Patrimoine mondial de l’Unesco: découvrez en images les nouveaux sites inscrits (et il y en a deux en Belgique)

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L’Unesco vient de révéler les sites qui ont été inscrits sur la liste du Patrimoine mondial. Et cette année deux sites belges font parties des élus.

Belgique

Avec ces deux ajouts, il y a desormais pas moins de quinze sites belges repris au patrimoine mondial.

Les Colonies de bienfaisance (Wortel-Kolonie)

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L’ancienne colonie de vagabonds Wortel-Kolonie, située en Campine anversoise est le premier paysage culturel belge à être reconnu comme un site du patrimoine mondial. Wortel-Kolonie fait partie des Colonies de Bienfaisance, situées en Belgique et aux Pays-Bas. Elles avaient été créées dans la période 1818-1825, après les guerres napoléoniennes qui ont provoqué beaucoup de pauvreté et de mendicité dans nos régions. Les familles pauvres et les mendiants pratiquaient l’agriculture et obtenaient ainsi un revenu. Les traces de cette période – maisons de colonie, allées, institutions et fermes de culture – sont encore bien visibles dans le paysage aujourd’hui. Trois des colonies néerlandaises ont d’ailleurs également été reconnues comme sites du patrimoine mondial lundi.

Dans les années 1990, le futur de ces colonies était encore menacé par l’inoccupation et le délabrement. En 1997, la situation s’est tellement dégradée qu’elles se sont retrouvées sur la liste des 100 sites patrimoniaux les plus menacés au monde. La province d’Anvers et une quarantaine de communes ont alors fondé ensemble l’organisation Kempens Landschap, ce qui a mené à la réhabilitation progressive du site de Wortel-Kolonie. Depuis 1999, la zone est protégée en tant que paysage par l’Agence flamande du patrimoine.

L’ancienne colonie de vagabonds a déjà reçu, entre autres, un prix du tourisme durable et un label du patrimoine européen. L’inscription sur la liste de l’Organisation du patrimoine mondial des Nations unies est déjà la cinquième reconnaissance reçue par Wortel-Kolonie. Il y a trois ans, les Colonies de Bienfaisance avaient déjà fait une demande de classement au patrimoine mondial, mais celle-ci n’avait pas été retenue.

Il y a donc pas moins de quinze sites belges repris au patrimoine mondial.

Les grandes villes d’eau d’Europe (aussi Spa)

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« Les grandes villes d’eau d’Europe » sont les fleurons du thermalisme européen très en vogue entre le début du XVIIIe siècle et le début du XXe siècle. Sept pays avaient de conserve déposé ce dossier d’inscription pour onze de leurs villes : Bad Ems, Baden-Baden, Bad Kissingen (Allemagne) ; Baden bei Wien (Autriche) ; Spa (Belgique) ; Vichy (France) ; Montecatini Terme (Italie) ; Ville de Bath (Royaume-Uni) ; Franzensbad, Karlovy Vary, Marienbad (République tchèque). Le Comité du Patrimoine a reconnu la valeur universelle de ces villes qui bien que « différentes… se sont développées autour de sources d’eau minérale, qui ont été le catalyseur d’un modèle d’organisation spatiale dédié aux fonctions curatives, thérapeutiques, récréatives et sociales ». Ces « eaux » ont donné leur cachet à ces villes, en couplant des activités à visées thérapeutiques à des activités de loisirs, dans un environnement composé de parcs urbains et de promenades prisés des curistes, mais aussi de théâtres et de salles de concert par exemple. Elles présentaient « un important échange d’idées innovantes qui ont influencé le développement de la médecine, de la balnéothérapie et des activités de loisirs ». « Les grandes villes d’eaux d’Europe constituent un témoignage exceptionnel sur le phénomène thermal européen, qui trouve ses racines dans l’Antiquité, mais qui a connu son apogée entre 1700 environ et les années 1930 », souligne le projet de Déclaration de valeur universelle, adopté samedi, lors d’une session retransmise en direct.

La bourgmestre de Spa, ville belge touchée par les inondations qui ont fait 36 morts les 14 et 15 juillet dans l’est de la Wallonie, a fait part de sa « joie immense » et de sa « grande émotion » à cette annonce. « Ce jour aurait dû être un jour de liesse et de fête, mais au vu des inondations récentes qui ont frappé notre région et par respect pour les personnes sinistrées et les communes voisines dévastées, nous en resterons là », a déclaré Sophie Delettre dans un discours retransmis sur Facebook, estimant que les journées du patrimoine de septembre seraient une occasion de « célébrer cette réussite collective dans des conditions plus propices ».

Europe

France : Le phare de Cordouan

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Surnommé le « roi des phares » pour son histoire et sa prestance, le Cordouan est une sentinelle maritime battue par le vent et la houle depuis 400 ans, entre océan Atlantique et estuaire de la Gironde. Il est le dernier phare de mer habité en France et deuxième phare inscrit par l’Unesco après celui de La Corogne, en Espagne, l’imposante tour tronconique de pierre claire balise l’entrée du plus grand estuaire d’Europe, aux courants capricieux et rochers piégeux, à sept kilomètres du Verdon-sur-Mer (Gironde) et dix de Royan (Charente-Maritime). Bâti sur un plateau qui se dévoile à marée basse dans des reflets verts et bleus, tranchant avec le jaune des bancs de sable, et ceint d’un épais mur de pierres qui le protège des assauts de l’eau à marée haute, tel un bouclier, Cordouan ne se dévoile au public qu’à la belle saison et seulement si la mer le veut bien. Débarqués du bateau à marée basse, les visiteurs (environ 24.000 par an hors crise sanitaire) sont instruits de la riche histoire et la valeur patrimoniale du lieu par des gardiens qui vivent dans ce bâtiment propriété de l’État mais géré par le Syndicat mixte pour le développement durable de l’estuaire de la Gironde (Smiddest).

France : Nice, ville de villégiature

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Nice, commune du sud-est de la France, a été classée au titre de « ville de la villégiature d’hiver de Riviera » pour son patrimoine architectural, paysager et urbanistique façonné par 200 ans d’histoire cosmopolite à partir de la fin du XVIIIe siècle. Jusqu’à l’aube du XIXe siècle, Nice était une vieille bourgade du royaume de Piémont-Sardaigne encadrée par une colline au château détruit et la rivière du Paillon. Les récits de voyages de l’écrivain écossais Tobias Smollett, publié vers 1766, vont ensuite la mettre à la mode et notamment captiver le public anglais. Une ville nouvelle s’est alors développée pour devenir une véritable « capitale d’hiver » pour riches oisifs, rentiers et aristocrates, avant 1850, où l’on aménage parcs et promenades pour profiter du plein air. Des espèces exotiques, comme les palmiers ou les orangers, vont peupler les terrains pelés. « À partir de la fin du XVIIIe siècle, Nice a été le premier site de cette côte, réputée jusque-là peu hospitalière et d’accès difficile, sur lequel s’est développée une activité de villégiature hivernale. C’est donc à Nice qu’ont été d’abord découverts les attraits de ce qui va devenir la Riviera au sens postérieur du terme : le pittoresque particulier des paysages résultant de la proximité de la montagne et de la mer, la douceur du climat hivernal, l’exotisme de la végétation et même, à un certain degré, la singularité des modes de vie des autochtones », a rappelé la ville dans un dossier de presse. Première représentante de cette « villégiature de riviera », Nice accueille fin 19e – début 20e quelque 150.000 résidents l’hiver, de toutes origines – du Royaume-Uni, de Russie, d’Allemagne, d’Autriche-Hongrie, puis de toute l’Europe et d’Amérique. En résulte un superbe patrimoine architectural encore visible aujourd’hui, hôtels, villas, immeubles destinés à la location.

Pays-Bas : l’Extension de la Ligne de défense d’Amsterdam, désormais dénommée Lignes d’eau de défense hollandaises

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Cette extension illustre en particulier un système de défense militaire unique, basé sur l’inondation des champs, des installations hydrauliques et une série de fortifications et de postes militaires, et qui s’étend sur une zone de 85 km. Construits entre 1814 et 1940, ils complètent le site déjà inscrit, qui est le seul exemple de fortification basée sur le principe de la maîtrise des eaux. Depuis le XVIe siècle, les Néerlandais ont fait appel à leur connaissance de l’ingénierie hydraulique et l’ont appliquée au service de la défense du pays. Le centre du pays était protégé par un réseau de 45 fortifications associé aux inondations temporaires des polders et à un réseau complexe de canaux et d’écluses.

Allemagne : La « colline de Mathilde »

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Cet ensemble considérée comme un joyau de l’architecture de l’Art nouveau a été créé à la fin du 19me siècle à l’initiative du Grand Duc Ernest Ludwig de Hesse. La « colline de Mathilde » située à Darmstadt dans l’ouest du pays « constitue un exemple remarquable d’esthétisme visionnaire », a estimé la présidente du comité allemand de l’Unesco Maria Böhmer. Par leurs créations réalisées pour la plupart entre 1901 et 1914, les artistes et architectes ont ouvert la voie vers l’architecture moderne, a-t-elle estimé dans un communiqué. Les artistes ont axé leur travail sur la créativité et sur l’art expérimental sous la direction de Joseph Maria Olbrich, un ancien membre de la Sécession viennois. Le complexe, qui comporte notamment la « Tour du Mariage » surnommée aussi la tour aux cinq doigts en raison de sa toiture originale, des sculptures, des mosaïques et des jardins, a été fortement endommagé par les bombardements alliés lors de la dernière guerre avant d’être restauré entre 1982 et 1990.

Allemagne, Sites SchUM de Spire, Worms et Mayence

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Situé dans les anciennes villes cathédrales impériales de la vallée du Rhin supérieur, Spire, Worms et Mayence, ce site en série comprend à Spire la Cour de justice de la communauté juive, avec les structures de la synagogue et de la shul(synagogue, en yiddish) des femmes, les vestiges archéologiques de la yeshiva (école religieuse), la cour et le mikveh (bâtiments pour les bains rituels) souterrain encore intact, lequel a conservé sa grande qualité architecturale et de construction. Ces quatre éléments reflètent de manière tangible l’émergence initiale des coutumes distinctes des juifs ashkénazes et le modèle de développement et d’établissement des communautés SchUM dans ces trois villes, en particulier du XIe au XIVe siècle. Les édifices qui constituent le bien ont servi de prototypes aux communautés juives et aux bâtiments religieux ultérieurs ainsi que pour les cimetières en Europe. L’acronyme SchUM correspond aux initiales de Spire, Worms et Mayence.

Allemagne / Pays-Bas : Frontières de l’Empire romain – le limes de Germanie inférieure

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Suivant la rive gauche du Rhin inférieur sur environ 400 km – du Massif rhénan en Allemagne à la côte de la mer du Nord aux Pays-Bas -, ce bien transnational est composé de 102 éléments appartenant à une section des frontières de l’Empire romain qui, au IIe siècle de notre ère, s’étendait sur 7 500 km à travers l’Europe, le Proche-Orient et l’Afrique du Nord. La quasi-totalité de ces vestiges archéologiques est enfouie sous terre. Les gisements gorgés d’eau du bien ont permis un haut degré de préservation des matériaux structurels et organiques datant des périodes d’occupation et d’utilisation romaines.

Espagne : Le Paseo del Prado et le parc du Retiro à Madrid

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Le Paseo del Prado et le parc du Retiro sont le coeur vert de Madrid. Cet ensemble, situé dans le centre historique de Madrid, est formé du Paseo del Prado, une large avenue arborée, où se trouve notamment le musée du Prado, et le parc du Retiro, un espace vert de 125 hectares très fréquenté par les Madrilènes. L’Unesco salue un site qui « incarne une nouvelle conception de l’espace urbain et un modèle d’urbanisme remontant à la période de l’absolutisme éclairé du XVIIIe siècle », où « des édifices dédiés aux arts et aux sciences se joignent à d’autres, consacrés à l’industrie, aux soins de santé et à la recherche ». « Tous illustrent collectivement l’aspiration à une société utopique durant l’apogée de l’Empire espagnol », ajoute l’Unesco, dont la réunion annuelle du Comité du Patrimoine Mondial, organisée à Fuzhou, en Chine, se tient via internet jusqu’à la fin juillet.

Italie : les fresques du XIVe siècle à Padoue

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Le site est composé de huit complexes de bâtiments religieux et séculiers, dans la ville historique fortifiée de Padoue, qui abritent une sélection de cycles de fresques peints entre 1302 et 1397 par différents artistes pour différents types de commanditaires et dans des bâtiments aux fonctions diverses. Néanmoins, les fresques conservent une unité de style et de contenu. En tant que groupe, ces cycles de fresques illustrent comment, au cours d’un siècle, l’art de la fresque s’est développé selon un nouvel élan créatif et une nouvelle compréhension de la représentation spatiale.

Roumanie: les mines d’or romaines de Rosia Montana

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S’étirant sur sept kilomètres, ces mines d’or datant des second et troisième siècles représentent l’ensemble minier romain « le plus important, le plus vaste et le plus varié connu au monde », selon l’Unesco. Le président roumain Klaus Iohannis a salué cette décision, prise à l’occasion de la réunion annuelle du Comité du Patrimoine Mondial, à Fuzhou en Chine. « Rosia Montana peut devenir un modèle de mise en valeur du patrimoine », a écrit le président roumain sur son compte Facebook. Ce site a « retrouvé la place qu’il mérite, c’est le résultat de 25 ans d’efforts » déployés par la société civile, s’est félicité auprès de l’AFP Sorin Jurca, un habitant engagé dans sa préservation. Découvertes sur place, des tablettes cirées en bois portant des textes gravés et datant de la même époque « offrent un tableau authentique de la vie quotidienne et de la pratique culturelle de cette communauté minière ancienne », a-t-il ajouté. Mais ces galeries sont « vulnérables », a mis en garde l’agence de l’Onu, appelant le gouvernement roumain à les protéger et à « ne pas délivrer de permis d’extraction » sur ce site. Une compagnie canadienne, Gabriel Resources, qui y détient depuis 1999 une concession minière, envisageait de raser quatre massifs et d’utiliser de grandes quantités de cyanure pour extraire 300 tonnes d’or et 1.600 tonnes d’argent. Sous la pression d’une importante mobilisation, les gouvernements successifs ont refusé de délivrer un accord indispensable pour le lancement des travaux. Evoquant une « expropriation », Gabriel Resources a demandé en 2015 un arbitrage international et réclamé 4,4 milliards de dollars de dédommagements à la Roumanie. Alors que le verdict est attendu en 2022, la société, contactée par l’AFP, n’a pas exclu de lancer une nouvelle action en justice suite au classement du site par l’Unesco.

Italie: les portiques de Bologne

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Les portiques de Bologne, réseau d’arcades bordant les rues du centre historique de la ville italienne, ont été édifiés à partir du XIIème siècle dans la capitale d’Emilie-Romagne. Ils s’étendent sur 62 kilomètres dans la cité médiévale, dont 42 en son coeur. En bois (ils ont quasiment disparu), en pierre ou en brique, ils couvrent des rues, des places, des passages et des trottoirs. Ils constituent un abri contre le mauvais temps ou le soleil et accueillent étals marchands ou ateliers d’artisans.

Ils ont aussi permis au fil des siècles d’augmenter l’offre de logements de la ville en bâtissant au-dessus des arcades, un atout pour Bologne qui a vu affluer des millions d’étudiants depuis la fondation en 1088 de son université, une des plus anciennes au monde.

Le classement des portiques bolognais au Patrimoine mondial est « une immense satisfaction et une grande reconnaissance qui nous rend heureux », s’est félicité son maire, Virginio Merola.

Ne sont cependant classés au Patrimoine mondial que douze ensembles de portiques et leur environnement bâti direct.

« Au XXe siècle, l’utilisation du béton a permis de remplacer les arcades voûtées traditionnelles des portiques par de nouvelles possibilités de construction et un nouveau langage architectural a émergé, comme en témoigne le quartier de Barca », rappelle l’Unesco.

Le portique couvert menant au sanctuaire de San Luca sur 3,8 kilomètres comporte 664 arches et est considéré comme le plus long de ce type dans le monde.

Royaume-Uni : Le paysage d’ardoise gallois

Le paysage d’ardoise du nord-ouest du Pays de Galles, leader mondial au XIXe siècle de la production de ce matériau,devient ainsi le 32e site classé au Royaume-Uni et le quatrième dans la province britannique. Les mines d’ardoise ont façonné le paysage autour de la ville de Gwynedd. L’utilisation de l’ardoise, extraite depuis plus de 1.800 ans dans la région, a explosé lors de la révolution industrielle et l’expansion des villes dans le monde entier. Dans les années 1980, l’industrie galloise de l’ardoise employait environ 17.000 employés, la production atteignant presque 500.000 tonnes par an. En 1830, « la moitié des immeubles à New York avaient des toits en ardoise du Pays de Galles », rappelle le gouvernement britannique dans un communiqué.Cette annonce « reconnaît l’importante contribution de cette région du nord du Pays de Galles au patrimoine culturel et industriel, non seulement du Pays de Galles, mais aussi du monde entier », a souligné le Premier ministre gallois, Mark Drakeford. « L’exploitation des carrières et des mines d’ardoise a laissé un héritage unique à Gwynedd, dont la population est fière à juste titre », a-t-il ajouté, jugeant que « la reconnaissance mondiale accordée aujourd’hui par l’Unesco contribuera à préserver cet héritage et l’histoire de ces populations pour des générations ». Cette annonce intervient une semaine après que la ville anglaise de Liverpool, classée en 2004, a perdu sa place au patrimoine mondial de l’Unesco, en raison du surdéveloppement de ce port emblématique de l’ère industrielle.

Géorgie : Forêts pluviales et zones humides de Colchide

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Ce site comprend sept éléments dans un corridor de 80 km de long bordant le littoral oriental tempéré chaud et extrêmement humide de la mer Noire. Le bien abrite environ 1 100 espèces de plantes vasculaires et non vasculaires, dont 44 espèces de plantes non vasculaires menacées, ainsi que près de 500 espèces de vertébrés et un grand nombre d’espèces d’invertébrés. Le site constitue également l’habitat de 19 espèces animales menacées, notamment l’esturgeon, et en particulier l’esturgeon du Danube, en danger critique. Il s’agit d’un site d’étape clé pour de nombreux oiseaux menacés au plan mondial qui migrent à travers le goulot d’étranglement de Batumi.

International

Japon: 17 sites préhistoriques de la période Jômon

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Ces dix-sept sites archéologiques datant de la période Jômon – une culture préagricole mais sédentaire qui s’est développée à partir de 13.000 ans avant notre ère – et répartis entre le nord de la grande île de Honshu et le sud de celle de Hokkaido « constituent un témoignage unique du développement, sur une période de 10.000 ans, de la culture préagricole toutefois sédentaire Jômon, de son système complexe de croyances spirituelles et de ses rituels », a expliqué l’Unesco.

Les Jômon étaient une société de chasseurs-cueilleurs sédentaires, qui s’est développée à partir de 13.000 ans avant notre ère environ, peu après la fin de l’ère glaciaire. L’apparition de la poterie marque l’entrée dans cette époque, qui tire son nom de motifs obtenus sur l’argile par impression de cordes. De nombreux objets datant de cette période témoignent d’un savoir-faire particulièrement raffiné, même pour des ustensiles du quotidien (poteries pour la cuisson et le stockage des aliments, haches, paniers en bois tressés, hameçons…). La dimension spirituelle des Jômon s’est matérialisée par des pots laqués, des tablettes d’argile avec l’empreinte de pieds et des statuettes en terre cuite (dogu) essentiellement féminines. Les Jomôn avaient aussi élaboré des sites rituels, « tels que des ouvrages en terre et de grands cercles de pierres atteignant des diamètres de plus de 50 mètres », a aussi rappelé l’Unesco.

Mexique : la cathédrale de Tlaxcala

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Le couvent et la cathédrale de Notre-Dame de l’Assomption à Tlaxcala, haut lieu de l’évangélisation et laboratoire de la société coloniale qui a donné naissance au Mexique moderne est un complexe, construit par des missionnaires franciscains et des bâtisseurs indigènes en 1526, était le premier du genre dans la Nouvelle-Espagne naissante. Notre-Dame de l’Assomption « a servi de répétition spirituelle, politique, architecturale et esthétique avant de début de l’expansion évangélisatrice et constructive » de la Nouvelle-Espagne, a souligné le ministère mexicain de la Culture. Sa construction constitue « l’un des grands moments de l’histoire universelle car elle transforme totalement la vision du monde conçue jusqu’alors », affirme José de la Rosa, directeur de l’Institut national d’anthropologie et d’histoire de Tlaxcala. Construit au sommet d’une colline offrant une vue panoramique sur la petite ville de Tlaxcala (centre), le site était autrefois un lieu de culte pour la divinité préhispanique Chalchiuhtlicue, déesse des lacs et des cours d’eau. L’édifice synthétise une accumulation d’influences stylistiques et de techniques testées ici pour la première fois. Le syncrétisme se reflète dans des éléments tels que la tour autoportante, c’est-à-dire séparée du temple. L’atrium arboré et ouvert, en contraste avec ceux fermés et défensifs des autres églises de l’époque, reflète l’entente entre Espagnols et Tlaxcalans – ces derniers avaient été des alliés précieux des Espagnols lors de la conquête de l’empire aztèque. Outre les dorures de l’autel, le plafond à caissons en bois frappe le regard. Il rappelle le style « mudéjar » (art chrétien espagnol influencé par l’art musulman), preuve de la longue domination musulmane qui a marqué l’histoire de l’Espagne et s’est également exprimée au Mexique. Dans les fonts baptismaux, quatre seigneurs du royaume de Tlaxcala ont été baptisés en 1520, avec la présence du conquistador Hernan Cortès.

Uruguay : l’église d’Eladio Dieste

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Avec ses lignes arrondies et ses briques apparentes, l’église catholique du « Cristo obrero » en Uruguay est l’oeuvre de l’ingénieur et architecte Eladio Dieste qui voulait rendre hommage aux plus humbles des fidèles. Construite entre 1958 et 1960, l’église du « Cristo Obrero » (Le christ ouvrier) à Atlantida, à 45 km à l’est de Montevideo, est l’une des oeuvres les plus importantes d’Eladio Dieste (1917-2000) et probablement la plus connue des spécialistes. Le bâtiment se distingue par ses murs et ses toits ondulés et l’absence de colonnes ou de poutres. Elle illustre le travail de son concepteur qui cherchait à matérialiser la beauté abstraite des fonctions mathématiques. « C’est une oeuvre absolument originale », a expliqué à l’AFP Esteban Dieste, architecte et fils d’Eladio, qui souligne que le bâtiment ne « s’inscrit dans aucun des courants » de l’architecture moderne. « Il a poussé ce type de structure (voûtées) jusqu’à une limite d’élancement et de distances entre les supports qui n’avait pas été atteinte » jusqu’alors, explique-t-il. Eladio Dieste, un des plus grands architectes uruguayens, a lui-même déclaré que l’église « était conçue de manière à ce que chacun ait le sentiment de participer à la liturgie en tant que communauté ».

Chili: les momies chinchorro, les plus anciennes du monde

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Les énigmatiques momies Chinchorro, découvertes dans le désert côtier du nord du Chili sont considérées comme les plus anciennes du monde. Le peuple Chinchorro vivait de la pêche, de la chasse et de la cueillette dans la région d’Arica et de Parinacota. C’est là qu’ont été découvertes au début du XXe siècle, quelque 300 momies fabriquées artificiellement datant de plus de 5.000 ans avant J.-C., soit quelque 2.000 ans de plus que celles d’Égypte. Le processus de momification consistait à retirer les organes, les viscères et les tissus qui étaient reconstitués à l’aide de bâtons et de poils d’animaux. Une courte crinière de cheveux noirs était cousue au cuir chevelu. Les momies pouvaient ensuite être peintes avec de la terre colorée, des pigments, du manganèse et de l’oxyde ferrique. « Ce sont des corps très élaborés, faits par des spécialistes », souligne l’anthropologue chilien Bernardo Arriaza, directeur du Centre Chinchorro de l’Université de Tarapaca à Arica (UTA). L’Unesco a distingué trois sites: le musée archéologique de l’Université, et deux sites où ont été trouvés des momies et des vestiges d’habitations. La raison pour laquelle les Chinchorro momifiaient leurs morts reste une énigme.

En 2005, Bernardo Arriaza a lancé l’hypothèse d’un empoisonnement à l’arsenic dû à l’eau consommée localement, qui aurait provoqué des naissances prématurées, fausses couches et une mortalité infantile élevée. La momification serait « une réponse émotionnelle des parents à la douleur de ces pertes, alors ils les peignent, les ornent, et peu à peu, cette technique devient plus élaborée », explique le spécialiste.

Pérou : L’observatoire solaire de Chanquillo

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Vieux de plus de 2.000 ans, il témoigne d’un culte solaire sophistiqué, accompagné d’observations astronomiques particulièrement précises. La signification de ces ruines, datant d’environ 400 ans avant J.C, situées sur une colline près de la côte péruvienne, à 370 kilomètres au nord de Lima, a longtemps été un mystère pour les scientifiques et les historiens. « Ce lieu est dédié au culte du soleil », a expliqué à l’AFP le directeur du programme archéologique de Chanquillo, Ivan Ghezzi, de l’Université catholique pontificale du Pérou (PUCP). Construites dans un complexe de cérémonies rituelles, treize tours de pierre sont alignées à intervalles réguliers sur une crête orientée nord-sud. « Les treize tours ont été installées très précisément, très soigneusement », souligne-t-il.

Visibles depuis deux sites d’observation, ces tours étaient placées de façon à indiquer, en fonction de la position du soleil, les mois, les solstices et les équinoxes sur l’année complète, avec une marge d’erreur d’à peine un ou deux jours. Ces observations auraient permis aux habitants de prévoir les périodes de plantation et de récolte, ainsi que les fêtes religieuses.

« Chanquillo est un chef-d’oeuvre d’architecture, un chef-d’oeuvre de technologie et d’astronomie. C’est le berceau de l’astronomie en Amérique », souligne Ivan Ghezzi. L’observatoire et son centre cérémoniel étaient protégés par une forteresse avec de grands murs de pierre, de la boue et des troncs de caroubier utilisés pour les portes monumentales. La forteresse de forme ovoïde possède trois murs concentriques et un temple solaire. Selon M. Ghezzi, seul 1% du centre archéologique a été étudié.

Brésil : Le site Burle Marx à Rio

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Nichée dans un cadre bucolique à Rio de Janeiro, l’ancienne demeure du Brésilien Roberto Burle Marx (1909-1994) a révolutionné le paysagisme avec ses jardins tropicaux. « C’était le laboratoire des expériences botaniques et paysagistes de Burle Marx. C’est ici qu’il a compris comment fonctionnaient les espèces qu’il a plantées dans ses jardins », a expliqué à l’AFP Suzana Bezerra, une des guides qui travaillent dans l’ancienne ferme transformée en musée.

Achetée par Burle Marx en 1949, cette propriété qui s’étend sur 400.000 m2 était alors entourée de la Mata Atlantica, la luxuriante forêt tropicale native du littoral brésilien. Elle est aujourd’hui intégrée dans le quartier de Barra de Guaratiba, zone semi-rurale de l’ouest de Rio. Palmiers exubérants, bromélias, aracées aux feuilles géantes et aux couleurs vives: les jardins du site comptent plus de 3.500 espèces tropicales et sub-tropicales. Fils d’un émigré juif allemand et d’une Brésilienne d’origine française, Burle Marx a été un des pionniers de l’écologie et un des premiers à utiliser la flore native pour ses jardins plutôt que des plantes venues d’Europe. Il a découvert des dizaines d’espèces lors de ses expéditions et a conçu plus de 3.000 parcs et jardins, publics et privés, la plupart au Brésil. Il a pris part à la conception de la capitale Brasilia, ville futuriste créée ex-nihilo et classée au Patrimoine de l’humanité en 1987.

Thaïlande: les forêts de Kaeng Krachan

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Un vaste complexe de forêts en Thaïlande a été inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco, en dépit des mises en garde d’experts des Nations Unies sur la violation des droits des minorités ethniques habitant la région. Le complexe des forêts de Kaeng Krachan, dans l’ouest de la Thaïlande, est une réserve pour la biodiversité. Proche de la frontière avec la Birmanie, il s’étend sur plus de 480.000 hectares, compte trois parcs nationaux et un sanctuaire pour la faune sauvage. Après des années de campagne pour obtenir cette inscription au patrimoine mondial, la Thaïlande a salué cette décision. « Désormais, le gouvernement va restaurer la forêt et promouvoir le développement économique et les droits humains des habitants », a assuré mardi le Premier ministre Prayut Chan-O-Cha, sur Facebook. Mais la région est habitée par des communautés de la minorité ethnique karen, qui accusent depuis des années le gouvernement thaïlandais de violences et de harcèlement visant à les déloger de leurs terres. La semaine dernière, des experts du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme avaient pressé l’Unesco de ne rien décider avant que des observateurs indépendants ne puissent se rendre sur place et lever les inquiétudes portant sur les peuples autochtones. « C’est un dossier qui établira une jurisprudence, et cela peut avoir des conséquences sur la manière dont les droits des peuples autochtones sont respectés dans les zones protégées en Asie », ont déclaré les experts dans un communiqué. « Les autochtones karen vivant dans le parc national continuent d’être expulsés par la force, et leurs maisons d’être brûlées », ont-ils ajouté. Les experts, qui soulignent que le processus d’inscription au Patrimoine mondial ne prévoit aucune participation des communautés locales à la décision, appellent à les traiter comme de véritables partenaires dans la préservation de la forêt. Allégations d’expulsions de force, interdiction pour les villageois restants de cultiver la terre en vertu de la protection de l’environnement, destruction supposée des maisons de 20 familles en 2011: le conflit entre les communautés et les autorités locales dure depuis des décennies. Ce sujet avait amené l’Unesco à ne pas inscrire le complexe en 2016 et en 2019.

Arabie Saoudite : l’aire culturelle de Hima

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Hima renferme plus de 34 sites, entre gravures rupestres et puits le long de cette route des anciennes caravanes d’Arabie, selon le site de l’Unesco. Des expéditions ont prouvé que l’histoire du site s’étend du septième millénaire avant Jésus-Christ au premier millénaire avant Jésus-Christ, indique-t-on de même source. C’est le sixième site d’Arabie saoudite qui figure sur la liste du Patrimoine mondial. « Considéré comme l’un des plus grands sites d’art rupestre au monde », Hima s’étend sur 557 kilomètres carrés et comprend 550 peintures rupestres, qui elles contiennent des « dizaines de milliers » d’inscriptions en plusieurs écritures anciennes, selon SPA. Le site aurait abrité un des marchés principaux de la péninsule, et ses puits le dernier point d’eau sur la route du nord ou le premier sur la route du sud après la traversée du désert, selon SPA. L’Arabie saoudite a annoncé en 2019 qu’elle allait octroyer pour la première fois des visas touristiques dans ce pays jusqu’alors ouvert aux hommes d’affaires et aux pèlerins se rendant dans les villes saintes de La Mecque et Médine –ces deux cités restent réservées aux seuls musulmans.

Japon : l’Île Amami-Oshima, l’ île Tokunoshima, partie nord de l’île d’Okinawa et île d’Iriomote

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Ce sont 42.700 hectares de forêts humides répartis sur quatre îles du sud-ouest du Japon (Amami-Oshima, Tokunoshima, Iriomote et partie nord de l’île d’Okinawa. Ce site en série forme un arc à la limite entre la mer de Chine orientale et la mer des Philippines. Le mont Yuwandake, sur l’île Amami-Oshima, constitue son point culminant et s’élève à 694 m au-dessus du niveau de la mer. L’homme est totalement absent du site, lequel présente une grande valeur de biodiversité avec une proportion très élevée d’espèces endémiques, dont beaucoup sont menacées au niveau mondial.

République de Corée : Getbol, étendues cotidales coréennes

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Situé sur le littoral oriental de la mer Jaune, le site présente une combinaison complexe de conditions géologiques, océanographiques et climatologiques qui ont favorisé le développement de systèmes sédimentaires côtiers divers. Chaque élément illustre l’un des quatre sous-types d’étendues cotidales (estuarien, baie ouverte, archipel et semi-fermé). Le niveau de biodiversité de ce site est élevé, avec 2 150 espèces de flore et de faune enregistrées, dont 22 espèces menacées ou quasi menacées au niveau mondial. Ce site illustre le lien entre géodiversité et biodiversité, et décrit aussi la manière dont la diversité culturelle et l’activité humaine dépendent du milieu naturel.

Turquie : le Tell d’Arslantepe

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Le tumulus d’Arslantepe est un tell archéologique de 30 mètres de haut situé dans la plaine de Malatya, à 12 km au sud-ouest de l’Euphrate. Les preuves archéologiques du site témoignent de son occupation depuis au moins le 6e millénaire avant notre ère jusqu’à la fin de la période romaine. La période la plus importante et la plus florissante du site est celle du Chalcolithique tardif, au cours de laquelle a été construit le complexe de palais. Des preuves considérables témoignent également de la période de l’âge du bronze précoce, identifiée principalement par le complexe de la tombe royale. Le site illustre les processus qui ont conduit à l’émergence d’une société étatique au Proche-Orient et d’un système bureaucratique sophistiqué antérieur à l’écriture. Des objets métalliques et des armes exceptionnels ont été mis au jour sur le site, parmi lesquels les plus anciennes épées connues à ce jour dans le monde, ce qui suggère le début de formes de combat organisé comme l’apanage d’une élite, qui les exhibait comme des instruments de son nouveau pouvoir politique.

Inde : Le temple de Ramappa

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Rudreshwara, plus connu sous le nom de temple de Ramappa, est situé dans le village de Palampet, à environ 200 km au nord-est de Hyderabad, dans l’État de Telangana. C’est le principal temple de Shiva dans un complexe fortifié construit pendant la période Kakatiyan (1123-1323 CE) sous les souverains Rudradeva et Recharla Rudra. La construction du temple en grès a commencé en 1213 de notre ère et se serait poursuivie pendant une quarantaine d’années. Le bâtiment comporte des poutres et des piliers décorés en granit et en dolérite sculptés, ainsi qu’un Vimana (tour à gradins horizontaux) distinctif et pyramidal fait de briques poreuses légères, appelées « briques flottantes », qui réduisent le poids des structures du toit. Les sculptures du temple, d’une grande qualité artistique, illustrent les coutumes de danse régionales et la culture Kakatiyan. Situé au pied d’une zone forestière et au milieu de champs agricoles, près des rives du Ramappa Cheruvu, un réservoir d’eau construit par les Kakatiya, le choix de l’emplacement de l’édifice a suivi l’idéologie et la pratique sanctionnées par les textes dharmiques selon lesquelles les temples doivent être construits pour faire partie intégrante d’un cadre naturel, comprenant des collines, des forêts, des sources, des ruisseaux, des lacs, des bassins versants et des terres agricoles.

Inde, Dholavira : une cité harappéenne

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L’ancienne cité de Dholavira, le centre méridional de la civilisation harappéenne, est située sur l’île aride de Khadir dans l’État du Gujarat. Occupé entre 3000 et 1500 av. J.-C. environ, ce site archéologique, l’un des établissements urbains de cette période les mieux conservés en Asie du Sud-Est, comprend une cité fortifiée et un cimetière. Stratégiquement située entre deux ruisseaux saisonniers pour en capter l’eau rare, la cité fortifiée comprend un château entouré de puissantes fortifications, le centre cérémoniel, ainsi que des rues et des maisons de tailles différentes qui dépeignent un ordre social hiérarchisé. Un système élaboré de gestion de l’eau témoigne de l’ingéniosité et de la lutte des habitants de Dholavira pour survivre et prospérer dans des conditions difficiles. Le site comprend un grand cimetière avec des cénotaphes de six types qui témoignent de la vision unique qu’avaient les Harappéens de la mort.

République islamique d’Iran, Paysage culturel de Hawraman/Uramanat

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Le paysage isolé et montagneux de Hawraman/Uramanat témoigne de la culture traditionnelle de la population hawrami, une tribu agropastorale kurde vivant dans cette région depuis 3000 av. J.-C. Le modèle d’habitat humain dans ces deux vallées a été adapté à un rude environnement montagneux au fil des millénaires. L’aménagement et l’architecture étagés des pentes abruptes, l’horticulture sur des terrasses en pierre sèche, l’élevage et la migration verticale saisonnière comptent parmi les caractéristiques distinctives de la vie et de la culture locales des Hawrami, qui vivent dans les vallées et les hautes terres au cours des différentes saisons chaque année. Leur présence ininterrompue au sein du paysage, qui est également caractérisé par une biodiversité et un endémisme exceptionnel, s’exprime dans les outils de pierre, grottes et abris rocheux, tertres, vestiges de sites d’habitats permanents et temporaires, ainsi que les ateliers, les sites funéraires, les chemins, les villages, les châteaux, etc.

Jordanie, As-Salt – lieu de tolérance et d’hospitalité urbaine

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Édifiée sur trois collines rapprochées du haut plateau de Balqa, dans le centre-ouest de la Jordanie, la ville d’As-Salt assurait un lien commercial de premier plan entre le désert oriental et l’ouest. Pendant les 60 dernières années de la domination ottomane, le modeste établissement rural en une ville prospère au paysage urbain et à l’architecture caractérisée par de grands édifices publics et des demeures familiales construites en pierre calcaire jaune locale. Le coeur urbain de la ville comprend environ 650 bâtiments historiques importants témoignant d’un mélange des styles Art nouveau européen et néocolonial associés à des traditions locales. Le développement non ségrégué de la ville témoigne de la tolérance entre musulmans et chrétiens. Ces aspects matériels et immatériels sont nés de la fusion des traditions rurales et des pratiques des marchands et commerçants bourgeois pendant l' »âge d’or » du développement d’As-Salt, entre les années 1860 et 1920.

Côte d’Ivoire, Mosquées de style soudanais du nord ivoirien

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Les huit petites mosquées situées à Tengréla, Kouto, Sorobango, Samatiguila, M’Bengué, Kong et Kaouara sont caractérisées par une construction en terre, des charpentes en saillie, des contreforts verticaux couronnés de poteries ou d’oeufs d’autruche, et par des minarets effilés. Elles présentent une interprétation d’un style architectural dont l’origine se situerait autour du XIVe siècle dans la ville de Djenné, qui faisait alors partie de l’empire du Mali et dont la prospérité provenait du commerce de l’or et du sel, à travers le Sahara vers l’Afrique du Nord. Elles constituent des témoignages très importants du commerce transsaharien qui facilita l’expansion de l’islam et de la culture islamique et témoignent d’une fusion des formes architecturales islamiques et locales qui a persisté au fil du temps.

Chine, Quanzhou : emporium mondial de la Chine des Song et des Yuan

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Le site en série de Quanzhou illustre le dynamisme de la ville en tant qu’emporium maritime pendant les périodes Song et Yuan (Xe-XIVe siècles de notre ère) et ses interconnexions avec l’arrière-pays chinois. Quanzhou a prospéré pendant une période très importante pour le commerce maritime en Asie. Le site comprend des édifices religieux, notamment la mosquée Qingjing, du XIe siècle, l’un des premiers édifices islamiques de Chine, des tombes islamiques et un large éventail de vestiges archéologiques. La ville était connue sous le nom de Zayton dans des textes arabes et occidentaux du Xe au XIVe siècle de notre ère.

République islamique d’Iran, Chemin de fer transiranien

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Le chemin de fer transiranien relie la mer Caspienne, au nord-est, au golfe Persique, au sud-ouest, traversant deux chaînes de montagnes, des rivières, des hauts plateaux, des forêts et des plaines, et passant par quatre zones climatiques différentes. Commencé en 1927 et achevé en 1938, ce chemin de fer de 1 394 km de long a été conçu et réalisé grâce à une collaboration fructueuse entre le gouvernement iranien et 43 entreprises de construction de nombreux pays. Ce chemin de fer est remarquable par son ampleur et les travaux d’ingénierie nécessaires pour surmonter les difficultés notamment liées à un tracé escarpé.

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