Journée de la femme (enceinte) en Argentine

Notre blogueuse Maité fait le point sur la journée de la femme dans son pays d’adoption, l’Argentine.

Je ne sais pas pour vous, mais finalement moi je trouve cela plutôt bien qu’une journée nous soit consacrée dans l’année ! C’est l’occasion de faire le point sur ces femmes hors du commun, sur les avancées en matière de droit des femmes et puis aussi et surtout le moment de s’EXPRIMER !

Alors je me lance : certains laissent courir le bruit qu’à Buenos Aires, il y aurait 9 femmes pour 1 homme ! Un fantasme surement assez loin des statistiques officielles et pourtant… beaucoup de choses ici respirent la féminité et tout ce que cela comporte de douceur… La clarté du jour, (je rappelle que Buenos Aires jouit d’environ 300 jours de soleil par an), la couleur même du Palais présidentielle, la casa Rosada (maison rose), les avenues élégantes de La Recoleta, la nostalgie de ses tangos ou encore et surtout la particularité de son quartier de Puerto Madero, dernier en date, construit en bordure du Rio de la Plata et dont toutes les rues portent le nom de femmes argentines célèbres dans l’Histoire. Le pont qui le surplombe, dessiné par l’architecte catalan Santiago Calatrava (le même qui a fait la station de TGV Liège-Guillemins, inaugurée en septembre dernier en Belgique) a été baptisé d’un simple mais explicite « Puente de la Mujer » (pont de la femme), cqfd.

Et pour cause de rendez-vous international du calendrier, aujourd’hui, tout le monde s’y met : un des journaux argentins les plus reconnus du pays, La Nacion, a fait l’éloge, ce dimanche, bicentenaire de l’Indépendance du pays oblige, de toutes celles qui, d’une manière ou d’une autre, en bravant les interdits de l’époque ou en faisant preuve d’un courage finalement pas privilège des hommes, ont, à leur manière, contribué à l’indépendance de l’Argentine en 1810. De celle qui retourna l’arme de son mari abattu contre son bourreau d’Anglais pour lui ôter la vie elle-même (Manuela Pedraza) à celle qui, mariée par amour contre toute convenance, organisa chez elle et devint maitresse en la matière, de ses salons où l’on cause, et où dans ce cas précis, l’information circulait, les évènements se préparaient et ou les alliances naissaient (Mariquita Sanchez). Une époque où l’émancipation avait un sens d’engagement politique nécessaire pour obtenir la liberté d’un territoire, de leur territoire.

Aujourd’hui il est un combat différent, mais tout aussi digne d’être mis en lumière. Celui qui replace la femme au coeur même de son essence : celui du droit à la vie et de donner la vie sans y trouver la mort. Un thème certes moins patriotique (quoique ?) mais ô combien nécessaire de remettre au gout du jour dans un pays où le taux de mortalité maternelle s’élève à 4,4 décès pour 10 000 naissances par an soient 300 femmes qui décèdent chaque année principalement des suites d’un accouchement ou encore d’un avortement (forcément clandestin dans un pays ou sa pratique est illégale).

Alors oui la capitale de l’Argentine, c’est un quartier qui a su, à sa façon, honorer celles qui ont eu le mérite de s’affirmer en leur temps , mais l’Argentine c’est aussi cela : celles qui ne pourront jamais plus s’exprimer parce que certains ne considèrent pas encore que leur droit à la vie au moment où elles accomplissaient l’acte le plus noble de l’histoire du monde, soit digne d’être défendu.

Maite Celayeta

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