L’instagrameuse Bettina Zourli (@jeneveuxpasdenfant) répond aux questions des parents

femme enfant bebe degout
© Getty Images
Julie Nicosia Journaliste

Bettina Zourli est l’instigatrice du compte Instagram baptisé @jeneveuxpasdenfant. Elle y propose des contenus didactiques afin de déconstruire les discours sur le (non-)désir de parentalité. Pour le Vif Weekend, elle a accepté de répondre aux questions que des parents se posent sur ce choix de vie.

Bettina Zourli se définit comme une femme cisgenre (NDLR : catégorie de personnes qui a accepté le sexe qui lui a été assigné à la naissance), hétérosexuelle, âgée de 31 ans. Son activité professionnelle est principalement centrée sur la création de contenu sur Instagram avec le compte jeneveuxpasdenfant. Son activité rédactionnelle est centrée sur les problématiques sociétales liées à la question de l’injonction à la maternité. Même s’il lui arrive d’écrire sur d’autres sujets, mais alors, précise-t-elle, « toujours sous le prisme du féminisme et des lunettes de genre ». Elle est l’autrice des ouvrages Childfree, je ne veux pas d’enfant (Spinelle, 2019) et de Sang honte (Kiwi, 2021).

Pour les personnes qui ont un utérus, c’est un peu obligatoire de faire des enfants

Son parcours

« La question de l’injonction à la maternité s’est imposée à moi quand je me suis mariée avec un homme », explique Bettina Zourli. « Je me dirigeais vers la trentaine et j’arrivais doucement dans le modèle où toutes les cases étaient cochées : j’étais en couple hétérosexuel, j’étais mariée, j’avais une situation financière assez stable. Vu de l’extérieur, il semblait évident qu’avec mon compagnon, on se mariait pour faire des enfants ». Face à cette logique de famille nucléaire en construction, elle se positionne comme une personne qui n’a jamais pensé avoir des enfants : « Pour moi, ce n’était absolument pas un sujet ».

« Depuis que je peux accueillir un fœtus, je sais que je ne veux pas d’enfant »

© Bettina Zourli

La jeune femme s’est alors renseignée sur la notion de childfree qu’elle a découverte il y a quatre ans. « J’ai vu qu’il y avait des groupes Facebook sur le sujet et toutes les personnes qui y témoignaient étaient confrontées aux critiques auxquelles je faisais moi-même face: tu es une personne égoïste, tu vas mourir seule… Et je me suis dit qu’il y avait quelque chose à creuser ».
À l’aise avec le sujet et son désir de non-parentalité, Bettina décide de prendre la parole via un compte Instagram @jeneveuxpasdenfant en reprenant au départ des témoignages de personnes childfree pour développer aujourd’hui des réflexions plus larges : « Pour les personnes qui ont un utérus, c’est un peu obligatoire de faire des enfants. Alors qu’aux États-Unis, le terme de childfree est apparu dans les médias (NDLR : notamment dans le Time) en 1972, il s’agit d’un impensé en français. D’ailleurs, il n’existe pas de traduction littérale. ‘Sans enfant par choix’, c’est un peu long comme traduction. Avec le master en études du genre que j’ai effectué, j’ai pu apprendre d’autres notions et j’essaye de professionnaliser mes recherches, mes écrits pour qu’il y ait des apports scientifiques et historiques sur ces questions. »

Bettina Zourli a fait, pour le Vif Weekend, l’exercice de répondre aux questions que des parents se posent.

1- LE CHOIX

Pourquoi un tel choix ?

Généralement, quand les personnes childfree affirment ne pas vouloir d’enfant, la question qui suit est « Pourquoi? » (ton grave).

Ma première réponse est qu’il n’y a pas de raison mis à part le fait que j’ai toujours su que je ne voulais pas d’enfant, c’est un non-sujet chez moi. Cela ne me nourrit en rien. Je n’ai jamais imaginé à quoi ressembleraient mes enfants et/ou ma famille… Cela ne m’a jamais appelée et ne m’a jamais intéressée. Depuis que j’ai mes règles et que physiologiquement mon corps peut accueillir un fœtus, je sais que je ne veux pas d’enfant.

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Bettina met en garde sur le fait qu’elle ne se veut en rien la porte-parole des personnes childfree car « comme toute communauté, on constitue un groupe hétérogène » et de poursuivre : « Personnellement, je n’ai jamais ressenti quoi que ce soit. » Même pas « l’horloge biologique » ? « La mienne doit être cassée ! Ou alors elle n’existe pas. (rires) » Et d’ajouter : « il faut pouvoir déconstruire ces mythes de l’instinct maternel, de l’horloge biologique. On a une horloge biologique quand on a faim, quand on a besoin de dormir ou quand on a froid. Mis à part cela, ces mythes, on (la société) les a construits parce qu’il fallait faire des enfants alors on a créé ce truc de l’instinct maternel, pour que les femmes restent au foyer. Même si j’étais l’unique personne avec un utérus à être childfree, cela prouve bien qu’il n’y a pas d’horloge biologique, sinon ce serait universel ! ». Et si l’instagrameuse invite avec malice à ce qu’on en reparle dans 10 ans, elle affirme aujourd’hui être certaine qu’elle n’aura pas changé d’avis (voir dernier point de l’entretien).

2- LA FIN DE VIE

Comment envisagez-vous la fin de votre vie ? Ne pensez-vous pas à ce que vous allez laisser derrière vous ?

Je ne sais pas trop comment répondre à cette question car ça me donne envie de répondre par une autre question : Est-ce que les parents font des enfants pour s’assurer une fin de vie non solitaire ? (rires)

Plus sérieusement, ma réflexion s’inscrit dans des questionnements écologiques. Je suis végétarienne, je n’achète pas de vêtements neufs, je ne veux pas de voiture. Il y a plein de choses que je mets en place afin de faire attention à mon empreinte carbone, pour que le vivant se prolonge le plus longtemps possible. Et pourtant je ne veux pas d’enfant (sourire). Je ne souhaite pas laisser une trace physique de mon existence. J’aimerais que mon corps disparaisse une fois que je ne serai plus là : je ne veux pas être enterrée ou prendre de la place. Je pense que les êtres humains en prennent déjà suffisamment.

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Après, j’imagine que, derrière cette question, il y a l’idée du prolongement de sa famille, de son nom ou de ses gènes. Je pense – et ce n’est vraiment pas malveillant – que ce cheminement est lié à l’ego humain. Personnellement, je n’en ai rien à faire de laisser quoi que ce soit de mes gènes. Je pense aussi que cela peut être lié à la peur de la mort. J’ai peur de mourir comme beaucoup de gens mais je n’ai pas peur qu’il n’y ait plus rien de moi après ma mort. Je n’existerai plus et ce n’est pas grave, c’est comme ça.

On a du mal à envisager autre chose que le modèle très balisé socialement de la vie en couple, du foyer nucléaire où la norme veut qu’une fois que les enfants partent du foyer, on se retrouve avec son ou sa partenaire qui peut mourir avant soi et, par conséquent, on se retrouve seul. Je ne l’envisage pas du tout comme cela. La fin de vie, je l’envisage dans une immense colocation avec plein d’ami·e·s. On aurait des aides à domicile car on sera vieux et vieilles (rires). La solitude des personnes âgées est un problème de société et il faut réinventer le modèle parce que tout le monde ne peut pas se permettre de payer des soins en maison de retraite. Personnellement, j’envisage une vie communautaire et je pense qu’il y a beaucoup de choses à puiser là-dedans, que ce soit par nécessité financière (parce que notre génération va galérer pour obtenir une retraite et c’est très compliqué de vivre seul avec une petite pension qui n’est pas suffisante pour subvenir à ses besoins) ou pour éviter l’isolement. Ce modèle me paraît plus sympa !

L’engagement écologique et la non-parentalité

A force de répondre aux questions sur son non-désir d’enfant, Bettina Zourli s’est forgé un argumentaire bien ficelé. La question écologique n’est cependant pas une des raisons pour laquelle elle ne veut pas d’enfant. Les médias qui traitent de sujets childfree le font régulièrement dans une perspective écologique et l’essayiste émet les limites de cette façon d’aborder les choses: « On a passé le cap des 8 milliards d’êtres humains en 2022 et des médias ont posé la question de savoir s’il faut arrêter de faire des enfants. Il faut éviter le glissement raciste et eugéniste de la création de lois où certaines personnes vont avoir le droit ou non de procréer. Et cela peut arriver si on s’intéresse à ce sujet uniquement sous l’angle écologique. » Et d’ajouter : « J’essaye de faire attention à mon échelle mais ce n’est pas la raison pour laquelle je ne veux pas d’enfant. »

3- L’ENFANCE

Le choix de ne pas faire d’enfant est-il lié à votre enfance ou à la manière dont vous avez vécu en tant qu’enfant? Est-ce dû à la vision que vous avez de vos parents?

Pourquoi on relie le désir de ne pas être parent à une potentielle enfance traumatique ? Sur le mode « tu as été maltraitée par tes parents, tu es traumatisée et donc tu ne veux pas faire d’enfant ».

Cela me fait penser aux représentations culturelles des personnes childfree dans les séries états-uniennes – problématique que j’ai étudié pour mon mémoire en études de genre – où on remarque que le non-désir d’enfant des personnages est lié à des « daddy issues » (NDLR : littéralement « problèmes avec papa ») comme pour expliquer que le fait de ne pas vouloir d’enfant est lié à l’enfance et à un potentiel malheur dans l’enfance. Ces représentations sont, à mon sens, problématiques.

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Pour revenir à mon cas, ce n’est pas du tout lié à mon enfance. Mes parents ont divorcé – comme beaucoup de personnes si on en croit le taux de divorce en Belgique et en France – quand j’avais 3 ans. Je pense qu’avoir un enfant n’a pas du aider dans le processus de divorce comme pour plein de couples. Cela ne m’a pas empêchée d’avoir une enfance heureuse. Par ailleurs, il y a des personnes qui ont eu une enfance chaotique et qui font des enfants pour ne pas reproduire ce que leurs parents leur ont fait vivre et d’autres personnes qui ont eu une enfance très heureuse qui ne veulent pas d’enfant.

J’ai posé plusieurs questions sur le sujet à mes parents et je pense que ce qui a été révélateur aussi, c’est le fait que mes parents n’ont jamais posé un regard sur moi « Quand tu seras mère » et cela change tout. Je n’ai jamais été amenée à entendre « Quand tu auras des enfants… » ou encore « Moi je n’ai pas réussi à faire ça, il faut absolument que tu le fasses ». Ma mère m’a éduquée en me laissant beaucoup de liberté : elle n’a jamais orienté mes choix d’étude ou de vie en général. Elle n’a jamais projeté quoi que ce soit sur moi. Son seul objectif était que je sois la plus épanouie possible. J’ai conscience que c’est une base hyper précieuse que d’avoir des parents qui n’ont pas eu des projections et je pense que ça participe au fait que j’assume mon choix de ne pas avoir d’enfant.

4- LES ENFANTS DES AUTRES

Les enfants des autres vous agacent-ils ou avez-vous, au contraire, plus de patience avec eux?

J’ai très peu d’enfants (et d’enfants en bas âge) dans ma famille, et les amis de mon cercle proche n’ont pas d’enfants. Ceux qui en ont habitent loin, donc je les vois peu.

Les enfants, ceci dit, ne m’agacent pas particulièrement. Ce sont des êtres humains donc je les respecte comme des êtres humains. Après, je n’aime pas les personnes bruyantes. Que ce soit un enfant ou un adulte qui crie, cela m’agace tout autant. Je ne pense pas non plus avoir plus de patience. Je n’ai pas de ressentiments particuliers envers les enfants.

On est toutes dans le même panier, et il faut se serrer les coudes ! 

Êtes-vous marraine d’un enfant ou envisagez-vous de l’être ?

Non. La question s’est posée quand des amis qui souhaitent avoir un enfant m’ont demandé d’être la marraine. J’ai refusé parce que je ne veux pas être liée à un enfant, que ce soit légalement ou pas. Je n’ai pas envie d’avoir une responsabilité potentiellement légale envers un autre être humain. C’est aussi pour cette raison que je ne veux pas d’enfant. Je ne veux pas avoir de lien et m’occuper de quelqu’un d’autre. Je l’ai un peu expérimenté avec le mariage et je n’ai pas envie d’être autant lié à un être humain. Et encore, je pense que le mariage n’est rien à côté du fait de vouloir un enfant. Cela m’effrayerait de m’inquiéter à vie pour une autre personne.

Je suis, par ailleurs, assez critique avec l’idée de marraine/parrain parce que je trouve qu’on impose une relation particulière à un enfant alors qu’il peut être plus chouette que le parrain ou la marraine soit choisi.e par l’enfant à 15 ou 18 ans parce qu’il a une relation spéciale avec un adulte en particulier. Que ce choix soit mutuel plutôt qu’un choix imposé.

L’alliée des parents ? « On est toutes dans le même panier, et il faut se serrer les coudes ! »

« Honnêtement, il y a 7-8 ans, je me disais qu’être mère, c’était une aliénation horrible. Je ne comprenais pas les personnes qui voulaient des enfants et en particulier les femmes. Car, pour moi, l’arrivée d’un enfant dans un couple, en particulier hétérosexuel, a pour conséquence la précarisation des femmes. C’est une réalité sociologique. Depuis trois ou quatre ans, ma pensée a évolué pour tendre vers plus de solidarité, notamment grâce au concept de charge maternelle théorisé par Fiona Schmitt dans Lâchez-nous l’utérus, où elle renvoie à l’idée que, dans la société, les femmes ou les personnes perçues comme telles, qu’elles le veuillent ou non, sont considérées comme de potentielles mères », explique Bettina Zourli qui revient sur l’évolution de son compte Instagram. « J’ai de plus en plus de personnes qui ont des enfants qui suivent mon compte et je suis vraiment contente car cela laisse place à l’échange. Je ne suis pas anti-nataliste et je ne veux pas véhiculer l’idée que les femmes doivent arrêter de faire des enfants pour qu’il n’y ait plus d’inégalités dans le couple. Mais je suis dans une position qui veut comprendre les mécanismes qui font qu’aujourd’hui, il y a des inégalités entre les hommes et les femmes, notamment sur la question de la parentalité; une position qui va déconstruire certaines conceptions – comme l’instinct maternel – afin que tout le monde ait un espace de réflexion individuelle sur le réel désir d’enfant, au-delà d’une injonction sociale, familiale. Je partage des récits de vie variés pour que les gens comprennent qu’en fait, ils ont le choix. »

5- LE REGARD DE LA SOCIÉTÉ

Est-ce un choix facile à assumer dans notre société? Et dans les relations amoureuses ?

Je pense que la société évolue. Il y a plus d’espace médiatique disponible qu’il y a 10 ou 20 ans. Les débats autour de la question d’avoir ou non des enfants sont aussi générationnels, même si, avec les réseaux sociaux, il peut y avoir des effets pervers comme la ré-émergence de la famille hétérosexuelle traditionnelle, modèle véhiculé par beaucoup d’influenceurs ou influenceuses. Ce n’est pas toujours gagné mais, pour moi, ce n’est pas quelque chose de difficile à assumer car encore une fois car j’ai toujours été validée, par ma famille, dans mes désirs. Vouloir des enfants a toujours été un non-sujet. C’est devenu un sujet avec le mariage et la confrontation aux personnes via les réseaux sociaux.

Dans les relations amoureuses, je dois d’une manière ou d’une autre n’attirer que des personnes qui pensent comme moi (rires). Dans les dernières relations où j’étais en âge de me poser ces questions-là, j’étais en couple avec des gens qui ne voulaient pas d’enfant. La question ne s’est donc jamais posée durant les années. Je relationne depuis quelques mois avec quelqu’un qui sait que je ne veux pas d’enfants (comme j’ai un compte Instagram dédié). Lui ne sait pas s’il veut ou non des enfants dans l’absolu, mais comme il n’en veut pas pour le moment, il n’y a pas de débat.

Je ne suis, d’ailleurs, jamais tombée sur un homme qui voulait me faire changer d’avis et tant mieux. Si cela avait été le cas, on ne serait plus ensemble.

Contraception définitive, trois étapes

« J’ai commencé à me questionner sur la contraception définitive parce que je suis restée pendant 6 ans avec un homme qui avait fait une vasectomie. Il a réalisé cette opération deux mois après notre rencontre parce que lui ne voulait pas d’enfant », explique Bettina. Qui précise que cet homme avait vécu dans des pays anglophones (États-Unis, Australie et Nouvelle-Zélande), pays dans lesquels la vasectomie est normalisée. « Je ne suis plus avec lui, poursuit-elle, je suis dans une nouvelle relation depuis quelques mois, et cela faisait longtemps que je n’avais pas ressenti cette peur permanente de tomber enceinte. J’ai donc décidé de suivre un parcours de stérilisation à l’hôpital Saint-Pierre de Bruxelles. »

L’influenceuse évoque le protocole obligatoire de soins très précis qui a été mis en place. Il se déroule en trois étapes : « un rendez-vous avec un ou une gynécologue, deux rendez-vous psychologiques et un dernier rendez-vous gynécologique pour préparer l’opération comme pour une opération classique ».

6- LE DOUTE

Doutez-vous parfois de ce choix ?

Non. Par contre, je réfléchis pas mal sur le sujet étant donné que j’écris tous les jours sur les injonctions à la maternité. J’ai de l’espace pour réfléchir à cette question mais je n’ai jamais douté. On est tous nés non-parent mais moi particulièrement : il n’y a pas une once de maternité en moi. Je suis née non-mère et il n’y a rien qui m’appelle de ce côté-là.

Cela ne m’a pas empêchée, lors de ma première relation de couple qui a duré 4 ans de mes 15 à mes 19 ans, de me dire qu’on aurait une famille avec deux enfants qu’on appellerait comme ça et comme ça, mais déjà à ce moment-là, je n’y croyais pas du tout. Je me disais simplement que c’était la norme et la logique.

Je ne ferai pas d’enfant même si ce désir peut naître à un moment.

Et si vous changiez d’avis ?

Tous les désirs peuvent être amenés à changer. Le désir d’enfant aussi. Le regret parental est une réalité et c’est aussi important de le mettre en avant.

Par contre, même si je change d’avis, je pense que je ne ferai pas d’enfant car il y a trop d’éléments rationnels qui font que je ne pourrais pas. Je suis angoissée à l’idée de la vie telle qu’elle sera dans 10 ou 20 ans, d’un point de vue écologique notamment. En tant que militante féministe, j’ai un regard très critique sur le couple hétérosexuel avec un enfant qui aurait comme conséquence que je trimerai au sein de mon foyer – avec la charge mentale que cela implique – et que je devrais potentiellement travailler à temps partiel et avoir une retraite minime. Ou pour faire court: que cela reproduise des inégalités au sein du couple. Alors, je pourrais aussi faire un enfant toute seule mais je n’en ai pas envie. Je ne voudrais pas la charge non-partagée d’avoir un enfant.

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Comme je vais me faire ligaturer les trompes, la question de l’irréversibilité et du regret qui peut y être associé se pose. Mais, je pense qu’on peut vivre avec le regret. Ce n’est pas un problème. Tous les choix de vie qu’on pose, on peut les regretter. C’est vrai que je serai peut-être mélancolique à 50 ans de voir quelques un·e·s de mes amis avec leurs enfants, mais on peut très bien vivre avec ce sentiment-là.

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