Des soins vitaminés

Ce sont les meilleures amies de la peau. A, B5, C ou E, ces vitamines passionnent les chercheurs. De plus en plus présentes dans les crèmes de soin, elles sont aujourd’hui à la pointe de la cosmétologie.

Disons que c’est un thermomètre. Un indicateur de l’état général. Le pouls de la forme. La peau, organe méticuleux et précis, affiche sans manquement les inconforts du corps : chaud-froid de demi-saison, ralentissement métabolique, petit coup de mou passager.

Pour l’aider à passer dignement ces désagréables moments, la réponse est simple : comme l’on s’octroie un surplus d’énergie à coups de jus d’orange matinaux ou de cures d’oligoéléments, on revigore son épiderme en le gavant de vitamines. Multipliables entre elles, additionnant et complétant leurs effets, elles soignent tous les maux, tous les symptômes et, accompagnées (ou non) d’autres actifs, figurent dans les soins les plus ciblés.

On veut… de l’éclat

Un teint terne, c’est quoi? Une peau sans lumière, sans profondeur, dans laquelle les rides semblent plus profondes, les cernes plus marqués ; c’est un air de tristesse s’installant même lorsque le moral n’est pas au pire. Le flash de lumière qui lève la grisaille du visage comme on essuie la poussière sur un miroir, c’est la vitamine C, alias acide L-ascorbique, qui s’en charge.

Toutes les grands-mères savaient qu’un demi-citron frotté sur les mains suffit à les éclaircir et à en atténuer les taches. En plus de sa réputation de stimulant, c’est en effet un antioxydant qui bloque les radicaux libres, en même temps qu’un régulateur des mélanocytes (cellules responsables de la pigmentation) modérant l’assombrissement des cellules corrodées.

Formidable? « Oui, confirme Christiane Montastier, directrice de la communication scientifique chez Helena Rubinstein, c’est une vitamine passionnante, à la fois éclaircissante et indispensable aux fibroblastes âgés qui, au lieu de fabriquer collagène et élastine, produisent des enzymes de destruction. En renversant cette tendance, c’est aussi un remarquable produit antivieillissement. » Concrètement? On pétille de jeunesse!

On veut… de la douceur

Ça chatouille, ça grattouille, ça tiraille, c’est un peu rêche. Dans une étude menée par les Laboratoires Pierre Fabre, plus de 1 Française sur 2 déclarait récemment avoir une peau sensible. Entre inconfort et intolérances, sécheresse passagère et plaques rouges, la mesure personnelle de l’excitabilité varie toutefois du presque rien au vraiment grave.

Pour Marie-Hélène Lair, directrice de la communication scientifique chez Chanel, la peau sensible se caractérise par « une vive réactivité à des éléments qui ne sont normalement pas irritants: froid, chaud, vent, eau ou même émotions. Les symptômes en sont des sensations de brûlure, de picotements, de sécheresse, voire de la couperose. » Pour pallier cela, la vitamine B5 est là, puissamment salvatrice. Hydratante, adoucissante, émolliente, apaisante et antistress (grâce à son action lénitive sur le système nerveux), elle favorise la régénération et la résistance de la peau, sa cicatrisation, etc.

Un incontournable donc. « On l’utilise, commente Laurence Cassereau, responsable recherche & développement des laboratoires Darphin, pour la richesse et le moelleux qu’elle apporte à certaines textures où elle compense les effets irritants d’autres molécules actives. De plus, elle restructure vraiment bien la couche superficielle de l’épiderme. » Ça change la vie.

On veut… du tonus

Lorsque la peau est lasse, elle se tasse. On a les traits tirés, les rides marquées. Les plis qu’elle prend sur l’oreiller ne s’effacent plus dès le lever, les muscles se crispent, la tension provoque l’apparition de ridules. Une vraie peau de chagrin!

C’est là qu’intervient la vitamine E. Sa faculté antioxydante, active sur les peroxydes (molécules agressives et irritantes), élimine les toxines accumulées par la fatigue et le stress. « Du coup, détaille Marie-Hélène Lair, elle insuffle un sursaut aux fibroblastes musculaires. Présente dans la membrane des cellules, là où il y a des lipides, elle transforme ces acides gras en énergie.

Seul bémol, sa grande fragilité la rend sensible à tous les aléas de l’environnement (lumière, humidité, chaleur, air ambiant). Heureusement, associée à la vitamine C, pareillement fragile, les deux se stabilisent mutuellement. » Au niveau du vécu, cela donne des tissus plus fermes, plus rebondis, des traits détendus, un air tout pimpant.

On ne veut pas… de rides

L’autre nom de la vitamine A? Rétinol. Une star. Découverte dans les années 1960, sa version « A acide », antiacnéique, s’est révélée aussi étonnamment antirides.

D’où l’intérêt des dermatologues, puis le lancement par la marque française Roc de la première formule ayant réussi à la stabiliser. Mais attention, célèbre pour être la meilleure molécule antivieillissement (selon une étude conduite en juin 2007 auprès de 150 dermatologues), elle peut être irritante.

« Les peaux fragiles, précise Laurence Cassereau, ne s’en serviront pas tous les jours. Le défi consiste à équilibrer son dosage. On lui rajoute des lipides et des adoucissants, telle la vitamine B5, l’un de ses meilleurs compléments. » Elle a pour effets de stimuler la production de collagène, de régulariser la migration des cellules nouvelles vers l’épiderme, d’accélérer la desquamation et, phénomène exactement inverse à celui provoqué par l’âge, d’épaissir cette strate ultime tout en affinant la couche cornée.

Info officieuse: le rétinol pénètre jusqu’aux bases mêmes de la peau, ce qui zigouille les problèmes à la source. Résultat, rides et ridules marquent le pas.

Maïté Turonnet, Lexpress.fr

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