«Il s’en passe à Spa»: 48 heures dans la Perle des Ardennes et ses alentours
Si Spa est principalement connue comme ayant été un haut lieu de villégiature en raison de la qualité de son eau ferrugineuse, il serait dommage de réduire la Perle des Ardennes à ses thermes et son casino. Petite visite d’une cité pleine de dynamisme.
Cela va faire deux ans que Spa a été intégrée au Patrimoine mondial de l’Unesco aux cotés de la ville française de Vichy, de Baden-Baden en Allemagne, de Baden bei Wien en Autriche ou encore de Bath au Royaume-Uni. Au nombre des onze, elles rejoignent le très sélect club des « grandes villes d’eau d’Europe », ayant été de véritables fleurons du thermalisme européen entre le 18e et 20e siècle.
« Ces grandes villes d’eaux constituent un témoignage exceptionnel sur le phénomène thermal européen, qui trouve ses racines dans l’Antiquité, mais qui a connu son apogée entre 1700 environ et les années 1930 », soulignait l’Unesco au moment de l’annonce de la nouvelle. Et du côté de la ville de Spa, on ne peut que se réjouir d’une telle nomination: « c’est clair que c’est une très grande fierté et une immense reconnaissance » nous glisse-t-on à l’Office du tourisme, tout sourire.
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D’ailleurs, au sein de ce dernier on célèbre le passé de la ville. Au cœur du bâtiment Pouhon Pierre le Grand – qui abrite une source minérale bien connue – que le tsar Pierre le Grand a fréquentée en 1717 V-vient ainsi d’ouvrir une exposition qui retrace le quotidien des curistes. Comment se déroulaient les cures et les séances de balnéothérapie à l’époque? Quel régime suivaient-ils? Qui étaient-ils? Vous trouverez les réponses à ces questions dans cette exposition accessible à tous.
« Mais Spa ne se limite pas qu’à ses thermes » nous confirme-t-on en quittant le bâtiment, les mains remplies de documentations pour découvrir la Perle des Ardennes autrement.
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De Pierrot en Pierrot
Notre parcours commence juste devant l’office du Tourisme où trône une bien étrange statue. «C’est un Pierrot, l’emblème de la ville et de Spa Monopole » nous fait-on savoir face à notre mine perplexe. Au total, une dizaine de Pierrot fleurissent çà et là dans le centre-ville, chacun décoré par un artiste, local ou international.
Ce parcours artistique nous fait passer par la place de l’Hôtel de ville, emprunte quelques ruelles charmantes qui regorgent de petites adresses qui nous font de l’œil (et dont on se fait la promesse mentale de découvrir de toute urgence) pour déboucher sur le fameux Parc de Sept Heures, sa galerie couverte et sa magnifique rotonde où la Brasserie des Bobelines a décidé de prendre ses quartiers.
On y brasse la « bière de Spa » de façon artisanale, au cœur du Pays des Sources et depuis 2020, sous l’égide de la Brasserie Elfique. Les lambics y sont non filtrés et non pasteurisés, offrant une saveur évolutive. Au menu: quatre bières, la Triple (notre préférée), la Black, l’Ambrée et la Blanche Fraise.
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Après avoir découvert la quasi-entièreté des Pierrots, on décide de retourner sur nos pas et d’arpenter à loisir les ruelles qui nous ont intrigués auparavant. Dans la rue Dagly, au numéro 6, on pousse la porte de Chemin de Terre, un studio de céramique porté par Julien Germond, travaillant exclusivement (et avec maîtrise) le tour. « Je me suis installé ici en octobre » nous explique le passionné qui nous fait visiter sa boutique-atelier. C’est qu’ici tout est visible, à côté du coin boutique où s’entreposent les diverses créations de Julien, se trouve son atelier dont la vitrine donne sur la rue et où trône fièrement quelques tours de potier. Dans l’arrière-boutique s’entreposent les émaux de l’artiste ainsi que ses deux kilns et d’innombrables étagères remplies des créations du céramiste à divers stades d’avancement.
« C’est hyper important pour moi que chacun puisse venir voir ce que je fais » commente Julien. « C’est d’ailleurs pour ça que j’ai mis mon atelier devant la grande vitrine, comme ça quand je travaille, les gens me voient. » Pour l’artisan, cette visibilité est capitale « cela permet aussi au gens de voir tout le travail qui se cache derrière une de mes pièces. »
On craque d’ailleurs pour deux tasses rondes à l’émail noir profond. En emballant nos achats Julien nous glisse que « Spa est un heureux hasard, mais je ne regrette absolument pas mon choix de m’établir ici, la ville regorge de dynamisme. » Un constat que l’on se fera à plusieurs reprises en arpentant ses rues.
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« Il s’en passe toujours à Spa »
Juste en face, au coin d’une ruelle verdoyante on pousse la porte de Biobelvin, un caviste installé depuis plus de 14 ans et spécialisé dans le vin bio. Si la sélection de flacon du connaisseur nous fait envie, on est surtout intrigué par une carafe aux airs familiers qui trône en vitrine.
Un coup d’œil amusé du passionné de vin à notre sac en papier labellisé Chemin de Terre lui suffit pour percer le mystère. « Vous connaissez Julien ? J’ai justement travaillé avec lui pour créer ce set de céramique que j’ai mis en vitrine. On voulait développer cette carafe fermée et penchée, accompagnée de quatre verres de dégustation» nous glisse le propriétaire des lieux, heureux de contribuer, à sa manière à l’artisanat local: « c’est important de s’entraider ».
Plus loin dans la rue, on s’arrête rapidement chez Little Arthur, une tarterie sucrée et salée pour une petite pause gourmande sur le pouce. Si le choix était restreint vu l’heure avancée de la journée, la bonhommie et la chaleur humaine du propriétaire des lieux nous donne envie d’y repasser, et puis faut bien avouer que la tarte au riz qu’on y a dégustée était tout simplement délicieuse.
On poursuit notre découverte de la Perle des Ardennes en s’arrêtant à la boutique des Créateurs, établi depuis un an au numéro 3 de la Rue Servais. Dans ce joyeux fourre-tout plus de 48 créateurs y amènent leurs créations. « Il s’agit majoritairement d’artisans et créateurs locaux qui nous déposent leurs créations pour qu’on les vende », nous confie avec entrain la maman de la propriétaire des lieux qui garde le fort en l’absence de sa fille.
« A travers cette boutique, on cherche à mettre en avant et à aider nos créateurs et artisans. ». Si le rez-de-chaussée regorge de trésors, l’étage lui est réservé à divers ateliers de création. « Il s’en passe toujours à Spa, nous glisse l’heureuse gardienne, amusée de notre quête. Il y a les thermes et le casino oui, mais il y a tellement d’autres chouettes choses. Et tout bouge tout le temps. C’est vraiment une ville pleine de vie et de projets. Ça fait du bien d’y être. »
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Avant de conclure notre exploration de la Perle des Ardennes, un dernier arrêt s’impose. Sur notre liste d’endroits à découvrir depuis bien trop longtemps, le bar Botèye nous tend les bras.
Porté par le couple Laëtitia Bogais et Cédric Lansival, le bar à cocktails locavore est un must à découvrir une fois dans la région. Mû par la volonté de se rapprocher de ses producteurs, le couple s’est établi à Spa il y a déjà quelques années après avoir officié dans certaines des plus grandes enseignes de Bruxelles (Bouchéry, Humus & Hortense,…) « Spa offre un chouette mix entre un environnement très urbain mais aussi très proche de la nature » nous explique Laëtitia. « On est beaucoup plus proche de nos producteurs mais aussi de nos sites de cueillettes » continue-t-elle.
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Ainsi dans ce lieu joliment mais sobrement décoré on sirote de délicieux cocktails agrémentés de tapas à partager (ou non) suivant le lent rythme des saisons.
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Au deuxième jour, les alentours
Mais une exploration de Spa ne serait pas complète sans une virée dans les Fagnes. Ainsi, le lendemain de notre (re)découverte du dynamisme spadois, on prend de la hauteur et on se rend sur le toit de la Belgique.
En montant vers les Fagnes on s’arrête le Château de Reinhardstein, située à Waimes. La bâtisse du 14e siècle est passée entre les mains de nombreuses familles nobles (dont les Nassau) avant de tomber dans l’oubli. En 1965, il sort de sa torpeur et est restauré avec soin. Depuis, il est possible de le visiter ce qui ne manquera pas de ravir petits et grands.
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Suite à ce petit détour, direction la brasserie Peak, à Sourbrodt qui brasse fièrement depuis 2017 sa fameuse (et délicieuse) bière belge d’altitude. Aux portes de l’Allemagne et au cœur de la réserve naturelle des Fagnes, l’endroit est le point de départ idéal pour une balade gourmande à travers les landes de bruyères. Ainsi, on choisit le circuit de son choix, entre la familiale balade « myrtille », la plus sportive « triple » ou la plus fagnarde « blonde », les possibilités sont nombreuses.
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Après avoir crapahuté selon le circuit choisi, rendez-vous à la brasserie pour y déguster de bons plats aux saveurs locales et aux portions généreuses que l’on arrose de bières brassées sur le lieu même. Aux fûts, on retient la Peak Myrtille, une bière fruitée mais pas sucrée, la Peak IPA, rafraîchissante à souhait et la Peak Blonde, ronde en bouche et légère. Il est également possible de compléter votre visite par une découverte de la brasserie et des processus de fabrication de la Peak Beer.
Et dans ce magnifique cadre, offrant une vue imprenable sur le plateau des Fagnes on savoure les timides rayons du soleil estival en trinquant à cette région qui ne s’est pas laissée abattre par les inondations de 2021 et épate de par sa pétulance et sa résilience. Et qui est, croyez-nous, bien plus que ses thermes et son casino.
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