Marie Gillain

Marie Gillain est à l’affiche de Coco avant Chanel. Ce qui ne l’a pas empêchée de partir dernièrement au Vietnam, en tant que nouvelle ambassadrice de l’ONG Plan Belgique.

Marie Gillain, vivez-vous dans un monde désenchanté ou enchanteur ?

Cela dépend souvent du regard porté sur le monde. L’éclat de rire ou le bien-être d’un enfant peut vous donner envie de voir la vie de façon enchanteresse. Lors de mon voyage au Vietnam, j’ai regardé les résultats accomplis par Plan Belgique. J’avais envie de me focaliser sur les effets positifs, tout en restant critique.

Un juron ?

Nom di dju. Il y a quelque chose de très tendre dans ce mot, de pas vraiment fâché. Cela me plait bien.

Un grigri ?

Cette bague que mon père m’a offerte pour mes 20 ans. Elle appartenait à ma grand-mère, que je n’ai pas connue. Je crois que c’est la seule bague que j’ai réussi à ne pas perdre. J’en ai égaré une très belle, que mon autre grand-mère m’avait offerte, et que j’ai perdue dans l’aspirateur. Encore aujourd’hui, j’y pense.

Sucré ou salé ?

Sucré salé. J’aime les mélanges aigre-doux.

Votre rêve d’enfant ?

C’était d’être funambule. J’avais tendu un fil dans le jardin entre deux arbres. Et je m’entraînais sans cesse, avec mon tutu. Je pense que finalement j’y suis arrivée, parce que, quelque part, j’exerce un métier d’équilibriste.

Votre rêve d’adulte ?

Conserver des yeux d’enfant.

Votre dernier fou rire ?

Je devais me préparer pour l’avant-première de Coco avant Chanel (*), à Paris. Or j’avais fait un énorme bouton de fièvre pendant la nuit. L’espèce de météorite improbable qui vous tombe dessus. J’ai beaucoup ri en imaginant que, quelques heures plus tard, j’allais être sous les projecteurs.

Ce qui vous rend fière ?

Voir ma fille de 5 ans chanter toute la journée. Quelque part, cela signifie qu’elle est libre et épanouie.

Le compliment qui vous fait chavirer ?

Quand mon amoureux me dit « t’es belle ! ». Cela signifie « je te prends dans ta globalité, avec tout ce qui est certainement moche aussi ».

Si vous étiez un livre ?

Cela dépend de mon état. Si je suis dans un jour désenchanté, ce sera plutôt un petit livre, que m’a fait découvrir un ami belge. Son titre : Notre besoin de consolation est impossible à rassasier, de Stig Dagerman, un auteur suédois, qui s’est d’ailleurs suicidé après avoir écrit ce bouquin… Et si je suis davantage d’humeur enchanteresse, ce sera plutôt Siddharta, de Hermann Hesse. C’est vraiment un éveil à la spiritualité. Ce livre a été une révélation pour moi, par rapport au regard que l’on porte sur le monde qui nous entoure.

Le sujet qui vous fâche actuellement ?

Je suis atterrée de voir à quel point la France est en retard sur le plan environnemental. En Belgique, on me hurle pratiquement dessus lorsque je jette une cannette dans la mauvaise poubelle. Alors que, à Paris, règne une sorte de foutoir indescriptible.

Votre dernier achat impulsif ?

C’était au Vietnam. J’ai acheté toute une série de foulards en soie, de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.

Un rôle que vous espérez un jour endosser ?

Le rôle de ma vie ! C’est celui qu’on cherche, même si on ne sait pas forcément de quoi il est fait. On ne sait pas quand cela arrive, si cela arrive, si c’est déjà passé…

Le talent que vous aimeriez avoir ?

Il y en a tellement ! J’aimerais savoir faire la cuisine et écrire des scénarios. Quand on joue un rôle, on est caché derrière quelqu’un d’autre. Tandis qu’écrire une histoire, c’est montrer un peu qui on est et ce qu’on a dans le ventre.

Quelqu’un que vous rêvez de rencontrer ?

Je n’aime pas cette question, car il y a déjà l’intimidation de l’entrevue. Rencontrer les gens que j’admire, cela me bloque complètement. Disons donc que j’aimerais rencontrer de façon totalement improvisée Bouli Lanners et Gus Van Sant. Même si je n’arriverais pas à aligner plus de trois mots !


Propos recueillis par Catherine Pleeck ?


Crédit photos : Roger Job – Plan Belgique

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