Isabelle Willot

Edito | Du cœur à l’ouvrage

Sur notre petite planète à bout de souffle, cent milliards de vêtements sont vendus chaque année. Ces habits piqués à la chaîne, nous ne les porterons que sept fois en moyenne… Assez pour “rentabiliser” la poignée d’euros que nous aurons payée. 

Alors que bon nombre d’écœurés de la (super) fast fashion se détournent du neuf, d’autres – des femmes dans leur écrasante majorité– seraient de plus en plus nombreuses  à se lancer dans  le “fait maison” comme le constatent, dans ce numéro, nos journalistes, elles-mêmes conquises par la tendance.

Même si elle ne résout certes pas les problèmes de surproduction, la couture 2.0 n’a plus rien d’un loisir de mamy. Ses adeptes nouvelles génération louent les vertus quasi méditatives des gestes précis et répétitifs qu’elle requiert. Sans oublier le plaisir  de  partager ses réalisations sur les réseaux sociaux. Un ego trip qui booste aussi le sentiment d’appartenance à une communauté de passionnés qui transcende les frontières.

Désormais, les patrons viennent aussi bien de Tokyo que  de Stockholm ou de Louvain. Et même si beaucoup confessent avoir, comme tout le monde, des “armoires qui débordent”, elles peuvent à leur échelle limiter le gaspillage en réduisant les chutes ou en récupérant des surplus de tissus abandonnés par de grandes maisons de mode. 

Mila Moisio, fondatrice du magazine de patrons trendy Tauko voit d’autres bénéfices à  cette lame de fond. “Si vous y mettez votre propre empreinte, vous regardez les vêtements différemment”, plaide-t-elle. Le meilleur moyen sans doute de les respecter à nouveau. Et de les porter plus de 7 fois. Au moins.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content