Et cetera

Astrid Wetthnal © SDP

Astrid Whettnall, comédienne, squatte tous les écrans, avec grâce et intelligence. Dans Le tigre et le président, Les braqueurs saison deux et Last Dance, prix du public à Locarno, notamment. Entre deux tournages et des lectures féministes, elle a répondu à notre interview sur le vif.

La question qu’on vous pose le plus souvent?

«Comment arrivez-vous à concilier votre vie d’actrice et votre vie de femme?» Comment trouver les mots justes ressentis face à cette question que l’on ne pose jamais à un homme? Je trouve que cela révèle d’emblée un esprit et une pensée sexistes. Nous les femmes, on s’est bien fait avoir, par ce mythe de la femme, épouse et mère parfaite. Nous imposant une vie sacrificielle, soumises aux injonctions sociales, sociétales et religieuses… Donc, ma réponse: «Du mieux que je peux, comme toutes les femmes du monde.»

Le sport que vous pratiquez… en pensée?

La marche. Plus qu’un sport ou un divertissement, c’est l’une de mes passions. Je marche tout le temps. Jour et nuit. En forêt, en ville, en Belgique et partout. Même sur les tournages, à chaque pause, je marche encore. C’est un besoin vital. Une partie de ma vie et de mon équilibre se construit en marchant.

L’endroit d’où vous n’êtes jamais revenue?

Cher connard, le livre de Virginie Despentes dans lequel je suis plongée pour le moment. Je redoute déjà l’instant de la dernière page… Je ne veux pas la quitter. Ses livres m’instruisent, me déconstruisent et me reconstruisent, m’aident à mettre les mots précis sur des émotions fortes, des combats, des pensées et me donnent les outils pour les préciser. A travers sa littérature s’opère un mouvement qui nous transcende, nous élève. Son regard si intelligent, brillant, lucide, sans manichéisme aucun est tellement libérateur.

La personne qui vous influence le plus?

Toutes ces femmes qui se battent pour changer le monde. Parfois au prix de leur vie. Et celles que j’ai eu la chance d’interpréter − elles m’ont transmis leur force et leur puissance. Je pense à Elisabeth, mère courage qui traverse les continents seule pour sauver sa fille partie en Syrie faire le djihad, dans La route d’Istanbul de Rachid Bouchareb. Ou Véro Bosso, dans la série Baron noir, une femme politique qui dédie sa vie à améliorer les conditions de vie de ses concitoyens, ne renonçant à aucun combat et n’acceptant aucun compromis. Ou encore Germaine Deschanel, dans Le tigre et le président de Jean-Marc Peyrefitte, elle fut le soutien inconditionnel de son mari, le président qui rêvait d’entreprendre des réformes avant-gardistes, comme le droit de vote pour les femmes… en 1920. Quels exemples!

‘Nous les femmes, on s’est bien fait avoir, par ce mythe de la femme, épouse et mère parfaite. ‘

Le plat qui vous ramène en enfance?

Les tartines de pain blanc, beurrées copieusement et saupoudrées de vermicelles de chocolat noir, appelées «crottes de souris».

La chose la plus folle que vous ayez faite?

Tout quitter par amour.

Ce qui vous saoule vraiment?

Un bon gin-tonic. La médisance et les ragots.

Un mot pour vous décrire?

En mouvement.

Votre achat le plus bizarre?

J’ai une étrange passion pour les sous-plats en paille…

Une idée concrète pour un monde meilleur?

Tout pour l’Education! Nos enfants sont le monde de demain. Révolutionnons le système scolaire qui n’a pas du tout les moyens de faire quoi que ce soit car il est «en survie». Ecoutons les idées des personnes qui y travaillent. Donnons-leur les moyens financiers.

Ce que vous aimeriez faire là, tout de suite?

Ce que je fais pour le moment me va très bien! Je suis en plein tournage au Havre de la série De grâce réalisée par Vincent Cardona pour Arte, avec comme partenaire et époux de fiction Olivier Gourmet et une pléiade d’acteur.ices épatant.e.s.

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