Wallonie insolite: 11 lieux pas comme les autres et ce qu’il faut en savoir

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© Getty Images
Nicolas Balmet
Nicolas Balmet Journaliste

Un ouvrage répertorie 111 lieux qui, disséminés dans toute la Wallonie, méritent un petit ou un grand détour lors de vos balades estivales. Pour vous mettre l’eau à la bouche, on vous a sélectionnés 11 extraits. Si nos calculs sont bons, il vous en restera 100 à découvrir dans le livre.

Sommaire

Ici, le village qui aurait vu naître Hercule Poirot. Là, une chapelle aux Sabots ou un pont des Trous. Plus loin, des stèles dédiées à Eddy Merckx ou à Django Reinhardt. Et là-bas, un totem canadien, des jardins suspendus ou une mer de sable. En tout, ce sont pas moins de 111 lieux insolites que l’auteur Jérôme Derèze a répertorié dans un ouvrage qui parcourt notre chère Wallonie avec les mirettes grandes ouvertes. Bien sûr, on y apprend des tonnes de choses. Mieux : chaque endroit est minutieusement géographié pour que tout promeneur puisse facilement y accéder. Voici 11 petits extraits, légèrement raccourcis pour améliorer votre confort de lecture, chers Internautes. Si nos calculs sont bons, cela vous laisse 100 bonnes raisons de vous procurer le livre…

L’Arc majeur sur l’E411

L’Arc Majeur, scupture visible depuis l’autoroute

Sur l’autoroute E411 qui relie Bruxelles à Arlon, se trouve une monumentale œuvre d’art qui surprend les automobilistes. Imaginée dans les années 80, elle avait d’abord été prévue pour la France, où elle devait prendre place sur l’autoroute A6 en direction d’Auxerre. Le projet, commandé par le ministre de la Culture Jack Lang, mais jugé trop compliqué et trop coûteux, avait été ajourné à trois reprises avant d’être finalement abandonné jusqu’à ce que la Belgique pointe le bout de son nez. Nommée Arc majeur, l’œuvre représente deux arcs posés de part et d’autre de l’autoroute sans se toucher, offrant l’impression d’un demi-cercle entrecoupé par la route, que les voitures traversent. Véritable prouesse technique, la sculpture s’aperçoit de loin et se découvre en mouvement, au fur et à mesure que l’on s’en approche. La structure en acier de 200 tonnes d’acier, qui culmine à 60 mètres de haut, est la plus grande œuvre d’art publique d’Europe.

L’Arc majeur est l’oeuvre de l’artiste plasticien français Bernar Venet, reconnu sur la scène internationale pour ses sculptures en acier, que l’on peut notamment admirer à Paris, Séoul, San Francisco, Tokyo et Cologne. Fabriquée en Wallonie, et plus précisément à Seraing par les ateliers du centre d’expertise soudage du groupe CMI, elle est un héritage du génie industriel de la région et symbolise le savoir-faire wallon. Elle a nécessité plus de 12 000 heures de travail. La fondation John Cockerill, qui a financé en grande partie le chantier, a fait don de l’œuvre à la région. Inaugurée en octobre 2019, elle est appréciée de certains et détestée par d’autres. À chacun de se faire son propre avis.

L’info en plus : À Malagne, se trouve l’Archéoparc de Rochefort, qui met en valeur les vestiges classés d’une villa gallo-romaine vieille de près de 2 000 ans dans un environnement naturel préservé. Grâce à des fouilles, les archéologues ont eu une vision globale de ce qu’était l’exploitation agricole antique de Malagne.

C’est où ? Sur la E411, à 5580 Lavaux-Sainte-Anne (Rochefort). www.arcmajeur.com

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La cellule de Victor Hugo à Villers-la-Ville

Les ruines de l’abbaye de Villers-la-Ville regorgent d’histoires, dont une étonnante concernant Victor Hugo. Au cours de son exil à la suite de son bannissement par Napoléon III, l’auteur trouva quelque temps refuge en Belgique et visita l’abbaye à trois reprises. Lors de l’un de ses passages, il tomba nez à nez avec un graffiti signé de son nom ! L’usurpateur y fustigeait les auteurs de dégradations… La marque n’ayant pas été recouverte, les visiteurs ont pu admirer pendant des décennies cette signature volée : difficile d’imaginer un féru de patrimoine comme Hugo dégrader un monument. De plus, le graffiti comprenait des fautes d’orthographe. Inconcevable pour un homme de lettres.

Lors de ses visites, Hugo séjournait au moulin de l’abbaye. Il en réalisa trois croquis, dont un à la mine de plomb, conservé à la Bibliothèque nationale de France. Il fut particulièrement marqué par les cachots, dont il s’inspira pour les célèbres oubliettes des Misérables. Toutefois, ce n’est pas à Villers qu’il écrivit ces pages. S’il avait envisagé de s’y installer, l’humidité ambiante le rebuta tant qu’il lui préféra Waterloo pour achever l’oeuvre de sa vie. La prison en question, formée de quatre cachots identiques, date du XIIIe siècle. Les cellules de 12 mètres carrés, dotées d’une étroite fenêtre, disposaient de latrines individuelles. Il y a peu de chances que les geôles décrites par Hugo correspondent à celles de Villers-la-Ville ; on ne retrouve des lieux aussi lugubres que dans certaines forteresses datant du Moyen Âge…

L’info en plus : L’abbaye servit de décor à un clip de Soeur Sourire en 1982, ainsi qu’à la série américaine de Netflix Sense8, en 2017.

C’est où ? Rue de l’Abbaye 55, à 1495 Villers-la-Ville. www.villers.be

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La charmille du Haut-Marais à Theux

Une charmille est une allée constituée de charmes plantés en double rangée et qui se rejoignent pour former un tunnel de verdure. Nommée également « le berceau de La Reid », celle de La Reid est la plus longue d’Europe et est considérée comme l’une des plus belles du continent. L’hiver venu, elle se dégarnit peu : c’est donc un lieu de promenade privilégié et romantique. Cette voûte végétale soutenue par une structure métallique a été conçue par Adolphe Cortin, un forgeron local de l’époque. Elle est composée de plus de 4 500 plants de charmes, qui sont pour la plupart centenaires.

La charmille fut commandée en 1885 par le propriétaire du domaine de Haut-Marais. Il la fit planter entre le hameau de Vertbuisson et Haut-Marais afin d’offrir une promenade à l’abri des rayons du soleil aux visiteurs les plus fortunés venus en séjour à la campagne. Si elle ne fait plus que 600 mètres aujourd’hui, elle était autrefois deux fois plus longue : elle fut endommagée en mai 1940 par les chars allemands – les charmes n’ayant pas été replantés. La charmille tomba peu à peu dans l’oubli, avant d’être classée en 1975, puis restaurée entre 1979 et 1985. Depuis, les étudiants de l’Institut provincial d’enseignement agronomique de La Reid l’entretiennent dans le cadre d’un projet pédagogique qui demande un mois de travail bénévole par an.

L’info en plus : En 2016, une liqueur, la Merveille de la Charmille, fut créée à partir des bourgeons des charmes à la suite d’une collaboration entre une coopérative de Theux, Vins et Élixirs de Franchimont, et le syndicat d’initiative de La Reid.

C’est où ? Chemin de Quarreux, à 4910 La Reid (Theux).

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La fresque des Wallons à Namur

Quel autre lieu que Namur, la capitale de la région, pour accueillir une fresque qui résume ce qui fait la grandeur de la Wallonie ? Bordant la rue principale, la fresque est un peu cachée : il faut franchir un passage menant aux jardins du Maïeur pour la découvrir. Elle recouvre la totalité du pignon de l’extension de l’hôtel de ville de Namur, construite dans les années 80. À l’époque, le public qui passait par les jardins ne voyait que trois énormes buses métalliques sortant du mur. En 2001, l’idée d’une fresque est proposée après qu’une délégation du collège communal a découvert la Fresque des Québécois, une fresque en trompe-l’oeil située sur la place Royale à Québec. La ville canadienne est en effet jumelée avec Namur.

La fresque de 330 mètres carrés a été réalisée par l’atelier français Cité Création et inaugurée en septembre 2004 à l’occasion des Fêtes de Wallonie. L’oeuvre est un livre à ciel ouvert qui présente la richesse culturelle et gastronomique de la région, que ce soit par la représentation de ses illustres personnages (pas loin de 250 d’entre eux) ou par l’évocation de leurs oeuvres. Y apparaissent des personnages historiques comme Charlemagne et des artistes tels Félicien Rops, Paul Delvaux, Maurane ou Salvatore Adamo. On reconnaît aussi Benoît Poelvoorde, Georges Simenon, l’industriel Ernest Solvay, Justine Henin ou encore François Bovesse – fondateur des Fêtes de Wallonie –, sans oublier les célèbres personnages de fiction, tels que le Marsupilami ou le Gille de Binche. Sans surprise, le coq wallon, l’emblème de la région créé par Pierre Paulus, y trône fièrement.

L’info en plus : La fresque a été rénovée en 2018 et enrichie de nouveaux venus, comme l’athlète Nafissatou Thiam.

C’est où ? Jardins du Maïeur, à 5000 Namur.

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La Mer de Sable à Beloeil

Mer de Sable >>>>>>Beloeil

C’est dans une réserve naturelle de 22 hectares, sur la commune de Beloeil et plus précisément dans la forêt de Stambruges, que se trouve l’énigmatique Mer de Sable. Au début du XVIIIe siècle, le prince de Ligne fit planter des hêtres et des pins sylvestres autour d’un étang. Ce bois était peu rentable pour la sylviculture et servit notamment aux mines des charbonnages. Au milieu du XIXe siècle, l’étang de 40 hectares, riche en poissons, fut asséché pour faire place à une immense étendue sablonneuse. Peu avant la Seconde Guerre mondiale, la forêt fut divisée en petites parcelles et vendue à des particuliers. Un projet de construction d’un quartier bourgeois et d’un hippodrome fut avancé : des travaux de raccordement d’eau, de plantations d’arbres et de comblement de trous commencèrent, mais la guerre y mit un terme brutal. Après le conflit, le lieu prit une vocation ludique.

Bordée par les marais et les tourbières, la Mer de Sable fait la joie des promeneurs, mais pas uniquement. Le coin dispose d’une richesse animale et végétale incroyable. Trois espèces uniques en Wallonie se plaisent dans les sables humides de la gigantesque clairière sablonneuse : le rhynchospore brun, espèce endémique, le rossolis intermédiaire et le lycopode inondé. On découvre également des landes sèches et des landes tourbeuses à bruyère. Au-delà de la biodiversité, la Mer de Sable présente un intérêt archéologique certain. De nombreux objets, dont des outils taillés, y ont été retrouvés. Le site est classé depuis 1991 et a obtenu le statut de réserve domaniale.

L’info en plus : Non loin de la zone se trouvent la chapelle Notre-Dame-de-l’Arbre-au-Puits et l’arbre à clous, aussi nommé « arbre à loques ». Sur cet arbre, on cloue un linge appartenant à une personne malade dans le but de la guérir du maléfice causé par un mauvais esprit. L’endroit est également enveloppé de légendes autour de fées et de sorcières.

C’est où ? Rue du Grippet 13, à 7973 Stambruges.

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La source de la Semois à Arlon

La cité antique d’Orolaunum a prospéré le long de la Semois, dont l’eau alimentait les thermes de la ville. Aujourd’hui longue de 210 km, la rivière passe par Bouillon et se jette dans la Meuse à Monthermé, en France. Longtemps, les archéologues s’interrogèrent sur l’emplacement de sa source. À la fin des années 60, des fouilles furent effectuées à l’initiative du conservateur du musée archéologique d’Arlon, Louis Lefèbvre, mettant au jour deux bassins en grès calcaire. Les chercheurs en déduisirent que la source avait été totalement remblayée à la fin du XIXe siècle. En 1972, elle fut réaménagée par la ville d’Arlon. Si les chercheurs n’ont trouvé aucun vestige de l’époque romaine dans la rue Sonnetty, ils ont réalisé une copie d’un fragment d’un monument romain. Il s’agit d’un personnage en train de boire et qui reflète la présence de sources d’eau depuis l’Antiquité.

Une légende raconte que la source de la Semois se trouvait dans les caves de la brasserie Doucet. Cette dernière se situait à l’angle de la rue Sonnetty et de la rue des Déportés. À l’époque, il était compliqué d’obtenir de l’eau potable, et les familles qui en avaient les moyens préféraient s’approvisionner en bière. Celle-ci était livrée directement à leur domicile dans des tonneaux de 50 litres. Peu à peu, les brasseries d’Arlon mirent la clé sous la porte à cause de la concurrence des bières étrangères livrées en bouteilles, mais également en raison des différents travaux de raccordement des habitations au réseau de distribution d’eau. En 1897, la ville d’Arlon était si fière de son réseau qu’elle le présenta à l’Exposition internationale de Bruxelles.

L’info en plus : Une colonne gallo-romaine est à découvrir dans la Grand-Rue du centre-ville. Il s’agit de la reconstitution d’une colonne dédiée à Jupiter et installée au début des années 90 afin d’évoquer le passé gallo-romain d’Arlon. Les éléments originaux de cette reconstitution sont conservés au musée archéologique d’Arlon (rue des Martyrs 13, à 6700 Arlon).

C’est où ? Rue Sonnetty, à 6700 Arlon.

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L’arbre millénaire de Liernu

« L’ancêtre », comme il est surnommé, est un arbre remarquable. Il s’agit du plus vieux de Belgique, et même du Benelux, rien de moins. Il serait âgé de plus de 1 000 ans et la légende raconte qu’il fut contemporain de Charlemagne. On raconte qu’à la fin du Moyen Âge, la justice était rendue par le seigneur des lieux au pied de cet arbre. Il se dit même qu’il accueillait autrefois des pèlerins et qu’un curé y ajouta, au XIXe siècle, une statue de saint Antoine, qui a été volée depuis. Le chêne possède une circonférence de 14 m au sol, mais il ne mesure que 19 m de haut, malgré son grand âge. Il a en effet été rabattu par la foudre – la crevasse que l’on peut apercevoir en témoigne. À la suite de cela, l’intérieur du trou a été tapissé d’argile pour le protéger. La faille est suffisamment large pour servir d’abri aux promeneurs en cas de pluie. Un chaudronnier l’utilisa même comme atelier.

Il existe environ 23 000 arbres remarquables en Wallonie, et le Gros-Chêne est l’un des plus exceptionnels. Pour recevoir ce label, l’arbre doit avoir une valeur esthétique ou paysagère et remplir un certain nombre de critères. Le Gros-Chêne de Liernu est jumelé avec un chêne normand et un chêne jurassien. Ensemble, ils font partie d’une chaîne exceptionnelle, celle des plus beaux arbres protégés d’Europe. Le chêne wallon fut même élu « arbre de l’année » en Belgique en 2015, tandis que la Confrérie du Gros-Chêne veille sur lui.

L’info en plus :  Les glands de l’arbre sont aujourd’hui récoltés puis élevés en pépinière pour être replantés, et ainsi perpétuer sa longue descendance.

C’est où ? Rue du Gros-Chêne 2, à 5310 Liernu (Éghezée).

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Le CACLB à Étalle

L’histoire industrielle de la vallée de Montauban débuta en 1507. Après plus de 350 ans d’occupation du site par une succession de forges et de fourneaux, la production sidérurgique prit finalement fin en 1858. De ce passé, il ne reste aujourd’hui que peu de choses. Mais le ministère de la Communauté française de Belgique eut une brillante idée pour donner une nouvelle vie à ces lieux délaissés en créant un centre d’art. Le Centre d’art contemporain du Luxembourg belge voit le jour en 1984 : il a pour mission d’amener l’art en zone rurale, les campagnes étant souvent oubliées des institutions culturelles. D’abord nomade – les expositions vagabondaient entre librairies, bibliothèques et magasins inoccupés –, le centre s’installa sur le site de la Grange du Faing, à Jamoigne, dix ans après sa création. En 2007, il s’implanta définitivement sur le site de Montauban, un écrin verdoyant au cœur de la forêt gaumaise. Il n’existe aucun autre centre d’art contemporain de la sorte en Belgique. Le CACLB propose, dans un cadre atypique, des œuvres temporaires principalement réalisées par des artistes vivant en Wallonie.

Le lieu compte plusieurs espaces d’exposition, comme celui situé dans les halles à charbon, ou l’espace René-Greisch. Construit en 2014, cet espace surprenant est composé de quatre containers maritimes. Une structure-sculpture conçue dans l’idée de pouvoir la démonter en un jour ou deux si besoin, afin de préserver la nature. Les containers sont agencés sous la forme d’un « + », grâce à une prouesse technique qui semble les maintenir en équilibre dans l’air. À quelques pas de là, le bureau des forges peut également accueillir des expositions. Il est l’un des seuls vestiges intacts de l’ancien complexe industriel.

L’info en plus : Durant tout cet été, le site de Montauban abrite l’exposition MIMAMORU, qui dévoile les œuvres de cinq artistes inspirés par le Japon et ses philosophies.

C’est où ? Rue de Montauban, à 6743 Buzenol (Étalle)

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Le lion du barrage de Jalhay

La rivière de la Gileppe prend sa source dans les Fagnes. À la fin du XVIIIe siècle, elle formait une frontière entre la principauté de Liège et le duché du Limbourg – la Belgique n’existant pas encore à l’époque. L’idée du barrage de la Gileppe est née vers le milieu du XIXe siècle afin de répondre au besoin en eau de l’industrie textile, et plus précisément des lainiers de Verviers. Achevé en 1875 et inauguré trois ans plus tard par le roi Léopold II, l’édifice se voulait le symbole d’une Belgique prospère. Du fait de son épaisse muraille, il est le barrage-poids le plus ancien d’Europe. Il fut modernisé et rehaussé en 1971 afin d’augmenter sa capacité en eau. La tour panoramique de 77 mètres, toute proche, dispose d’un belvédère qui offre une vue impressionnante sur l’ouvrage et ses environs. Un coin propice à de jolies balades.

Autre particularité du barrage : un lion en pierre qui veille sur les lieux. Cette œuvre du sculpteur Antoine-Félix Bouré est constituée de 183 blocs taillés dans un grès tendre de la vallée de la Sûre. Il mesure 13,5 mètres de haut et pèse 130 tonnes, juste ce qu’il faut pour qu’on ne puisse pas le rater. L’animal porte son regard vers l’ancien territoire de la Prusse, une façon de mettre en garde quiconque osera traverser la frontière… Même si l’histoire a montré que cette tentative d’intimidation ne fut pas aussi efficace qu’espérée. Lors de l’inauguration du barrage, et donc du lion, le 28 juillet 1878, le sculpteur ne fut même pas invité. Un simple oubli, a-t-on dit ! Pourtant, Antoine-Félix Bouré était considéré comme l’un des meilleurs sculpteurs animaliers belges.

L’info en plus : La statue du lion est notamment apparue dans le clip de Julien Doré pour son titre Kiki, dans lequel joue notre Virginie Efira nationale.

C’est où ? Route de la Gileppe 55A, à 4845 Jalhay.

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Le sentier de l’Étrange à Ellezelles

Le sentier de l’Étrange est une promenade de 6 km en pleine nature, qui mêle à la fois art et folklore. On y croise de curieuses créatures comme des lutins, des diablotins, des sorcières ou encore une bête à sept têtes. L’idée d’un tel parcours a germé dans l’esprit de l’artiste local Jacques Vantewattyne, dit Watkyne, dans les années 80. Pour la réaliser, il créa des œuvres avec un tas de matériaux, du polyester au béton, en passant par la fonte ou le bronze. Avant de se mettre en route, la tradition veut que l’on pose la main sur la tête de la statue de Quintine – une femme accusée de sorcellerie en 1610 – et prononcer la formule magique suivante : « Houp, houp, riki rikete, padzeur les haies et les bouchons, vole au diâle èt co pu lon. » Cela vous protégera du mauvais sort.

La balade peut commencer. Au fil du chemin, on découvre une statue du célèbre détective Hercule Poirot, qui serait né à Ellezelles en 1850, selon Watkyne. L’artiste a mis la main sur des documents rédigés par Peter Chesnay, auteur britannique et soldat pendant la Première Guerre mondiale qui était caché à Ellezelles. L’auteur y fait mention d’un détective privé. Pour la farce, Watkyne déclara qu’il s’agissait d’Hercule Poirot et fabriqua des preuves pour donner vie à sa légende, dont un faux acte de naissance. Selon lui, une certaine Godelieve Van Prei aurait vécu à Ellezelles à l’époque de la naissance d’Hercule Poirot. Prei signifiant « poireau » en néerlandais, elle devint en un coup de baguette magique la mère du détective…

L’inauguration de la statue d’Hercule Poirot sur le sentier de l’Étrange a eu lieu le 1er avril 1984 – un sacré poisson d’avril ! La farce de Watkyne aurait pu s’arrêter là si la presse nationale ne l’avait pas relayée. Des journalistes internationaux vinrent même mener l’enquête à Ellezelles ! Pour finir, le pot aux roses fut découvert et les journalistes repartirent frustrés. Pourtant, certains continuent d’affirmer qu’Hercule Poirot est bien né ici.

L’info en plus : La copie du vrai-faux acte de naissance d’Hercule Poirot a été offerte à David Suchet, l’acteur qui a incarné le personnage à la télévision, venu en visite à Ellezelles.

C’est où ? Maison du Pays des Collines, ruelle des Écoles 1, à 7890 Ellezelles

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Le totem canadien de Virton

totem Virton

En 1848, les habitants de Virton furent les seuls Belges à participer à la Révolution française. On pouvait même voir le drapeau bleu blanc rouge hissé sur le clocher de l’église du village ! Une autre histoire est encore plus étonnante. Au centre-ville de Virton, se trouve un totem canadien d’inspiration autochtone. Bien sûr, il n’est pas arrivé là par hasard. En 1955, commençait la Guerre froide qui opposa les États-Unis au bloc de l’Est. Des aviateurs militaires canadiens, membres d’une unité de l’OTAN, débarquèrent à Marville, en Lorraine. La ville était alors équipée de pistes d’aviation datant de la Première Guerre mondiale et se trouvait à un emplacement tout à fait stratégique, situé près de trois autres frontières. Marville leur offrant peu de possibilités d’habitation, les Canadiens et leurs familles cherchèrent à se loger dans les environs : certains choisirent la ville française de Longuyon, quand d’autres se rendirent jusqu’à Virton, à quelques kilomètres.

En mars 1967, le président de Gaulle décida de quitter l’OTAN : la base des Canadiens fut alors déplacée en Allemagne. À l’occasion de leur départ, une fête fut organisée à Virton. En signe de reconnaissance, les aviateurs canadiens du 1er Wing offrirent un cadeau très particulier afin de remercier la population de leur accueil chaleureux : un totem tout droit venu du Canada. Les deux communes de Virton et de Longuyon reçurent chacune le leur. Les totems lieraient ainsi à tout jamais le souvenir des deux nations. Le don d’un tel totem coloré signifie beaucoup pour les Canadiens : c’est une façon de garder à jamais le passé vivant. Celui exposé à Virton est de type Thunderbird (« oiseau tonnerre »), nom utilisé pour leurs avions de chasse.

L’info en plus : Comme le totem se détériora au fil du temps, un nouveau fut sculpté à l’identique par Claude Goffinet en 1992. Il faut dire qu’aujourd’hui encore, les liens d’amitié entre les deux nations n’ont pas disparu.

C’est où ? Rue des Grasses-Oies 2, à 6760 Virton.

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111 lieux en Wallonie à ne pas manquer, par Jérôme Derèze, emons.

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