet en outre à l’AFP la présidente, à la tête depuis quatre ans de ce musée parisien et du musée de l’Orangerie, temples de l’art de 1848 à 1914.

Musée d'Orsay: entre rénovation et expo blockbusters
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Elle montre à l’AFP un vaste espace d’exposition de 750 m2, déjà en plein chantier, où s’affairent les ouvriers et qui ouvrira en octobre pour accueillir l’exposition « Signac collectionneur ». Il sera encore plus grand que son voisin où se tiennent les expositions phares.

Des salles vont être libérées pour accueillir à brève échéance une donation américaine, la donation Hays, la plus importante reçue de l’étranger par un musée français depuis 1945, qui fera d’Orsay le musée de référence pour les nabis (postimpressionnistes).

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Dans l’Hôtel Mailly-Nesle rénové, sur le Quai Voltaire tout proche, un « centre de ressources et de recherches » sera inauguré en 2024. Un centre éducatif s’ouvrira pour les jeunes. Mme des Cars veut moderniser la transmission du patrimoine passé, et donc la médiation. « Pour un adolescent d’aujourd’hui, Monet, c’est aussi vieux que Rembrandt. Pourtant Monet a quelque chose à lui dire. Encore faut-il lui tendre la main », remarque l’historienne de l’art du XIXe siècle. « La question pour les musées, c’est de prouver aux nouvelles générations qu’ils sont des lieux de cohésion sociale », plaide-t-elle.

– Thématiques d’actualité –

Pour cela, Mme des Cars entend programmer chaque année ou presque des expositions thématiques sur des sujets qui concernent aussi l’actualité d’aujourd’hui. Prête depuis décembre, l’exposition-évènement « les Origines du monde » sur les rapports entre arts, sciences et nature au XIXe siècle, devait permettre « en ce moment de rapport compliqué à la nature, de faire réfléchir les visiteurs sur leurs responsabilités particulières ».

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Sa fermeture prolongée à cause de la pandémie est un crève-coeur pour elle. Elle a négocié pour obtenir des prêteurs de prolonger l’exposition jusqu’au 18 juillet. Il y avait eu l’autre expo-évènement, « Le modèle noir », en 2019. « Un sujet sensible » pour laquelle elle avait convoqué les meilleurs historiens. « Quand je l’avais annoncée, dit-elle, j’avais senti de la peur autour de la table. Nous avons eu 500.000 visiteurs et pas un gramme de polémique! ».

Elle annonce une prochaine exposition-évènement à la rentrée: « Vivement le cinéma »: ou comment le septième art « était là avant l’heure, dans la peinture, la photographie ». Exposition qui posera une autre question d’actualité: « est-il en train de devenir un art ancien? » Des blockbusters à venir, Laurence des Cars en a à foison: Edvard Munch, Antoni Gaudi, la relation Manet-Degas, « l’art dégénéré » banni par les nazis… A propos de nazisme, la restitution de « Rosiers sous les arbres », chef d’oeuvre de Klimt, tableau entré légalement dans les collections mais spolié en 1938, l’a fortement mobilisée: « On doit savoir regarder en face l’histoire, se retourner sur l’histoire même de nos institutions ».

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