Icônes électriques: Stuart Adamson Highlander

Tous les quinze jours, Jérôme Mardaga nous parle d’un des musiciens qui a marqué sa carrière.

Je ne sais presque rien de lui. C’est un Écossais. Commençons par la mauvaise nouvelle : il a bouclé ses valises, il y a peu. Seul, découragé, loin de tout, etc. Très souvent le même scénario dans ce métier. Son groupe s’appelait Big Country. Tartan et guitare haute. Big Country a parcouru les ondes et la planète durant les années 80. J’avais 15 ans, j’étais fan. J’avais la chance de posséder une bonne guitare à cette époque, un vieux modèle vintage qui traînait à la maison : une authentique Donnay Bjorn Borg Signature. Une bonne guitare mais son petit tamis avait tendance à brider la puissance naturelle de mon jeu. J’ai joué beaucoup de Big Country sur la Donnay. C’était juste après la tournée de quatre mois dans ma chambre avec U2. J’adorais la joie que procuraient les brefs poèmes haut perchés et mélodieux de Stuart Adamson ; miaulés et glissants, à la façon typique d’une cornemuse. Jouissifs et magistralement interprétés. Plutôt ritournelles que soli. La musique celtique à la guitare électrique. L’iode et la tourbe. Le vent et le ciel. Une épopée féérique et vallonnée distillée par l’air qui vibre, avec « Captain » Adamson aux commandes des courants atmosphériques. Son équipage était infaillible, trois terreurs des nuages qui volaient du feu de dieu. Il y avait ce truc un peu guerrier dans la musique de Big Country. Un côté parade militaire. Bref j’avais 15 ans, c’était la guerre froide et sans le savoir j’écoutais – et je jouais – de la musique traditionnelle écossaise. Rappelons-nous qu’à l’époque, ce groupe était considéré comme ringard et pourtant j’arborais fièrement ma chemise écossaise rouge. Et le volume de mon walkman était bloqué sur douze dans le bus n°75 qui me ramenait à la campagne, ainsi tous mes camarades pouvaient en profiter. Ce groupe est encore la risée de l’intelligentsia musicale vingt ans plus tard. Pourquoi ? Moi, je qualifierais plutôt Big Country de groupe kitsch sublime. Et la bonne nouvelle est que la musique de Big Country et la guitare de Stuart Adamson me donnent toujours l’envie de sauter en tous sens dans ma chambre comme un possédé avec le volume sur douze pour que mes voisins n’en perdent pas une miette. Je n’aurais jamais dû me séparer de la Donnay Bjorn Borg Signature.

Jérôme Mardaga

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content