Nos favoris de l’hiver | La chouette histoire de la chaussette de Noël

Chaussette Noël
Chaussette Noël
Nicolas Balmet
Nicolas Balmet Journaliste

On aurait pu vous raconter l’histoire du Père Noël, celle du sapin ou celle du cougnou. Mais allez savoir pourquoi: on a choisi la chaussette. Peut-être qu’elle nous a simplement fait un appel du pied…

Chaque année, dès que les guirlandes se mettent à illuminer nos villes et nos chaumières, on est de plus en plus nombreux à faire pendre une «chaussette de Noël» à la cheminée ou près du sapin. Notre rêve secret: que le miracle se produise, à savoir une flopée de friandises qui se déverse comme par magie dans la chaussette. Un rituel qui ne tombe pas du ciel: on le doit à une légende qui serait née dans un petit village d’Asie Mineure, en l’an 280 après Jésus-Christ…

De la misère à la lumière

A cette époque lointaine, un jeune noble prénommé Nicolas se montre particulièrement généreux envers ses congénères, et pour cause: ses parents ont succombé à une épidémie, et il a combattu sa tristesse par l’altruisme. Devenu adulte, il n’hésite pas à devenir prêtre afin d’aider les personnes les plus démunies et les malades de son village. Très vite, ses actes lui valent d’être nommé évêque de Myre par ses supérieurs ecclésiastiques… mais c’est néanmoins dans la discrétion la plus totale qu’il souhaite continuer à aider son prochain. Vraiment, il insiste: être bienfaiteur, d’accord, mais sans que cela ne se répande sur tous les toits.

Bien sûr, les enfants sont particulièrement vulnérables, surtout à l’approche de l’hiver. Mais l’évêque de Myre n’est pas du genre à être effrayé par les obstacles. Un jour, alors qu’il est en train de voyager, il traverse un village où il apprend qu’une famille entière vit des moments difficiles. Le père, autrefois riche marchand, est tombé dans la misère et n’est plus capable d’offrir un avenir radieux à ses trois filles. Il faut dire qu’à l’époque, pour être marié à un homme bon, il faut payer une dot digne de ce nom. Or, le pauvre homme n’a plus rien dans sa besace, et il sent que l’humiliation le guette… surtout que, par fierté, il refuse les dons de charité des villageois.

Trois nuits qui ont tout changé

L’évêque n’aime pas cette situation. Un soir, alors que les trois sœurs ont fini leur journée de lessive et ont accroché leurs bas près de la cheminée afin de les faire sécher, ce cher Nicolas attend patiemment le moment de l’endormissement général. Une fois que les filles ont rejoint les bras de Morphée, l’évêque s’avance sur la pointe des pieds et, furtivement, sous la seule lumière de la Lune, parvient à se hisser à l’intérieur du cottage en passant par la fenêtre. Lorsqu’il aperçoit les bas accrochés à la cheminée, une idée lui vient: il y dépose quelques pièces d’or avant de quitter les lieux exactement comme il était venu, sans éveiller le moindre soupçon…

Le lendemain matin, le père de famille découvre le contenu de la chaussette: eurêka, il y a de quoi marier l’une de ses filles! Quelques nuits plus tard, l’histoire se répète: un sac d’or apparaît comme par miracle dans l’une des chaussettes. Le père n’en croit pas ses yeux. Et il veut absolument savoir qui se cache derrière tant de générosité. Aussi, il se met à surveiller sa chaumière pendant la nuit, en se cachant dans un coin de la pièce. Jusqu’au moment où sa patience est récompensée: au beau milieu d’une nuit, il aperçoit l’évêque de Myre en train de glisser avec précaution une troisième poignée d’or dans une chaussette…

Merci Saint-Nicolas !

En découvrant l’identité du bienfaiteur, le père de famille tombe des nues, et il se met à genoux pour remercier l’évêque en ne cachant pas sa joie. L’histoire, elle, va très vite faire le tour du village, puis se répandre dans toute la contrée, tandis que les trois sœurs vont connaître des mariages heureux. Les plus démunis vont alors se mettre à suspendre des chaussettes près de leur cheminée à l’approche de chaque fin d’année, en espérant que l’évêque de Myre passe par là. Un évêque qui, face à tant de bienveillance et de gratitude, va bientôt être transformé en Saint par l’Eglise. Ainsi naquit la légende des chaussettes de Noël qui, vous l’aurez compris, est étrangement liée à celle de Saint-Nicolas… mais ne saviez-vous pas déjà qu’entre Noël et Saint-Nicolas, il y avait d’étranges ressemblances? On parie que si.  

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