Anne-Françoise Moyson
Le «mystère» de la création
«D’où vient votre inspiration?» A cette question, qui sonne comme une entrée en matière polie, les designeurs et les designeuses, les artistes en général, répondent comme ils peuvent en tentant d’éviter la simplification et en rappelant qu’il n’y a pas de recette à la création. Ce grand mystère qui n’en est pas un. «C’est beaucoup de travail, de réflexion et d’observation», résume Constance Guisset, à la tête de son studio de design, architecture d’intérieur et scénographie et que nous interviewons en fin de magazine.
Avec sa volonté d’adoucir les angles, elle a conçu les sublimes sièges de l’Eglise Saint-Eustache à Paris, «entre design et industrie, ergonomie et noble sobriété», et emportée par son élan, prépare le concours pour le mobilier liturgique de Notre-Dame. Bientôt, elle posera sur le chemin de Compostelle, à Queyrières, une œuvre-refuge et, dans la gare Villejuif Louis Aragon, une installation titrée Où les vents nous portent.
Elle a appris à embrasser ce qu’elle voyait, à s’en saisir, à le transformer – c’est là que réside la différence entre un.e artiste et le commun des mortels. «Car on voit tous la même chose mais on ne la regarde pas de la même façon», explique celle qui laissa un jour derrière elle ses années Sciences Po pour penser des objets. «Je ne peux pas vous dire ce que je retiens, mais je constate que j’aspire, confie-t-elle. On aspire le monde quand on est créateur parce qu’on a besoin d’inspirer et d’expirer… On respire un peu plus fort.» Les talents sensibles rassemblés très subjectivement dans ce numéro ne disent pas autre chose.
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