La chute libre

Surprise à l’aérodrome de Temploux : mon homme m’offre le saut en tandem dont je rêve depuis toujours. Je sautille comme une gamine. Tu stresses ? Même pas.

Nous sommes bien à l’avance et j’ai donc le temps de voir les autres parachutistes atterrir. Bon dieu qu’ils vont… vite ! Je vais me ramasser comme une crêpe ! Mon instructeur confirme : c’est à l’atterrissage qu’on a le plus de chance de se faire mal. « Sauf si on lève bien les jambes à l’horizontal ». Je regrette d’avoir zappé mon cours d’abdos-fessiers. Heureusement, sur la combinaison, deux sangles aux genoux sont spécialement dédiées aux mous du bide.

Après un bref briefing, je mémorise la position : jambes en arrière, bassin en avant et tête sur l’épaule de l’instructeur. J’enfile la combi au-dessus de mon jeans, puis le harnais. Pour Top Gun, on repassera : j’ai la même démarche que mon bébé. Dans le Pilatus, nous sommes onze, serrés comme des sardines.

Quelqu’un baragouine un « trim en position », et tous les autres le remercient. Je fais l’erreur de demander pourquoi : « Parce qu’il y a dix ans, il y a eu un crash à cause d’un trim mal positionné, depuis c’est devenu une tradition avant chaque décollage ». Ça y est, maintenant, je stresse. L’avion ralentit, nous sommes à 4 000 mètres. La portière glisse. Face à nous, le vide. Deux secondes plus tard, on saute, j’ai l’estomac dans la gorge. Et si je venais de faire la plus grande bêtise de ma vie ? Le temps de nous stabiliser, corps face au sol, et là… Magie. Je vole. 45 secondes de sensation intense de liberté. Mes lunettes se barbouillent de larmes à cause de la vitesse. Mais j’ai un sourire XXL. Le parachute s’ouvre. J’hurle un « géniaaal ». Et profite des 1 500 mètres de vol pour observer Namur d’en haut. C’est beau. L’atterrissage ? Comme une fleur…

Valentine Van Gestel

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