Je m’en souviens comme si c’était hier. Chaque week-end, nous regardions en famille Les jeunes solistes sur la RTBF, une sorte de The Voice Kids de la musique classique. Et régulièrement, aux premiers coups d’archet d’un môme en lice, mon papa, ému, fondait en larmes. J’ai ainsi grandi auprès d’un père émotif.
Et ce n’est que plus tard que je me suis rendu compte que la gent masculine avait plutôt tendance à renfrogner ses émois. Ce qui ne signifie en rien toutefois qu’elle en ressente moins. C’est d’ailleurs ce que démontrent deux études universitaires sorties fin 2021.
La première, venant du Michigan et réalisée sur 142 personnes suivies durant 75 jours, met en exergue le fait que ces messieurs sont tout autant émotifs, et qu’il ne s’agit pas d’une histoire d’hormones.
La seconde, menée à Lancaster sur 184 000 internautes ayant posté leurs problèmes relationnels sur un forum, affirme que les hommes ressentent une douleur émotionnelle plus forte que leurs partenaires féminines lorsque leur relation se délite. Partant de ce constat, nous nous sommes interrogés, pour essayer de comprendre pourquoi il leur était encore si difficile d’exprimer leurs pensées intimes. «Un jour, ma fille m’a dit: «Est-ce que tu veux un câlin, Papa?» et je me suis effondré. C’était chouette qu’elle me prenne dans ses bras pour me consoler», nous a confié l’un de nos témoins. «Si les hommes s’ouvrent davantage, ils le font en grande partie avec l’aide des femmes», décrypte le sociologue Arthur Vuattoux.
Ce 12 juin, plutôt que de le combler de cadeaux matériels, on prendra donc le soin d’écouter nos paternels et de les laisser s’épancher. Bonne fête à tous les papas, et au mien là où il est.
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