Le Beaujolais nouveau 2024 est arrivé! 7 choses à savoir sur ce vin au goût de banane

beaujolais nouveau 2024
© Getty images
Amélie Micoud Journaliste

La météo pluvieuse n’aura pas retardé son arrivée, puisque ce jeudi 21 novembre 2024 débarque le fameux vin aux arômes de banane. Voici 7 choses à savoir sur ce primeur aussi populaire que (injustement?) mal-aimé.

« Une petite baisse de production mais une « belle fraîcheur en bouche » » rapportaient ce matin nos confrères de l’AFP. Malgré une saison marquée par des pluies importantes, le Beaujolais nouveau, fidèle a lui-même, continue de rassembler chaque année les amateurs qui, pour une partie d’entre eux, apprécient peut-être davantage l’événement que le jus en tant que tel (quoique).

Voici quelques réponses à tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le Beaujolais nouveau… De quoi briller en société lors de votre prochaine Beaujolais party.

1. Le Beaujolais nouveau est né de la volonté de « sortir » ses vins en avant-première

Tout commence le 11 mars 1951, jour qui marque l’évolution des réglementations concernant la vente des vins. Un arrêté paru dans le Journal officiel ce fameux 11 mars précise que ‘les producteurs sont autorisés à faire sortir de leurs chais les vins de la récolte de l’année bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée à partir du 15 décembre de chaque année’. En somme, on demande aux vignerons d’attendre. Ce qui, évidemment, n’arrange pas leurs affaires.

En désaccord avec l’arrêté, l’Union Viticole du Beaujolais brigue donc l’autorisation de commercialiser ses vins en primeur. La demande est acceptée le 13 novembre 1951. Le Beaujolais nouveau est né! Un avenant administratif précise que « certains vins à appellation contrôlée peuvent être commercialisés dès maintenant sans attendre le déblocage général du 15 décembre prochain. »

Jusqu’en 1967, le fameux vin était commercialisé tous les 15 novembre. Ce n’est qu’à partir de 1985 que le choix du troisième jeudi du mois s’est imposé, d’une part pour éviter tout problème administratif – chaque vin primeur doit être validé par l’administration, si le 15 novembre tombe le week-end, celle-ci ne peut le faire – et d’autre part pour l’éloigner du 11 novembre, la sortie du primeur étant vite devenue un événement.  

2. Les arômes de banane viennent des levures utilisées

Le Beaujolais nouveau doit, traditionnellement, être bu dans le mois qui suit sa récolte. C’est, comme son nom l’indique, un vin jeune, sans prétention qui se partage entre amis et représente une bonne occasion de faire la fête. De là à dire que c’est un vin punk, qui envoie balader les (pseudo?) connaisseurs, il n’y a qu’un verre.

Quant à la fameuse réputation de goût de banane que le vin se traîne, il la doit aux vignerons qui, à une certaine époque où le vin était produit en grande quantité, utilisaient une levure baptisée 71B pour accélérer le processus de fermentation. Cette levure révélait un arôme de banane.

Aujourd’hui, la qualité du primeur s’est nettement améliorée, pour les Beaujolais rouges notamment. On assiste à une montée de gammes, pour séduire les plus jeunes qui n’ont pas connu le « mauvais » Beaujolais nouveau des précédentes décennies.

3. Le Beaujolais nouveau est un vin de terroir

« Le Beaujolais Nouveau est un vin simple, sur le fruit, facile et souple. Issu du cépage gamay », explique Simon Pirard, des Vins Pirard. « Comme tous les vins de la région du Beaujolais – il s’agit d’un vin sympa et facile. On peut éventuellement y trouver des notes de fruits rouges, et une certaine acidité de par sa jeunesse. Mais on ne parlera pas ici de longueur ou d’élevage en barriques… »

Cela dit, et comme évoqué à l’instant, le Beaujolais nouveau s’est amélioré pour répondre aux exigences d’un public plus jeune qui boit moins mais mieux. Travailler avec des levures indigènes, naturellement présentes sur les raisins, proposer des versions « sans sulfites » ou rosées… Le Beaujolais nouveau aura-t-il encore à voir avec ce rouge-qui-tache des années 80 dans les années à venir?

4. Le Beaujolais nouveau est un événement

« Justement de par son caractère sympa et ludique, on entend les verres s’entrechoquer. C’est l’excuse parfaite pour trinquer entre amis et commencer le week-end dès le jeudi! » S’exclame Simon Pirard.

Petit retour en arrière: les années qui suivent le fameux arrêté de 1951, le Beaujolais nouveau, et surtout sa dégustation, reste un phénomène régional. C’est le négociant français Georges Duboeuf, parfois surnommé « Le roi du Beaujolais » qui étendra le primeur aux autres régions de France puis du monde entier, faisant de sa « sortie » un événement. Un bon sens du marketing, ce Georges!

5. Le Beaujolais (tout court) souffre de la mauvaise réputation du Beaujolais nouveau

Quelle est la différence entre Beaujolais et Beaujolais nouveau? « Le Beaujolais nouveau est le premier de l’année, tout simplement », répond Simon Pirard à cette question qu’on s’est (presque) tous posé au moins une fois, avant d’ajouter: « C’est la première mise en bouteille. Chez certains vignerons, ce même vin embouteillé 4 ou 5 mois plus tard s’appellera simplement Beaujolais. Dans la région, on trouve 10 crus (Saint-Amour, Moulin à Vents, Fleurie, Morgon…) dont certains, avec bien plus de complexité aromatique, se révèlent être des vins de garde. Pour le reste, le Beaujolais Nouveau souffrant parfois de sa mauvaise réputation, cette image impacte également les autres vins de la région. On entendra « non, pas de Beaujolais ! Donnez-moi plutôt un Brouilly! ».

6. Le Beaujolais nouveau s’accorde avec des mets simples

Puisque, a priori, le primeur est de meilleure qualité qu’il y a quelques années, on peut tout à fait boire du Beaujolais nouveau à table. Frais, il se mariera parfaitement avec les plats roboratifs de saison tels que raclette et tartiflette, et, évidemment, aux spécialités régionales: rosette de Lyon, charcuteries, saucisson brioché ou saucisson chaud, terrines… Côté fromage, le chèvre est le plus adapté pour révéler les arômes et, contrairement aux idées reçues, le Beaujolais nouveau s’accorde aussi bien aux viandes rouges que blanches. Le Beaujolais nouveau reste un vin sans chichis, nul besoin de songer à un menu de fêtes pour l’apprécier !

7. On évitera de laisser vieillir un Beaujolais nouveau

« Ce n’est pas fait pour. C’est un vin simple, à boire dans l’année… » conseille Simon Pirard. Pour plus tard, on se tournera donc vers un Beaujolais (tout court) ou… Un Brouilly!

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