7 dermatologues & chirurgiens esthétiques confient les traitements auxquels ils ont recours

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À quels traitements ont recours dermatologues et médecins esthétiques? Getty Images

Quelles sont les crèmes favorites des dermatologues ? Pour quelles opérations les chirurgiens esthétiques craquent-ils ? Et quels sont les traitements les plus récents et les plus efficaces ? Sept médecins répondent à toutes nos questions.

C’est qu’ils sont aux premières loges pour assister aux avancées en la matière, mais aussi, aux effets des derniers traitements sur une clientèle exigente, qui ne tient pas tant à arrêter le temps qu’à accompagner de manière harmonieuse son avancement. Entre injections, lasers et peelings, 7 dermatologues et médecins esthétiques ont accepté de se confier sur leurs traitements préférés, mais aussi, ceux auxquels ils ont recours eux-mêmes.

Christine Dierckx, dermatologue spécialisée dans les traitements laser et propriétaire de la clinique Skinperium, à Luxembourg

Quels traitements avez-vous déjà essayés ?

J’utilise du Botox (*) une fois tous les trois à quatre mois, pour le front et le contour des yeux. Je me fais injecter des fillers tous les un à deux ans, pour la fossette au-dessus des lèvres. Et j’adore la technique HydraFacial, une sorte de gommage chimique avec des lampes LED. J’y ai recours tous les trois mois. Je suis également un traitement laser, radiofréquence ou ultrasons quatre fois par an. Ces méthodes stimulent les fibroblastes, ce qui entraîne la production de collagène, qui renforce la peau.

Quelle est votre routine quotidienne ?

Je mets un point d’honneur à bien nettoyer ma peau matin et soir. Il a été prouvé que la pollution est en partie responsable du vieillissement. De plus, les sérums et les crèmes sont plus efficaces lorsqu’ils sont appliqués sur une surface sans impuretés. La mousse nettoyante à l’acide glycolique de Dermaceutic est mon coup de coeur. J’utilise également, matin et soir, un sérum Universkin sur mesure. Ensuite, j’applique une crème de jour qui contient un écran solaire minéral ou une crème de nuit enrichie en vitamine A de Renophase.

Utilisez-vous des produits végétaux, bio ou végans ?

En hiver, quand ma peau est sèche, j’opte pour une crème au lait végétal de Rainpharma. Et dans ma clinique, je prescris ces produits aux patients à la peau sensible, acnéique ou atopique, ou à ceux pour qui les autres traitements ne fonctionnent pas – leur problème peut venir d’une intolérance à un ingrédient.

Que recommandez-vous à vos patients ?

J’insiste sur l’importance des écrans solaires. Le soleil est un véritable ennemi pour la peau. Les résultats d’une étude menée sur des jumeaux exposés, ou non, aux rayons le prouvent. La meilleure crème antirides est une crème solaire.

Quelles avancées scientifiques attendez-vous ?

Avec la ménopause, la peau s’affine et un traitement hormonal à base d’oestrogène n’empêche pas ce phénomène. De grandes recherches sont menées aux ETats-Unis autour d’une molécule qui remplacerait les hormones et qui serait applicable localement, à l’aide d’une crème. Les résultats sont encourageants.

Vassiliki Laina, chirurgienne plastique, à Uccle

Quels traitements avez-vous déjà essayés ?

J’adore la mésothérapie. Il s’agit des micro-injections de vitamines, minéraux, acide hyaluronique et agents raffermissants. Ils agissent au niveau de l’épiderme, hydratent la peau en profondeur et donnent un coup d’éclat. L’effet est visible mais naturel.

Quelles interventions envisagez-vous plus tard ?

Ma philosophie est de garder un visage naturel, c’est ce que je conseille toujours à mes patients. Dans un futur proche, je ferai probablement un peu de Botox (*). J’ai la chance d’avoir une très belle peau pour le moment mais quand mes premières rides apparaîtront, je voudrais agir préventivement.

Le Botox a donc bien un effet préventif ?

Oui, c’est d’ailleurs là qu’on en fera le meilleur usage. Les relaxants musculaires sont utilisés pour le traitement de rides dynamiques, causées par le mouvement des muscles d’expression. L’utilisation du Botox en petite quantité, ce que l’on appelle le  » baby Botox « , peut ralentir ces effets.

Quelle est votre routine quotidienne ?

Il est impératif pour moi d’avoir une routine simple et efficace. Le matin, j’utilise un gel lavant Cleanance ou Avène, un sérum riche en antioxydants de Skinceuticals et une crème hydratante Filorga. Le soir, je me démaquille avec une eau micellaire d’Avène et je mets un sérum actif à la vitamine C, de Skinceuticals également, ainsi que ma crème hydratante. Je fais aussi régulièrement des nettoyages à la vapeur et des masques à l’argile dans mon spa médical ou chez des esthéticiennes expérimentées.

Quelles avancées scientifiques attendez-vous ?

J’attends avec impatience l’arrivée de Kybella en Belgique. Il s’agit d’un produit injectable qui est déjà en vente aux USA depuis un an avec des résultats impressionnants. C’est un enzyme capable de faire fondre la graisse, utilisé pour le traitement du double menton. Cela fonctionne bien pour faire disparaître des petits agrégats de graisse sur le corps.

Hannah Cools, chirurgienne esthétique, à la tête d’un cabinet privé, à Gand

Quels traitements avez-vous déjà essayés ?

Je me fais injecter du Botox (*) depuis dix ans pour les rides frontales et les pattes d’oie. J’ai également eu recours à des fillers. Il y a quelques années, je me suis fait injecter de la graisse corporelle dans les rides frontales, et elle y est toujours. Je suis également un traitement au laser chez une amie, contre la couperose sur le menton et les joues.

Quelle est votre routine quotidienne ?

Avoir une peau propre est essentiel. Pour cela, j’utilise de l’eau micellaire. J’alterne aussi quelques crèmes de marques de pharmacie et je consulte un dermatologue. Prendre soin de soi est nécessaire, mais pour être honnête, je ne pense pas que les produits soient indispensables. Je crois que des facteurs comme le fait de renoncer à la cigarette et d’éviter le soleil sont plus importants. Si vous continuez à fumer jusqu’à la quarantaine, vous en payerez les conséquences, quelle que soit la crème que vous appliquez.

Croyez-vous au Botox préventif ?

Oui, c’est prouvé scientifiquement : chez des jumeaux avec un ADN identique, celui à qui du Botox a été administré présente moins de rides que l’autre, même après arrêt du traitement. Mais je trouve toutefois inutile d’en injecter aux jeunes filles. Ce n’est qu’à l’apparition des premières ridules que le Botox est utile, entre 28 et 35 ans.

Quelles avancées scientifiques attendez-vous ?

Depuis vingt ans, nous peaufinons la technique de l’injection de graisse. Les résultats sont souvent très satisfaisants, mais nous ne savons pas pourquoi. Pour l’instant, presque toutes les universités mènent des recherches sur le pouvoir des cellules adipeuses. Il en va de même pour les cellules souches. Nous n’en avons vu que les balbutiements, mais je suis certaine qu’elles deviendront la pierre angulaire des traitements anti-âge.

Philippe Brewaeys, chirurgien plastique dans deux hôpitaux GZA d’Anvers, où il a également un cabinet privé

Quels traitements avez-vous déjà essayés ?

Une correction des paupières et une liposuccion abdominale. La peau au-dessus de mes yeux commençait à s’affaisser. Grâce à une petite intervention, j’ai pu corriger ce défaut. Et à partir d’un certain âge, il devient compliqué de se défaire de la graisse du ventre… Par ailleurs, je m’injecte du Botox (*) entre les sourcils de temps en temps. Sans rides à cet endroit-là, j’ai l’air beaucoup plus détendu. J’ai aussi opté une fois pour des fillers autour de la bouche.

Quelles interventions envisagez-vous plus tard ?

Comme pour la plupart des opérations chirurgicales, la correction des paupières doit est répétée tous les dix à quinze ans. Je sais donc déjà que je devrai recommencer.

Croyez-vous au Botox préventif ?

Bien sûr, c’est prouvé. Idéalement, il faudrait en injecter lorsque les rides ne sont pas encore visibles au repos. Si vous vous y prenez plus tard, vous courez le risque que les sillons soient déjà  » gravés « . Le Botox pourra donc seulement adoucir les rides, mais il ne les fera plus disparaître. Vous devrez avoir recours à des fillers. Le Botox n’aide toutefois pas à retarder un lifting, comme on l’entend parfois. Botox, fillers, laser peuvent lisser la peau, mais ils ne font pas grand-chose contre son relâchement.

Quelles avancées scientifiques attendez-vous ?

Aujourd’hui, la technique du lipofilling, le remplissage avec sa propre graisse, est de plus en plus utilisée contre les rides. Elle donne de beaux résultats, mais nécessite une liposuccion. Lorsque de meilleures moyens de stocker la graisse corporelle existeront, il ne sera plus nécessaire de pratiquer une telle chirurgie invasive. Il y a aussi beaucoup de recherches sur les cellules souches, qui, une fois injectées, donnent au visage une structure et un éclat plus jeunes.

Aurore Lafosse, chirurgienne plastique à la Claris Clinic, à La Hulpe

Quels traitements avez-vous déjà essayés ?

Des injections de toxine botulique et d’acide hyaluronique, du microneedling (NDLR : des microperforations de la peau qui visent à stimuler la production d’élastine et de collagène), un essai de traitement HIFU (NDLR : l’utilisation localisée d’ultrasons pour lutter contre le relâchement cutané). Plus tard, j’envisagerai probablement une blépharoplastie supérieure (NDLR : chirurgie des paupières supérieures).

Quels produits utilisez-vous ?

J’en achète une grande partie (démaquillant et nettoyant, sérum, masques ou crèmes) sur le site Oh My Cream ! qui présente des produits de qualité,  » clean  » et avec de bons conseils online. On y trouve des marques telles que Grown Alchemist, Tata Harper, Dermatologica, Patyka… En pharmacie, j’opte pour les gammes à base d’huiles essentielles Louis Widmer, Uriage ou Sampar. Je conseille aussi des labels développés dans un esprit complémentaire à la médecine et chirurgie esthétique comme Alphascience ou Teoxane.

Que recommandez-vous à vos patients ?

Les soins réparateurs et cicatrisants sont bien sûr conseillés après des procédures esthétiques médicales ou chirurgicales. De façon générale, je propose en fonction de leurs préoccupations (taches pigmentaires, rides, rougeurs…), en expliquant que d’autres facteurs influencent la qualité tissulaire et le vieillissement cutané : tabagisme, exposition solaire, stabilité pondérale, hérédité… Les soins peuvent améliorer l’aspect et la qualité de la peau, mais pour certaines corrections, des actes esthétiques plus profonds sont nécessaires.

Croyez-vous au Botox préventif ?

La toxine botulique permet d’éviter, pour le tiers supérieur du visage essentiellement, la création et l’aggravation de rides dues à une contraction musculaire répétée. Certaines personnes ont, par exemple, la ride du lion qui s’installe plus vite et plus profondément suite à une expression très marquée à ce niveau.

Quelles avancées scientifiques attendez-vous ?

Celles axées sur la régénération cellulaire et tissulaire basées sur l’action des cellules souches et des développements de la médecine régénérative sont probablement les plus prometteuses et reposent sur des produits plus  » naturels « . Elles devront nous aider à gagner en efficacité tout en réduisant la lourdeur, les risques et le repos post-opératoire.

Serge Coopman, dermatologue spécialisé en traitements laser et copropriétaire de la Skin & Laser Clinic à Anvers

Quels traitements avez-vous déjà essayés ?

De temps en temps les lasers, pour le plaisir et pour pouvoir informer mes patients au mieux. Evidemment, je réponds à leurs questions et à leurs demandes, mais je trouve que les rides ont un certain charme, elles donnent de la personnalité

Utilisez-vous des produits végétaux, bio ou végans ?

J’ai bien peur que ça ne soit que du marketing. Parfois, un produit sème la panique : les déodorants qui causent le cancer, les parabènes qui seraient mauvais pour la santé… Mais ces craintes ne sont souvent pas fondées. En ce qui concerne le véganisme, je peux comprendre que certaines personnes s’opposent aux traitements testés sur les animaux par idéologie. Mais les autres options ne sont pas spécialement meilleures d’un point de vue dermatologique. Elles peuvent tout aussi bien entraîner des réactions allergiques. A priori, les produits végétaux ou biologiques ne sont pas forcément meilleurs. C’est à voir au cas par cas.

Que recommandez-vous à vos patients ?

Je reste très critique envers l’industrie des antirides. La seule solution scientifiquement prouvée pour faire disparaître des petites imperfections, c’est la vitamine A en forte dose. Un conseil utile est de protéger sa peau du soleil. Mais, encore une fois, sans aller à l’extrême. Je ne vois pas l’utilité d’appliquer un écran solaire à SPF 100 dans toutes les situations. Notre corps a besoin de vitamine D, et la lumière naturelle en est une très bonne source. De plus, mieux vaut utiliser des crèmes adaptées à votre type de peau. Chaque jour, des patients viennent me voir avec de l’acné due aux cosmétiques : ils utilisent souvent des produits trop riches ou trop couvrants.

Cathy Dierckxsens, dermatologue spécialiste des traitements laser et propriétaire du Dermatology Centre à Bruxelles

Quels traitements avez-vous déjà essayés ?

Le Botox (*), depuis quinze ans. J’avais tendance à froncer les sourcils et cela me donnait des rides. En vieillissant, j’ai décidé d’en utiliser pour tout le front. Je me fais également injecter des fillers, principalement pour rétablir les volumes des pommettes et de la mâchoire. Je suis par ailleurs une adepte du Spectra carbon laser, une solution rapide pour rétrécir les pores et donner de l’éclat. Les traitements raffermissants microneedling en radiofréquence donnent également de très beaux résultats si on s’y adonne tous les trois à six mois

Quels produits utilisez-vous ?

J’opte pour des formules dont les composants ont un effet rajeunissant prouvé : les acides glycoliques, la vitamine C et d’autres antioxydants, la vitamine A et l’acide hyaluronique. J’opte toujours pour les produits les plus  » purs  » possible, et avec un système de pompe, pour qu’ils ne soient pas en contact avec l’air et qu’ils restent actifs. Bien sûr, ces ingrédients ont un champ d’action limité : ils ralentissent le vieillissement de la peau, ils en améliorent la texture et le teint, mais ils ne gomment pas les rides.

Utilisez-vous des produits végétaux, bio ou végans ?

J’ai beaucoup de respect pour les personnes qui travaillent avec des crèmes biologiques ou non testées sur des animaux. Mais je sélectionne toujours des ingrédients donc l’efficacité a été prouvée, et ils ne sont pas toujours végétaux. Il existe de très bonnes solutions véganes ou bio, mais il faut rester critique pour ne pas céder à une tendance. Aujourd’hui, les parabènes sont les ennemis publics numéro un. Toutefois, les crèmes naturelles contiennent aussi des conservateurs, sinon elles périmeraient trop rapidement. Et ces conservateurs ne sont pas toujours bons pour la santé. En tant que dermatologue, je vois beaucoup de réactions allergiques à des composants végétaux.

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(*) Botox est une marque. Ce mot est souvent utilisé pour désigner la  » toxine botulique « .

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