Hermès, l’élégance ultra-contemporaine

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Pour Hermès, Christophe Lemaire signe une troisième collection d’une grande maîtrise. Sans esbroufe.

Sur l’invitation tendue de soie se répète à l’infini un motif miniature sur lequel on devine, si l’on regarde longuement ce semis fleuri, un destrier et son cavalier. Chez Hermès, on n’oublie jamais ses racines. Rendez-vous à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts, dans le patio, sous la verrière et les statues, Velasquez, Van Dyck et Palladio veillent sur le défilé du sellier et sur son automne-hiver 12-13.

Pour sa troisième collection dans la maison, Christophe Lemaire creuse son sillon. S’il jongle toujours aussi magnifiquement avec les kaftans ou les kimonos, il se rapproche du corps, semble se souvenir parfois des années 70 et fait appel, avec subtilité, sans jamais enfoncer le clou, à tout ce qui compte chez Hermès. Une première cape frangée de cuir sur pantalon large, glissé dans des bottes noires ouvre le show sans esbroufe, impression gaucho, une dernière robe en velours vert manches-kimono portée par Bambou clôt le tout – entre les deux, un voyage subtil qui mêle le meilleur de partout. Toujours sur un mode masculin-féminin cher au créateur.

Dans sa garde-robe, on trouve de l’agneau pleine fleur, du veau moiré lézard, du twillaine de cachemire et soie, du box, du bois laqué, du corail, de la laque et de l’argent. Des leggings à bord-côte en maille, des pantalons jogging en agneau métis, des jupes mi-mollet, des robes-foulard, des manteaux à l’architecture savante. Des bijoux tout simples – anneaux d’argent pour les oreilles, pince à chignon, collier rigide comme ceux que portent les enfants Miao pour éloigner le mauvais oeil – et un feutre noir à bords plats venus tout droit de la pampa, la terre est sans frontières. Christophe Lemaire vient saluer, il court sur le runway, sourit. L’élégance est de ce monde.

A.-F.M.

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