La Chronique de Jérôme Mardaga: Keith Richards, l’insubmersible

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Il en a heurté des icebergs en haute mer. Il a dû courir au devant d’incendies de forêts. Se relever après des séismes à décrocher les nuages. Indemne, le Keith. Quelques balafres tout au plus qui rehaussent avec un certain chic sa trogne de pirate mal léché.

Je l’ai toujours préféré à ses collègues guitaristes au sein des Stones. Brian Jones : trop mélancolique, il a fini sur le ventre à la surface d’une piscine. Mick Taylor : trop mystérieux, ses soli étaient interminables et franchement facultatifs. Ron Wood : trop Rod Stewart, et personne n’a jamais entendu ce qu’il jouait réellement.

Reste Keith. À qui on pardonne tout comme à un môme infernal mais diablement attachant. On lui pardonnera même le gimmick fuzzy insupportable de Satisfaction. Reste Keith et sa Telecaster de laquelle il ôtait parfois le mi grave parfaitement inutile quand on possède une telle poigne. Reste Keith et ses riffs foudroyants qui font taper du pied droit, balancer le bassin et secouer la tête.

Souvent sous-estimé le Keith, en comparaison avec des Hendrix ou des Clapton (oh non pas lui). Et pourtant, le Keith écrivait de vraies chansons et non  » des prétextes à astiquer le manche « . Keith, selon moi, était plus subtil que les deux gros bourrins évoqués plus haut. L’important était la chanson, le chanteur, le rythme. Certainement pas la vitesse, ni la dextérité. De plus le pirate était tout autant émouvant en électrique qu’en acoustique.

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On raconte qu’il possède une armada de voitures de sport mais qu’il n’a jamais passé le permis. On raconte qu’il est toujours à la recherche d’un magot enterré un soir de cuite dans le fond du jardin pour échapper au fisc. On raconte même que les Rolling Stones donnent encore des concerts. Tout fout le camp.

Jérôme Mardaga

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