Le retour des apéros rétro en 5 recettes inédites

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Fini, le temps où nos grands-parents sirotaient Martini, Campari et Suze? Pas sûr… Pour s’en convaincre, direction le Candelaria, nouveau repaire hype de la capitale, où Joshua et Carina concoctent de détonants cocktails à base d’apéritifs centenaires.

par Marie-Amal Bizalion

Bonal aux rondeurs généreuses
A l’aube de son 150e anniversaire, il revient, après une longue éclipse, en roi du zinc. Sa formule, inventée par un moine médecin en Isère, reste immuable: moût de raisin, alcool dans lequel macèrent gentiane et quinquina (16 degrés).

L’avis de Carina et Joshua: « C’est notre boisson culte. On aime son équilibre, son subtil mélange d’herbes, sa rondeur en bouche finissant sur une belle note d’amertume. » Une boisson vintage à souhait…

Leur recette: « de moins en moines » Dans un haut verre cylindrique, froisser 3 feuilles de menthe, verser 3 cuillerées à soupe de Bonal, 3 de sherry Amontillado (vins Nicolas), 1,5 de sirop de canne, 6 de jus de pamplemousse, ajouter une rasade de tonic Fever-Tree Long (Lafayette Gourmet) ou de Schweppes. Servir ce breuvage rose pétale et vert foncé avec des glaçons et une paille. L’accord gourmand: chiffonnade de charcu-teries et dés de melon sur piques…

Env. 16 euros le litre, en vente sur: www.whisky.fr et www.laboutiqueduterroir.fr

Martini rouge, inimitable vermouth italien On ne présente plus l’aîné de la famille Martini, créé à Turin par un certain Luigi Rossi, en 1863, qui a aussitôt conquis Manhattan et Paris. Sa composition ? 75 % de vin et 30 variétés d’herbes aromatiques, de fleurs ou d’épices – coriandre, lavande, thym… (14 degrés).

L’avis de Carina et Joshua: « Un classique absolument incontournable. Sucré, légèrement amer, il fait merveille additionné d’eau pétillante, de gin ou de whisky. »

Leur recette: « Negroni Sbagliato » Metter deux glaçons au fond d’un verre à whisky. Ajouter dans l’ordre 3 cuillerées à soupe de Martini rouge, 3 d’Aperol (un autre apéritif italien, chez Monoprix), compléter avec du champagne brut. Remuer pour obtenir un cocktail rouge vermeil pétillant. L’accord gourmand: des bâtonnets de crudités (carotte, céleri, radis, concombre…) à tremper dans une crème au gorgonzola relevée d’une pointe de piment.

Environ 8,50 euros le litre, en petites et grandes surfaces.
Lillet blanc, craquant apéritif bordelais
Un mélange d’oranges douces, amères et vertes, confites au vin de Bordeaux, telle est la potion fortifiante concoctée par le père Kermann en 1887. Dans les années 1950, c’est le drink must have (17 degrés) des New-Yorkais et de la duchesse de Windsor, qui l’introduit dans la haute société…

L’avis de Carina et Joshua: « On craque pour ce vin doré, fort en alcool, mais d’une grande douceur. Nous l’aimons nature, glacé, avec une rondelle de citron. »

Leur recette: « Martini Bordelais » Au shaker, agiter 3 glaçons, 3 cuillerées à soupe de Lillet, 4 de London Dry Gin, 1/4 d’orange amère pressée, un trait d’absinthe. Servir ce liquide or pâle dans un verre à Martini glacé, orné d’une olive verte et d’un zeste de citron. L’accord gourmand: des piques en bois alternant dés de mimolette, jambon cru roulé et tomates cerises, plantés en « oursin » dans une demi-orange.

Environ 18 euros le litre, chez Monoprix et Nicolas.
Campari, l’indétrônable Milanais
L’Italie n’a pas attendu que Lady Gaga se tortille autour d’une bouteille de Campari (dans son clip He He) pour vouer un culte total à l’apéritif qui souffle ses 150 bougies. 60 écorces, herbes, épices lui confèrent une suave amertume et une lumineuse robe rouge (25 degrés).

L’avis de Carina et Joshua: « L’un de nos grands favoris. Perrier, gin… Tout lui va au goût et au teint. Avec un soda à l’orange, il prend une teinte rose éclatante. »

Leur recette: « Spritz Milanese » Il se sirote de Turin à Venise, lors de la happy hour. Dans un verre droit rempli de glaçons, verser 4 cuillerées à soupe de Campari, 2 d’eau pétillante et compléter avec du champagne. Remuer, poser au bord du verre un zeste d’orange et admirer le dégradé de couleurs…
L’accord gourmand: un assortiment italien, façon pignons grillés et salés, copeaux de parmesan, tomates confites, lamelles de bresaola – boeuf séché italien.

Env. 20 euros le litre, en petites et grandes surfaces.
Suze, irrésistible Parisienne
Conçue à Maisons-Alfort (Val-de-Marne), elle a l’âge de la tour Eiffel (122 ans) et n’a pas pris une ride: 50 % de racines de gentiane sauvage pour l’amertume, abricot et vanille pour la rondeur, le tout macéré dans de l’alcool (16 degrés).

L’avis de Carina et Joshua: « Pour nous, Américains, voilà une découverte totale. On adore sa couleur jaune flashy et on renforce volontiers son côté amer avec du Schweppes et des agrumes – idéal pour ouvrir l’appétit. »

Leur recette: « Tour de France » Déposer deux glaçons dans un petit verre à pied, ajouter 3 cuillerées à soupe de Suze, 1 et demie de Cointreau, autant de Martini blanc. Glissez deux fines spirales de zestes de citron et d’orange dans le mélange. L’accord gourmand: on dore au four des toasts de chèvre crémeux (un banon idéalement) surmontés d’un quart de figue fraîche.

Environ 14 euros le litre, en petites et grandes surfaces.
Candelaria, 52, rue de Saintonge, Paris (IIIe),01-42-74-41-28.

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

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