Le boeuf argentin bientôt introuvable ? (en images)
Le barbecue, appelé asado, est un élément symbolique et central de la culture argentine autour duquel se retrouvent famille et amis pour déguster de grandes quantités de boeuf grillé, aliment de base de la gastronomie aujourd’hui source de conflit entre gouvernement et producteurs.
Championne du monde! L’Argentine est selon l’OCDE le pays le plus gros mangeur de viande par an et par habitant.
Et pourtant sa consommation est en diminution constante, passant de 69,3 kg en 2009 à 49,2 kg aujourd’hui.
Avec ses immenses plaines de la pampa et ses fameux gauchos gardiens de troupeaux, l’Argentine n’est que le quatrième exportateur mondial de viande bovine, derrière le Brésil, l’Australie et l’Inde.
Ses 819.000 tonnes exportées en 2020, principalement vers la Chine, mais aussi l’Allemagne et Israël, ont rapporté 3,37 milliards de dollars en 2020, soit une baisse de 16,5% par rapport à 2019.
« L’Argentine a l’avantage de ne pas avoir besoin de promouvoir sa viande. C’est comme les Français avec le champagne.
On parle de la France et on dit +champagne+, on parle de l’Argentine et on dit +viande+ », a déclaré à l’AFP Miguel Schiariti, président de la Chambre d’industrie et de commerce de la viande et des produits carnés (CICCRA).
« C’est l’un des éléments qui nous identifie. Quand on parle de viande, on parle de gaucho, on parle de l’origine de l’Argentine », a-t-il ajouté en référence à ces cavaliers à cheval que l’on retrouve également en Uruguay et au sud du Brésil.
Mais la si savoureuse viande est devenue aujourd’hui très chère pour les Argentins, faute à l’inflation galopante du pays et à la demande mondiale, notamment chinoise.
Pour tenter de freiner l’escalade du prix sur le marché intérieur, qui a grimpé de 65% sur un an, le président Alberto Fernandez a suspendu les exportations de viande pendant 30 jours.
En réponse, les producteurs ont annoncé qu’ils cesseraient de vendre du bétail dans le pays pendant neuf jours. Le bras de fer est engagé. Les Argentins risquent de se ruer sur les étals afin de remplir leurs congélateurs.
Même si durant cette période d’autres pays supplantent l’Argentine sur le marché international, les producteurs argentins sont certains que les consommateurs feront la différence
« Le secret du boeuf argentin est génétique », la race élevée « produit une viande avec une marbrure naturelle de graisse qui lui donne ce goût unique », se targue le président de la CICCRA.
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