Arrêter de râler

Si mon père m’a légué son plus bel atout séduction (un regard qui serait, paraît-il, responsable de la fonte des glaces), il m’a aussi fourgué son pire défaut : une aptitude incommensurable à la râlerie.

Comme lui, je râle souvent, voire tout le temps, pour tout et surtout pour rien. Au point que mes proches n’osent rien me demander. Ou alors après s’être assuré d’avoir essayé toutes les options possibles avant de m’appeler. Pratique ? Dramatique !

Trouvant mon cher papa de plus en plus aigri par les années de râlerie, j’ai pensé qu’il était temps de virer de bord avant qu’il ne soit trop tard. D’autant que je suis finalement la première à souffrir de cette attitude de Schtroumpf Grognon. Vive les bonnes résolutions. Je me suis donc offert le carnet d’exercices J’arrête de râler (éd. Eyrolles).

La promesse ? Vingt-et-un jours pour changer de vie… par le biais de petits exercices (une journée sans râler), de prise de conscience sur sa vie (quels sont les facteurs de stress ?), de tests (j’ai appris que ma râlerie était en partie un (mauvais) moyen de formuler mes angoisses…), de vrais changements (nettoyer son espace vital, aménager son quotidien…).

Au final ? Je n’ai toujours pas arrêter de râler, MAIS je comprends mieux les mécanismes qui s’opèrent quand je grogne. Et un petit point lumineux s’allume dans mon esprit pour crier gare puisque rouspéter pollue ma bonne humeur. Depuis, j’essaie de trouver des pirouettes. Les Tupperware de chéri commencent à nouveau à sentir le moisi ? Cette fois, pas question d’y toucher : je le lui fais (gentiment) remarquer que ce n’est pas ma tâche… Il semble déçu, mais s’exécute avec dégoût… deux jours plus tard. Finalement, ce n’est pas (si) compliqué, mais il va falloir que je fasse preuve d’une autre vertu : la patience. Pas gagné.

Valentine Van Gestel

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