Dix bonnes raisons de partir dans le Lot
Villages-bijoux, cités médiévales, causses et grottes à surprises, vignobles et chênaies à truffe… Ce département français, blotti entre le Massif central et l’Aquitaine, conjugue plusieurs visions du sud. Voici 10 excellentes raisons de se laisser tenter.
Des villages ultraphotogéniques
Certains figurent dans le club très fermé des plus beaux villages de France : Loubressac, Autoire, Carennac, Cardaillac, Capdenac-le-Haut.
Et surtout Saint-Cirq-Lapopie, qui offre un délicieux spectacle visuel d’en bas mais aussi d’en haut : en surplomb du Lot, une poignée de maisons en pierre blonde s’agrippent avec élégance à un fier piton rocheux. Beaucoup s’accordent à dire qu’il s’agit de l’un des plus beaux exemples de cohésion entre la nature et l’oeuvre des hommes.
Le hameau résonnait jadis de l’activité de ses artisans spécialisés dans la fabrique de chaudrons et d’objets en buis.
Ateliers qui ont désormais fait place aux boutiques et restaurants, sans pour autant altérer la majesté des lieux.
La beauté de Cahors
Comme une virgule posée à l’horizon, la ville apparaît depuis le mont Saint-Cyr dans une débauche de toits ocre, de bouquets d’arbres et de rues qui s’entremêlent.
Au Moyen Age, celle qui fut l’antique Divona Cadurcorum se transforme pour devenir l’une des plus riches cités marchandes de son époque.
Aujourd’hui, Cahors se présente comme un véritable conservatoire d’architecture médiévale : façades en brique et pans de bois, hautes maisons à arcades, placettes craquantes et une trentaine de jardins secrets à dénicher ici ou là.
Toujours commerçante, elle abrite, sur sa place Chapou, un très beau rassemblement d’échoppes, classé » marché d’exception de France « .
Autre merveille à ne pas manquer : à la sortie de la ville, la rivière Lot passe sous l’un des plus élégants ponts fortifiés de la planète, édifié au xive siècle : le Pont Valentré.
Des trésors d’art pariétal
La grotte de Pech Merle abrite une centaine de figurations animales et humaines – dont d’émouvants chevaux ponctués – mais aussi des empreintes de pas laissées dans la glaise.
Le tout dans un décor naturel de concrétions qui rehausse la beauté des peintures.
L’ensemble, vieux de 25 000 ans, laisse pantois, tant par la pureté des fresques que par l’inaltérité de la grotte, qui semble avoir été abandonnée la veille.
L’un des rares sites permettant de découvrir des oeuvres préhistoriques originales.
Des vins de caractère
» Si tu vois tes doigts à travers la robe du vin, alors ce n’est pas du Cahors « , avertit le dicton. Celui que l’on appelait » vin noir » était au Moyen Age apprécié dans les cours royales européennes.
Aujourd’hui protégé par une AOC, le vignoble s’étend en aval de Cahors. Et produit des crus renouant avec sa réputation de vin exceptionnel grâce à des domaines qui repensent le malbec, son cépage principal.
Au Clos d’un Jour, on élève les vins en jarres de terre cuite pour en faire ressortir le fruit. Le Clos Triguedina, lui, propose un New Black Wine aux grappes chauffées au four puis pressées.
Au Château du Cèdre, qui vinifie en bio, on travaille un malbec façon porto.
La pureté du ciel
Les causses du Quercy, région presque inhabitée, bénéficient la nuit d’une obscurité quasi absolue.
C’est dans ce » triangle noir « , le plus préservé de France, que les passionnés d’étoiles viennent profiter d’inoubliables observations. Des astronomes proposent au public des sorties à l’observatoire de Gigouzac.
Et puis ici, dormir à la belle étoile prend toute sa dimension.
A plus forte raison à Cabrerets, où l’on peut passer la nuit dans deux bulles de quatre mètres de diamètre chacune, pour ausculter l’immensité céleste pendant des heures entières…
La navigation libre sur le Lot
Rien de tel que de découvrir le terroir à l’envers, depuis une rivière sauvage, à bord d’un bateau sans permis. Une sorte de petit yacht, entièrement équipé, pour voyager en autonomie.
Après une lecture des cartes et un court apprentissage, on entame un parcours de 74 km entre vignobles, châteaux, villages perchés et causse escarpé, où la rivière donne le tempo aux sublimes paysages qu’elle traverse.
La navigation est parfois sportive, car la rivière reste très sauvage et ponctuée de passages d’écluses à manoeuvrer à la main. Mais en récompense, on profite d’un décor fantastique, d’escales bucoliques au milieu de nulle part ou en pleine ville, à Cahors.
Une aventure qui ressource, à vivre en couple ou en famille.
Des nuits dans un manoir
Son nom sonne comme un roman : le manoir de Malagorse. Il appartient à Anne et Abel, qui ont fait revivre une belle demeure quercynoise à deux pas de la vallée de la Dordogne.
On apprécie particulièrement le choix des matériaux nobles utilisés, tels que la pierre et le bois, mais aussi les chambres spacieuses, l’immense jardin ou la piscine. Et la cuisine d’Abel est à se damner.
Autre suggestion pour une nuit insolite : le château de la Treyne, à Lacave, élégant édifice du xvii e siècle posé en équilibre au-dessus de la Dordogne, avec des pièces somptueuses, des salles de bains en marbre et la cuisine étoilée de Stéphane Andrieux.
La cité médiévale de Rocamadour
Rocamadour, c’est un voyage à rebrousse-temps. Un incroyable nid d’aigle perché à 120 mètres au-dessus de la rivière Alzou.
La vision, à contre-pied des plans urbains habituels, est époustouflante, entre les maisons sur la rivière, les églises, les rochers ou le château. Sans oublier les grottes, qui servent de lieu de culte depuis la nuit des temps.
A ne pas manquer : tous les monuments de cette petite ville accrochée à la falaise – la basilique Saint-Sauveur, le tombeau de Saint-Amadour ou les maisons médiévales – sont illuminés chaque soir.
Notons aussi que, pour un panorama 100 % aérien, Rocamadour Aérostat organise des vols en montgolfière.
La vallée des merveilles
La rivière Dordogne traverse le nord du département, reliant les contreforts du Massif central à la plaine atlantique, creusant une véritable vallée des merveilles classée par l’Unesco pour sa biosphère. L’endroit vaut également le détour pour son patrimoine.
Entre Sousceyrac et Souillac, c’est une ribambelle de coups de coeur : villages médiévaux en pagaille, la petite ville de Martel, ses sept tours et ses halles, Lacave et ses grottes… Une vallée à parcourir à pied, à vélo, en canoë ou… en train à vapeur.
Le Truffadou suit l’ancienne ligne Bordeaux-Aurillac construite au xixe siècle et taillée en partie dans la falaise de Mirandol. Il servait à l’époque à l’expédition des truffes du marché de Martel.
Un temple de la gastronomie
Les fromages, les truffes, le safran, l’agneau, le canard gras ou les melons, autant de produits 100 % made in Lot, magnifiés par le talent des chefs locaux.
Membre de l’association Relais et Châteaux, le luxueux Château de Mercuès est autant réputé pour son hôtellerie que pour sa table, étoilée au Michelin. Le chef Julien Poisot, qui a fait ses armes chez Bernard Loiseau, ne travaille quasi que les mets du terroir : truite, sandre, agneau du Quercy, foie gras, truffe noire de Lalbenque…
Au Gindreau, dans le petit village de Saint-Médard, les tables nappées ont remplacé les bancs d’écoliers. Aux fourneaux, on retrouve Pascal Bardet – ancien d’Alain Ducasse et cinq années passées à la tête du Louis xv, à Monaco.
Ce fils d’agriculteurs lotois rêvait depuis longtemps de revenir sur ses terres d’origine pour y cuisiner foies gras, champignons, gibiers et truffes.
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