Fanny Bouvry

La Côte belge et ses vagues d’émotions

Fanny Bouvry Journaliste

Il y a de ces lectures d’école dont on se souvient toute une vie. Parmi elles, pour moi, Le territoire du vide d’Alain Corbin. Celui-ci retrace l’évolution de l’attrait de l’homme pour les flots, jusqu’à l’avènement du tourisme côtier. «La fraîcheur de l’émerveillement, l’engagement du corps, l’exaltation caractérisent cette aube du tourisme de groupe le long du littoral de l’océan», écrit l’auteur.

Et même si à l’époque nous avons maudit feu ce professeur de nous avoir imposé si dense essai, force est de constater que le texte me parle encore chaque fois que j’arpente notre digue nationale. Le pouvoir de séduction des embruns est indéniable.

Alors certes, il y a ceux qui sont plus Le Coq, Nieuport, La Panne ou m’as-tu-vu. Ceux qui passent la frontière hexagonale ou arpentent l’arrière-pays et les adresses du cru. Ceux qui vendent des fleurs en papier, s’échauffent les mollets en cuistax, s’instagramment sur l’estacade, boivent une Westmalle avec des crevettes ou préfèrent les gaufres de Siska, voire les croquettes.

Et puis, il y a aussi ceux qui ont à jamais le cœur à marée basse et ceux qui replient bagage face à la foule de guerre lasse. Mais depuis qu’à l’aube du XIXe siècle, Ostende a vu arriver ses premiers visiteurs inspirés par les bienfaits du bain marin, depuis qu’une ligne de train en 1839 et le tram en 1885 ont facilité l’accès aux stations balnéaires ; depuis qu’on a acquis en 1936 des congés payés, nous nous sommes tous construit un imaginaire du bord de mer.

De notre mer. Autant de récits qui font notre belgitude. Et qui nous rappellent qu’il ne faut pas partir à l’autre bout du monde pour prendre le large.

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Voir aussi: Découvrez à quoi ressemblait la Côte belge en 1890

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