(Re)découvrez les charmes de Gstaad

Très prisée des rich and famous, la célèbre station de ski suisse n’a pas pour autant perdu son âme. Et, surprise, elle reste même très accessible aux anonymes un peu moins fortunés!

Très prisée des rich and famous, la célèbre station de ski suisse n’a pas pour autant perdu son âme. Et, surprise, elle reste même très accessible aux anonymes un peu moins fortunés!

Des vacances à Gstaad en famille et sans se ruiner? Mission impossible, croyait-on. Forcément… Dans l’imaginaire collectif, la célèbre station de ski suisse reste un repaire exclusif de « célébrités », comme on dit ici – Louis Armstrong, Herbert von Karajan, Liz Taylor et Richard Burton, Roger Moore, les Grimaldi. Sans oublier, bien sûr, Johnny Hallyday, qui a fait récemment rénover un chalet cossu, le Concordia. « Ce qu’ils apprécient à Gstaad, c’est la discrétion. Les gens célèbres savent qu’on leur fichera la paix et qu’ils n’ont pas besoin de garde du corps », s’enorgueillit Marianne Lupi, la soixantaine sportive, ancienne monitrice de ski reconvertie en guide pour l’office de tourisme, qui fait mine d’ignorer l’endroit où se trouve le chalet de Johnny…

Pas étonnant avec ça que les rich and famous aient jeté leur dévolu de longue date, dès 1905, sur ce lieu hors norme de l’Oberland bernois, sis dans la magnifique vallée de la Saane, à 1 050 mètres d’altitude, aujourd’hui au coeur de l’un des plus grands domaines skiables d’Europe, avec ses 250 kilomètres de pistes, ses 62 remontées mécaniques, et un glacier culminant à 3 000 mètres – Gstaad (prononcer « Kchtat ») étant le point névralgique d’un ensemble comptant également les stations de Zweisimmen, Saanenmöser, Schönried, Lauenen, Saanen et Rougemont.

Il suffit d’emprunter le charmant tortillard qui fait la liaison au départ de Montreux, via Lausanne, pour découvrir un paysage idyllique, enneigé à point cet hiver, piqueté d’innombrables sapins et de charmants chalets en bois sculpté, pratiquement tous bâtis à l’identique. On est loin de ces usines à ski où le béton fait des ravages… « Depuis 1957, la construction des chalets est très réglementée: ils doivent répondre à une architecture précise, sans excéder une certaine hauteur », explique Marianne Lupi. Gstaad est à l’avenant: un petit village de carte postale, propret, coquet, que l’on sillonne entièrement à pied. Dans la rue principale, Promenade, les enseignes haut de gamme se disputent le pavé – Hermès, Moncler, Cartier, Chopard, Rolex – du cachemire plein les vitrines, ici la fameuse boulangerie-confiserie Early Beck croulant sous les sucreries, là une version miniature et locale de la Grande Epicerie du Bon Marché, le très chic Pernet Comestibles: cela fleure l’opulence, certes, mais – comment dire? – débonnaire, pas si ostentatoire qu’il n’y paraît. Les élégantes à sac Kelly la jouent discrète, et les habitués du classement de Forbes se dissimulent volontiers sous un look sportswear banal.

En vérité, Gstaad à prix doux est tout sauf une vue de l’esprit! D’autant plus avec un franc suisse à la baisse: il vaut en ce moment 0,65 euros environ – même le paquet de cigarettes est moins cher qu’à Paris – et il est possible de faire ses provisions à moindre coût. « Notre fierté est d’avoir maintenu Gstaad dans ses dimensions humaines et populaires », fait justement valoir Marianne Lupi. De fait, parmi les 7 000 résidents permanents, contre 30 000 personnes en haute saison, on compte quelque 300 paysans, garants d’une tradition rurale dont témoignent encore les nombreux chalets d’alpage – et une pléthore de fromages locaux, à commencer par l’inégalable rebibe. Des paysans que l’on peut croiser sur leur tracteur, ou en train de boire une bière en grignotant des chips au paprika, à l’auberge Rössli, l’un des plus anciens et des plus typiques établissements de la station, au coude à coude avec des hommes d’affaires tout à leur whisky 30 ans d’âge et à leurs histoires de CAC 40…

Autant dire que Gstaad révèle un étonnant mélange des genres, luxe et convivialité, volupté et tranquillité, bulles de champagne et bottes de foin, hôtel 50 étoiles et gîte rural -il y a même un camping caravane! D’où ce charme authentique que l’endroit dégage immédiatement, très différent de l’image sélecte qu’il véhicule. Et puis, le sens de l’hospitalité n’y est vraiment pas un vain mot -en allemand de préférence, même si l’on arrive à se faire comprendre en françai – même pour le quidam, surtout s’il est accompagné de sa progéniture. « Ici, les enfants sont toujours bienvenus! » insiste Ruth Annen, une copine de Marianne, qui a elle aussi longtemps officié comme monitrice de ski, toujours partante, à 60 ans passés, pour vous entraîner sur les pistes soyeuses de Schönried.

Ainsi, nombre d’hôtels hébergent gracieusement ces chères têtes blondes -entre 9 et 16 ans- dans la chambre de leurs parents, et certains établissements vont jusqu’à leur réserver une salle de jeux. Les remontées mécaniques sont carrément gratuites pour les moins de 9 ans, qui ont également droit à des réductions sur la location du matériel de ski. Sans parler des pistes de luge, de la patinoire ou de la piscine publique, et surtout du Wispile, où se trouve l’école de ski, avec parc à thème et activités à la carte. Rien de tel, enfin, qu’une balade en calèche (de dix places) pour finir la journée en famille et en beauté. Pas de doute, Gstaad s’offre très volontiers hors des sentiers (bling-bling) battus. Et sa devise vaut pour tout le monde: Come up, slow down (Venez, ralentissez)…

Delphine Peras

Pratique
Où se renseigner?
Suisse Tourisme: www.suissetourisme.com
Numéro gratuit: 00-800-100-200-30.
Office du tourisme de Gstaad: 00-41 (0) 33-748-81-81, www.gstaad.ch.fr

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