La chronique de Jérôme Mardaga: Icône électrique

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Poison Ivy – The Cramps: L’empoisonneuse

En 1972, tout va de travers pour Kristy Marlana Wallace qui jauge à peine 20 balais. Ses excentricités vestimentaires et son tabagisme lui ont valu d’être exclue de plusieurs highschools. Certaines biographies évoquent un bref séjour au bloc, d’autres avancent un suicide manqué. Quoiqu’il en soit, le scénario est à peine entamé qu’il est déjà l’heure de l’exil.

Ce sera New-York en stop pour un vie plus permissive. En chemin elle rencontre ce grand échalas d’Erick Purkisher, qui deviendra son époux, l’amour de toute sa vie et le chanteur de son groupe, The Cramps.

Le patron c’est Kristy; sa taille de guêpe, ses boucles dorées qui tombent en cascade et ses tenues affolantes. Surtout sa guitare Gretsch orange. Le mot d’ordre: l’excitation. Par conséquent elle adopte le pseudo Poison Ivy. Son mari choisira Lux Interior. Le ton est donné et le style est simple: le Rockabilly sauce punkoïde épicé façon science -fiction de série B. Et ça marche.

The Cramps vont porter haut les couleurs de ce rock pas si simple, enfantin et endiablé. Ce truc excitant et idiot, fragile, insensé et pourtant bien réel, souvenez-vous, le Rock’n’Roll… On écoute The Cramps en se trémoussant, en matérialisant des danses imaginaires. A la façon d’un monstre mais tout en restant beau. C’est la moitié inférieure du corps humain qui réfléchit, le cerveau est prié de rester au vestiaire, vous le récupérerez à la sortie sur présentation du ticket jaune numéroté. Beaucoup qui les ont vus sur scène ne sont jamais passé par le vestiaire à la fin du concert.

En ces temps trop propres d’une Amérique stérilisée, Poison Ivy et ses « Crampes » incarnent cette culture refoulée, planquée dans sa tanière. Incarnaient devrais-je dire car Kristy à perdu son diable de mari voici deux ans. Et le Monde a perdu The Cramps. Le Rock’n’Roll devrait toujours horrifier les parents. Si ce n’est pas le cas, ce n’est pas du Rock’n’Roll ! Vous me le copierez 100 fois pour demain. Et en tirant la langue s’il-vous-plaît !

Jérôme Mardaga

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