Orthosomnie: quand la quête du (meilleur) sommeil mène à l’insomnie

Quand l'obsession du sommeil parfait conduit à l'insomnie © iStockphoto
Stagiaire

Si vous avez du mal à vous endormir, les applications et objets connectés ne sont pas forcément la solution.

Quel est le comble pour une personne qui contrôle son sommeil dans les moindres détails ? Devenir insomniaque. Ou plutôt orthosomniaque.

Du grec « orthos » : droit et du latin « somnia » : songe, l’orthosomnie désigne le fait de perdre le sommeil à force de trop vouloir le contrôler, notamment à l’aide d’applications et objets connectés. Le nouveau mal du XXIe siècle a été révélé par une étude de l’Académie américaine de médecine du sommeil, publiée dans le Journal of Clinical Sleep Medecine.

Applications Sleep better, iSommeil, Holy sleep companio, mais aussi réveils et montres high-tech : autant de gadgets qui analysent nos nuits dans le but de les rendre meilleures. Selon l’étude, 15% des adultes mesureraient ainsi profondeur, durée et qualité de leur repos, et en dresseraient un bilan tous les matins.

Problème, cette discipline peut vite tourner à l’obsession. Si les conclusions matinales sont positives, tout va bien, mais si la nuit ne s’est pas totalement bien déroulée, les utilisateurs de ces technologies peuvent hâtivement s’auto-diagnostiquer des troubles là où il n’y a rien de plus qu’un léger stress. Certains développent même une anxiété constante liée à cette volonté de (trop) bien dormir, qui, au final, les mène au résultat tout à fait contraire de celui escompté. Alors, faut-il bannir ces gadgets ? L’étude ne déconseille pas leur utilisation mais rappelle qu’ils n’ont jamais été scientifiquement validés et qu’ils ne remplacent en rien un avis médical.

Dans tous les cas, il vaut toujours mieux lâcher son téléphone avant de dormir et revenir, plutôt, à la bonne vieille méthode du comptage de moutons…

Claire Carosone

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