A chacun(e) son type de yoga

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De plus en plus prisé pour ses effets sur la force et la souplesse du corps et de l’esprit, le yoga se décline en tant de variantes qu’il est parfois difficile de faire un choix dans cette offre surabondante… Cinq passionné(e)s nous expliquent les raisons de leur choix.

Nina De Man : le Power Yoga (Vinyasa-yoga), physique et dynamique

« J’ai découvert le yoga il y a une dizaine d’années en participant à un cours dans un centre de fitness, juste pour essayer, et j’ai immédiatement été séduite par les mouvements amples et fluides et le côté assez physique de la discipline. Le Vinyasa est dérivé de l’Ashtanga, une forme de yoga passablement éprouvante qui repose sur la succession ininterrompue de différentes postures au rythme de la respiration. Le Vinyasa reprend à 80% les mouvements de l’Ashtanga, mais il introduit davantage de variation dans le rythme des séries d’exercices. »

« Grande sportive, je trouve aussi dans la pratique du yoga un certain apaisement. Au début, ce n’était pour moi qu’un exercice parmi d’autres, mais au bout d’un moment, j’ai eu envie d’en découvrir la philosophie sous-jacente. Commencer ma journée par une séance de yoga m’apporte une concentration qui m’est très utile dans ma vie professionnelle, mais la pratique de cette discipline m’a également fait prendre conscience que nous ne sommes responsables que de nos propres actes. Quand on débute, il est toujours tentant de s’évaluer en fonction de son voisin… mais ce n’est évidemment pas tenable sur le long terme, et on apprend donc au fil du temps à se concentrer sur le dépassement de ses propres limites. »

Il y a quatre ans, Nina a commencé elle-même à donner cours et a ouvert à Anvers son studio Ida en Pingala. Elle a également publié tout récemment un livre (« Yoga en de kleur groen », Standaard Uitgeverij – en néerlandais uniquement).

Plus d’informations sur www.idapingala.be

Goedele Leyssen : le yoga Kundalini, pour découvrir son potentiel intérieur

« Il y a quelques années, mon métier de journaliste m’a amenée à faire un reportage en Inde, où j’ai découvert la méditation Kundalini. J’ai d’emblée été fascinée par ce concept axé sur la prise de conscience et la découverte du potentiel intérieur de l’individu. La représentation classique du Kundalini, un serpent endormi, est une métaphore de l’énergie qui peut être réveillée par certains mouvements… mais ne vous y trompez pas, les séances sont parfois très physiques, surtout lorsqu’elles sont associées à des mantras et à des exercices de respiration qui exigent une concentration intense et aident ainsi à se vider plus rapidement l’esprit. L’une des spécificités de cette forme de yoga réside dans la pratique des mudras (des mouvements des mains qui stimulent le cerveau) et du chant, qui vise à utiliser des sons pour déclencher certains effets physiques. »

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« En m’aidant à découvrir mon potentiel intérieur et en m’apprenant à l’exprimer, le Kundalini m’a complètement transformée : je ne bois plus d’alcool, j’ai arrêté de manger de la viande et du poisson et je me lève tous les matins à quatre heures pour pouvoir débuter ma journée par deux heures et demie de yoga. La méditation et le yoga sont pour moi des actes aussi évidents que de me brosser les dents – une forme d’hygiène de l’esprit. Cela demande une certaine discipline, mais c’est aussi un atout dans la vie de tous les jours. Je sens que je suis plus concentrée, ce qui me permet de faire beaucoup plus de choses en une journée. Je suis aussi beaucoup plus calme, moins stressée qu’avant. Après un certain temps, on s’aperçoit qu’on gère mieux les situations difficiles. Je suis devenue beaucoup plus forte. »

Goedele organise des cours, ateliers et séminaires où elle combine les principes du yoga et de la méditation Kundalini à ceux de l’aromathérapie, de l’esthétique et de l’alimentation pour inspirer les autres à adopter une vie plus saine.

Informations : www.livewithgrace.com

Eva Daeleman : le yoga Bikram, un mélange de détox et d’épuisement physique

« Lorsque j’ai entendu dire que le yoga Bikram permettait de brûler des calories en deux temps trois mouvements, j’ai immédiatement été intéressée… et force est bien d’avouer qu’on sort complètement vidé de ces séances d’une heure et demie, qui consistent à adopter une succession de vingt-six postures dans un local chauffé à environ 40°C. Mais comme je suis fan de sports très physiques comme la course à pied et la boxe, le Bikram était pour moi un choix logique. »

« En plus d’être très intensif (ce qui en fait la forme idéale pour ceux qui n’ont pas peur de repousser leurs limites), le Bikram a également un effet purificateur : à force de transpirer, la peau et l’organisme s’offrent une véritable cure de détox ! Le fait qu’il se pratique bien au chaud est pour moi un atout supplémentaire, car je suis plutôt frileuse et je ne demande donc pas mieux que de passer une heure et demie dans une pièce à 40° : à la fin de la séance, mes muscles sont complètement détendus. J’apprécie aussi l’intense concentration qu’exige la pratique du Bikram : quand je fais du vélo ou de la course à pied, il m’arrive encore de penser à autre chose, mais pendant une séance de yoga, il suffit d’une seconde d’inattention pour se retrouver par terre. L’intensité des exercices augmente aussi à mesure que l’on gagne en expérience. Les cours reposent toujours sur les mêmes mouvements, mais après un certain temps, on sait exactement ce qui va suivre… et c’est là qu’on se rend compte qu’il y a encore une posture particulièrement difficile qui nous attend au tournant, alors qu’on commence justement à fatiguer. C’est vraiment une confrontation avec soi-même, mais quand on parvient à repousser ses limites, qu’est-ce qu’on se sent bien ! »

Luk Perceval : le Mindfulness Yoga et la méditation

« Un jour, il y a une vingtaine d’années, je me suis effondré en plein repas dans un restaurant. Mon corps venait de tirer la sonnette d’alarme : il était grand temps pour moi de renoncer à mon mode de vie malsain. Une collègue actrice qui avait elle-même décroché un diplôme de yoga en Inde m’a alors fait découvrir le Hatha-yoga, la forme la mieux connue en Occident. De fil en aiguille, j’ai commencé à m’intéresser d’abord aux origines de la discipline, puis au bouddhisme et à la méditation. Au départ, le yoga a en effet été développé comme une préparation à la méditation, une manière de fortifier l’organisme pour lui permettre de supporter une immobilité prolongée. Dans la forme que je pratique aujourd’hui, le yoga de la pleine conscience (ou mindfulness), le Hatha est précédé et suivi d’une séance de méditation. »

« Nous vivons dans une société où nous sommes sans cesse exposés au stress et où nous nous mettons beaucoup sous pression. La détente spirituelle qu’apporte la méditation permet au corps de se défaire de toutes les tensions musculaires. En vingt ans de pratique, je n’ai cessé de devenir plus éveillé, plus sensible, et mes facultés de concentration aussi se sont énormément améliorées. Depuis que je donne cours moi-même, je me rends aussi compte que les gens ont souvent du yoga une image complètement tronquée. Ils ont par exemple peur de ne pas être suffisamment souples, alors que justement, il n’y a aucun prérequis : c’est comme d’apprendre à nager ou à faire du vélo, on s’améliore petit à petit. Apprendre à accepter son corps et ses inévitables limites est un aspect fondamental de la pratique du yoga. Il est important de réaliser que ce n’est pas un sport axé sur les prestations : personne ne vous demandera jamais de devenir champion du monde ! »

Hanneke Thielen : le Yin yoga, apaisant et salutaire pour les articulations

« Pour moi, une séance de Yin yoga a presque le même effet qu’une heure de massage : j’en ressors complètement détendue. C’est avant tout cet effet apaisant et bienfaisant qui m’a convaincue d’opter pour cette forme spécifique. Dans la terminologie du yoga, le yin désigne la relaxation, tandis que le yang fait référence au côté plus actif, plus dynamique de la discipline. Comme les autres formes, le Yin yoga repose sur une succession d’asanas… mais au lieu de mettre l’accent sur la transition fluide entre les différentes postures, il insiste surtout sur leur maintien plus ou moins prolongé. Les participants restent dans la même position assise ou couchée durant trois à cinq minutes, ce qui permet de solliciter les muscles le moins possible. »

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« A mon sens, le Yin yoga est un sport qui convient à tout le monde. En vraie passionnée, j’ai testé toutes les variantes, et celle-ci est vraiment la seule que je me verrais encore pratiquer à 99 ans passés ! Cela dit, tout en étant très apaisant, le Yin yoga est aussi une discipline physique, mais plutôt que de reposer sur la tension superficielle des muscles, l’exécution extrêmement méticuleuse des asanas sollicite énormément les articulations. J’ai été victime d’une hernie dans le passé et mon dos est resté un peu fragile, mais après une séance de Yin yoga, je retrouve toute ma souplesse. »

Sofie Albrecht et Annelien Boens

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